Le président du Congo, Denis Sassou Nguesso, a achevé mardi une visite de travail de 24h au Togo. Plusieurs sujets ont été évoqués avec son homologue Faure Gnassingbé parmi lesquels les questions sécuritaires, la menace djihadiste en Afrique de l’Ouest et centrale et les récentes attaques terroristes de Paris et de Bamako. Les deux hommes ont aussi parlé du prochain scrutin présidentiel au Burkina-Faso.
Republicoftogo.com : Quelle a été la teneur de vos discussions avec le président togolais ?
Denis Sassou Nguesso : Permettez-moi d’abord de remercier mon frère et ami le président Faure Gnassingbé pour l’accueil fraternel, amical et chaleureux que j’ai reçu ici.
L’Afrique traverse une période difficile depuis les tragédies que nous avons connues en Lybie et dans le sahel où les forces hostiles continuent à faire peser une menace sur le Mali, le Nigéria, le Cameroun et le Tchad.
Face à cette situation inédite, les dirigeants africains doivent se concerter. A cela s’ajoutent les problèmes économiques et sociaux. Il faut nécessairement trouver les équilibres pour que nos peuples retrouvent la paix et la stabilité pour pousser l’effort de développement.
J’ai également évoqué avec le président la situation au Nigeria où Boko Haram continue de sévir. Nous avons enfin parlé des prochaines élections au Burkina-Faso et de la conférence de Paris sur le climat où nous seront tous présents.
Je dois souligner que les relations entre le Congo et le Togo sont excellentes.
Republicoftogo.com : Le Togo organisera en 2016 un sommet sur la sécurité maritime, votre pays soutient-il cette initiative ?
Denis Sassou Nguesso : Sur cette question la Cédeao et la CEAC ont une vision commune. Nous nous sommes retrouvés il y a quelques années à Yaoundé pour bâtir une stratégie et nous nous efforçons de la mettre en œuvre. Si il y a une réunion à Lomé, nous serons en première ligne, naturellement.
Republicoftogo.com : Des élections présidentielles auront lieu l'année prochaine dans votre pays. Le scrutin sera-t-il libre et transparent ?
Denis Sassou Nguesso : Depuis la fin des années 1980 et le début des années 1990, nous avons tout mis en œuvre pour lancer le processus démocratique.
Malgré les insuffisances, nous nous sommes toujours efforcés d’organiser des élections libres.
En 1992, quand j’étais au pouvoir, il y a eu des présidentielles. J’aurai pu les tripatouiller pour me maintenir. Or, j’ai perdu et il y a eu une alternance démocratique dans la paix.
Beaucoup de journalistes parlent du Congo en oubliant de signaler qu’en 1992 il y a une alternance dans la paix et nous avons passé le relais au président Pascal Lissouba. Nous connaissons la suite.
Nous tentons d’organiser les scrutins le mieux que nous pouvons. L’année prochaine, nous pensons que ce sera le cas, tout comme cela a été le cas à l’occasion du récent le référendum où le peuple s’est prononcé librement.