Les banques ont retrouvé la forme, mais elles ne sont pas suffisamment à l'écoute de la clientèle professionnelle ou privée.
Tel est le constat dressé jeudi lors de la réunion du Conseil national du crédit (CNC), présidé par Sani Yaya, le ministre de l’Economie et des Finances.
Côté chiffres, l’encours des dépôts a progressé pour atteindre 1.474 milliards de Fcfa au 31 décembre 2016 et celui des crédits est en hausse de 16% à 1.169 milliards.
La progression du crédit permet de porter le taux de financement de l’économie à 40%, contre 31% il y a 5 ans ; soit le niveau le plus élevé de l’UEMOA, même s’il demeure encore faible par rapport aux besoins en investissement.
L’activité bancaire a retrouvé des couleurs avec la rentabilité qui est au rendez-vous après des pertes de l’ordre de 50 milliards en 2015.
Il n’en reste pas moins que les mêmes problèmes persistent. A savoir la faible volume des prêts accordés par les banques.
Sani Yaya a indiqué, par exemple, que la part des crédits octroyés à l’habitat ne représentait que 6% du total.
Pas vraiment mieux concernant les PMI/PME. Les difficultés pour obtenir des prêts représentent un véritable frein au développement économique.
Le gouvernement et la Banque centrale (BCEAO) envisagent d’introduire un dispositif susceptible d’aider au financement du secteur privé, moteur de la croissance.
Autre problème soulevé par le CNC, les taux d’intérêts débiteurs qui sont beaucoup trop élevés, en moyenne de 8,3%. Soit deux points de plus qu’au Sénégal et qu’en Côte d’Ivoire.
Il est absolument vital que les taux baissent, a martelé le ministre.
Enfin, en dépit des directives, de nombreuses banques togolaises rechignent toujours à appliquer la gratuité des frais. Un comportement qui pénalise les clients.