La déforestation représente 10 à 15 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre liées à l’activité humaine et se concentre dans les zones tropicales. Résultat de l’extension des surfaces cultivées, elle est due à parts presque égales à l’agrobusiness et aux petits producteurs. Pour contrer ce phénomène, les États parties aux négociations climatiques internationales ont créé en 2005 le mécanisme ‘REDD+’ (pour réduction des émissions liées à la déforestation et la dégradation des forêts dans les pays en développement).
La première réunion du comité national du REDD+ s’est ouverte jeudi à Lomé en présence du ministre de l’Environnement, André Johnson. Objectif, mettre rapidement en œuvre ce dispositif.
Au Togo, les surfaces forestières fondent comme neige au soleil. Le taux de déforestation est passé de 3,4 à 5,8% par an pour une moyenne régionale de 0,46%.
Un constat s’impose : conçu pour aider les pays du Sud à diminuer leurs émissions liées à la déforestation, le mécanisme REDD+ n’a jamais vraiment rempli son rôle.
L’idée était de verser une compensation à ces pays pour le ‘coût d’opportunité (le manque à gagner) résultant du renoncement à abattre des forêts. Le financement du dispositif devait reposer sur des permis d’émissions que les pays du Sud ayant réduit leur déforestation auraient vendu aux pays du Nord.
Une alternative serait de mobiliser le Fonds vert pour le Climat créé en 2009 à Copenhague… mais il n’a toujours pas honoré sa promesse de réunir 100 milliards de dollars par an.
Loin du mécanisme novateur, incitatif et surfant sur les nouveaux marchés de l’environnement, REDD+ semble devoir se diluer dans cette aide publique au développement dont, malgré tous ses défauts, on ne peut décidément pas se passer.