La directrice générale de l’Unnesco, Irina Bokova, a reçu à Paris une délégation togolaise dirigée par le ministre de l'Enseignement supérieur, Octave Nicoué Broohm, et l’ambassadeur du Togo auprès de l’organisation, Laré Sambiani, en marge de la conférence annuelle qui se déroule du 3 au 18 novembre.
Les discussions ont porté sur la coopération bilatérale dans les secteurs de l'éducation, de la culture et de la communication, notamment.
Dans son rapport aux Etats Membres, Mme Bokova a tracé les enjeux pour l’Unesco dans un environnement mondial marqué par de fortes turbulences, où le mandat de l’Organisation n'a jamais été aussi important et pertinent. Elle a souligné également le moment décisif où se tient cette Conférence générale, un mois après l’adoption du nouvel agenda 2030 pour le développement durable et un mois avant la Conférence de Paris sur les changements climatiques (COP 21).
« Le nouvel agenda arrive à un moment de turbulences – face à la crise des flux de réfugiés, devant le défi de pauvreté, la hausse des inégalités, alors que la planète se est confrontée à une pression croissante », a déclaré Irina Bokova, alertant sur la montée du nettoyage culturel, de conflits dévastateurs et des menaces sur les droits humains et la dignité.
« Sept décennies après sa création, l'idée fondatrice de l'Unesco résonne plus puissamment que jamais: nous pouvons construire des sociétés plus fortes et plus résistantes grâce à l'éducation, les sciences, la culture et la libre circulation des idées - ce sont nos sources d'énergie renouvelables par excellence. »
La directrice générale a dressé l’inventaire des actions de l'Unesco au cours des deux dernières années pour répondre à ces mutations, pour contrer l'extrémisme violent et pour soutenir les États dans leurs politiques : lutte contre le trafic illicite des biens culturels, mise en œuvre de la résolution 2199 du Conseil de sécurité des Nations unies, reconstruction des 14 mausolées de Tombouctou, au Mali. L'Unesco s’est aussi fortement investie dans le développement de l'éducation de qualité pour tous, y compris les personnes déplacées et les réfugiés, et pour renforcer la résistance des jeunes contre la radicalisation et l'extrémisme violent, y compris en ligne.
Irina Bokova a remercié les Etats membres pour leur engagement à placer les messages de l'Unesco au cœur de l’Agenda 2030 – que ce soit au travers de l'objectif global sur l'éducation de qualité, la reconnaissance du rôle des sciences et de l’innovation, les objectifs de gestion durable de l’eau et de protection de l’Océan,, ainsi que d'une reconnaissance claire de la culture comme catalyseur de durabilité, la réduction de la fracture numériques, le soutien à la liberté d'expression et la bonne gouvernance.
« L'Unesco doit traduire ces promesses en changement concrets sur le terrain», a déclaré Irina Bokova. «L'Unesco est prête à agir et s’est transformée. »
Mme Bokova a appelé tous les États Membres à soutenir l'Unesco davantage - de pousser la réforme plus loin, afin de renforcer l'Organisation. Elle est notamment revenue sur la transformation d’envergure de l'Organisation au cours des années récentes, à tous les niveaux : amélioration de la transparence, rationalisation des structures, nouveaux partenariats et renforcement du leadership de l'Unesco au sein du système des Nations Unies.
Irina Bokova a conclu son introduction par un puissant appel à tous les États membres à renouer avec les valeurs qu’incarne l'Unescodepuis 70 ans, par la promesse d'un nouvel humanisme pour les sociétés à travers le monde. « le monde est plus connecté, mais il faut partager davantage, et passer de la mise en contact, à la mise en commun », a-t-elle dit, en prenant inspiration sur les nombreuses initiatives de l'Unesco pour protéger le patrimoine partagé, des manuels scolaires en commun, les réserves de biosphère transfrontalières, entre autres.
"Le rôle de l'Unesco est de proposer des initiatives qui rassemblent les peuples, par-delà les croyances et les origines." a-t-elle rappelé. «Notre rôle est de renforcer la solidarité intellectuelle et morale entre les peuples, et de renforcer le sentiment de notre humanité commune, comme une seule famille unie dans sa diversité et partageant la même planète. Voilà l’audace fondatrice de Unesco, voilà l’audace dont nous avons besoin aujourd’hui".