Secteur méconnu de la finance mondiale il y a encore quelque temps, la finance islamique connaît une forte progression depuis plusieurs années et représente près de 1800 milliards de dollars d'actifs bancaires et financiers.
Le terme finance islamique recouvre l’ensemble des transactions et produits financiers conformes aux principes de la Charia, qui supposent l’interdiction de l’intérêt, de l’incertitude, de la spéculation, l’interdiction d’investir dans des secteurs considérés comme illicites (alcool, tabac, paris sur les jeux, etc.), ainsi que le respect du principe de partage des pertes et des profits.
En Afrique, ces principes se développement auprès de populations musulmanes de plus en plus observantes. Si les togolais de confession musulmane sont minoritaires au Togo, une petite frange s’oriente vers un stricte respect de la Charia. Conséquence, ils tournent le dos aux banques classiques pour se tourner vers des établissements spécialisés.
Le phénomène est tel que le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF), l’organe de régulation du marché financier régional de l’UMOA, et la Société islamique pour le développement du secteur privé (ICD-Groupe de la Banque islamique de développement) viennent de conclure un partenariat pour promouvoir la finance islamique, dans les pays membres de l’Union monétaire ouest-africaine).
Efficacité des instruments financiers islamiques
L’objectif visé est de favoriser la mobilisation de ressources longues des Etats membres, des entreprises du secteur privé et en particulier des PME.
L’accord couvre notamment la coopération, l’échange d’informations, l’aménagement du cadre réglementaire pour accélérer l’utilisation d’instruments de la finance islamique et le partage d’expériences dans les domaines convenus entre les deux Institutions.
Le Plan Stratégique 2014-2021 du marché financier de l’UMOA a identifié le développement de la finance islamique comme un axe important de l’approfondissement de la place financière régionale.
Les instruments financiers islamiques ont montré leur efficacité dans la diversification des risques sur les marchés financiers et de la base des investisseurs, explique Mory Soumahoro, le secrétaire général du CREPMF.