La limitation autoritaire du nombre de mandats successifs est contraire à la démocratie (interview de Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel français dans le Journal du Dimanche du 18 mars 2018).
Jean-Louis Debré se prononce contre la limitation à trois des mandats successifs des parlementaires et lui préfère un changement des pratiques politiques.
La limitation à trois du nombre de mandats successifs le choque, parce que dans le système démocratique, c’est à l’électeur de choisir qui il veut comme élu.
La limitation autoritaire du nombre des mandats électifs est contraire au principe démocratique. Elle enlève aux électeurs le pouvoir souverain de choisir leurs élus.
Il faut se méfier des modes constitutionnelles. La constitution est un équilibre forgé dans le marbre de l’histoire et non une girouette soumise aux quatre vents.
On en prendra un exemple : sous le coup de la mode, la France est passée du septennat au quinquennat. Elle se rend à présent compte qu’elle a rompu l’équilibre gaullien des pouvoirs constitutionnels.
Le vent de l’histoire retiendra que la grande Chine vient de supprimer le verrou des deux mandats pour l’élection du président chinois.
Il est peu probable qu’il se souvienne que cette même année 2018 quelques centaines de marcheurs prétendaient imposer au peuple togolais la non rééligibilité du chef de l’Etat voire même son départ immédiat du pouvoir.
Il faut réfléchir à deux fois avant de transformer la constitution et, si on veut le faire à tout prix, la seule voie démocratique est de donner la parole au peuple.
Jules Petrarque