Le Togo organisera en novembre prochain à Lomé une conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine consacrée à la sécurité maritime et au développement en Afrique.
Ce projet initié par le président Faure Gnassingbé tient à la volonté constamment réaffirmée des chefs d’Etats de faire de l’espace maritime le levier principal du développement économique et social de l’Afrique.
Jeudi, le ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, est allé à la rencontre des acteurs de la navigation maritime pour leur présenter les objectifs de la conférence et les inciter à s’impliquer dans sa réalisation.
M. Dussey a d’abord rappelé l’importance stratégique du Golfe de Guinée en terme de trafic commercial, d’implantation de grands ports et de ressources pétrolières. C’est l’une des zones les plus riches d’Afrique, une région d’importance stratégique pour les grandes puissances en quête de sécurité énergétique et de sécurité sur les voies de navigation.
‘Le Golfe de Guinée est un nœud géostratégique en raison de la densité de ses ressources et de l’instabilité politique qui le caractérisent et qui en font un lieu de confrontation des intérêts entre pays émergents et grandes puissances’, a-t-il déclaré.
En raison de ses multiples ressources, de la porosité des frontières et des difficultés qu’éprouvent les Etats à assurer un contrôle effectif sur la totalité de leurs espaces de souveraineté, la région du golfe de Guinée est devenue à la fois un lieu de convoitises et de confrontations entre les puissances externes, et une zone d’activités prohibées que sont la piraterie, le trafic de drogue et d’armes et la pêche illégale, notamment.
Le Golfe de Guinée est un noeud géostratégique
La piraterie s’est amplifiée au cours de ces dernières années du fait de la faiblesse de certaines institutions étatiques et des dispositifs de surveillance des côtes qui n’ont pu empêcher la circulation incontrôlée des armes légères et de petit calibre.
Ils ont pour épicentre la région du delta du Niger, sur la côte du Nigeria, d’où ils ont progressivement essaimé vers d’autres pays riverains (Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Ghana), produisant un impact négatif sur leurs économies.
L’insécurité maritime a des conséquences préjudiciables sur la circulation des hydrocarbures et sur le trafic commercial. Il affecte aussi bien les pays riverains, situés sur le littoral, que ceux qui sont enclavés et dépendent également du commerce maritime pour leurs exportations et leurs importations.
La conférence de Lomé, a souligné Robert Dussey, entend apporter des réponses appropriées, globales et panafricaines aux problèmes de l’insécurité maritime, à travers la mobilisation et la conjugaison des efforts et des moyens pour enrayer ce fléau.
‘L’économie africaine dépend à plus de 92 % de la voie maritime. La problématique de la sûreté et de la sécurité mérite d’être prise à cœur par les gouvernements comme par les acteurs de la navigation maritime, afin que par la synergie de partenariat entre le secteur public et le secteur privé, la bataille contre l’insécurité puisse être gagnée’, a martelé le ministre des Affaires étrangères.
Les autorités togolaises souhaitent impliquer activement les acteurs de la navigation maritime afin qu’ils apportent l’appui multiforme nécessaire à la réussite de la conférence de Lomé.