Muhammadu Buhari, le président du Nigeria, a prête serment vendredi à Abuja lors d’une cérémonie sur la place Eagle Square à laquelle assistait le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé.
Moi, Muhammadu Buhari, jure solennellement que je serai fidèle et ferai pleine allégeance à la République fédérale du Nigeria, a déclaré le nouveau chef de l'Etat devant le président de la Cour suprême Mahmoud Mohammed.
Dans la tribune officielle avaient pris place outre le président du Togo, celui d’Afrique du Sud, du Rwanda et des responsables étrangers comme le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Elu le 28 mars, M. Buhari prend à 72 ans les rênes du pays le plus peuplé du continent, confronté à plusieurs chantiers majeurs, de la lutte contre le groupe islamiste Boko Haram aux graves difficultés économiques.
Pour les analystes, sa première tâche sera de répondre aux attentes d'une population qui se bat depuis des décennies avec des infrastructures pitoyables, un chômage écrasant et des violences endémiques.
Bien que le Nigeria soit le premier producteur de pétrole du continent, avec 70% de ses recettes provenant des ventes de brut, la chute des cours et une pénurie de carburant sans précédent ont quasiment paralysé le pays. L'Etat ne verse plus de salaires à des milliers de fonctionnaires, tandis que la monnaie locale, le naira, a atteint un plancher historique.
Les populations exposées aux violences de Boko Haram dans le nord-est du pays espèrent que Muhammadu Buhari fera mieux que son prédécesseur. L'insurrection et sa répression par les forces de sécurité ont fait plus de 15.000 morts depuis 2009.