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Kossi Assou, l'un des promoteurs les plus actifs du design africain

Une exposition du plasticien Kossi Assou débute mardi prochain au Goethe Institut de Lomé, indique vendredi L’Union.
Né en 1958 à Abidjan (Côte d'Ivoire), Kossi Assou vit et travaille à Lomé (Togo). Il est tout à la fois plasticien, designer, entrepreneur culturel et professeur.
Il est aussi l'un des promoteurs les plus actifs du design africain. Membre fondateur de l'ADA (Association des Designers Africains) et de Synapse (Association des entrepreneurs culturels africains), il crée en 1993 l'espace culturel Artistik à Lomé. Sa production tient compte des matériaux environnants, non seulement dans le souci de les récupérer mais aussi de les valoriser.

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Verbatim
Faure "immortel"
D'où peut encore sortir ce qualificatif "provocateur " à un moment où la situation politique togolaise vacille depuis le lendemain du scrutin présidentiel du jeudi 04 mars dernier? Selon les croyances mondiales, toutes religions confondues, il n'y a que le Bon Dieu et les autres dieux qui sont immortels du fait qu'ils échappent à la mort et ont une vie éternelle, qu'elle soit physique (le corps) ou spirituelle (l'âme). Pourtant, l'on dit de certains Hommes qu'ils sont immortels. Je le vois dans un sens figuré.
L'immortalité d'un être vivant réside dans l'œuvre qu'il a accompli sur terre avant de casser la pipe. On en distingue dans tous les domaines : médecine, agriculture, physique, chimie, économie, culture, religion, humanitaire…et politique. Généralement, cet attribut est collé à ceux qui ont positivement marqué leur époque en y apportant une touche particulière au développement ou à l'avancement de leur société. Le plus souvent, ils sont inventeurs d'une théorie qui révolutionne le cours normal de la vie de leur communauté ou qui bouleverse les pratiques anciennes. De la même manière, certains ont été sanguinaires, méchants, tragiques, combattants, bref, négatifs. Toujours est-il qu'ils ont marqué leur société. En somme, ces immortels sont de grands hommes et ont leurs noms gravés à jamais dans l'histoire de leur pays et retenus dans les encyclopédies et dictionnaires.
L'entrée à l'Académie Française ce jeudi de la femme la plus populaire en France, plusieurs fois ministre, écrivaine et combattante des droits de la femme, Simone Veil, a provoqué le débat de l'immortalité entre copains. Simone est désormais immortelle pour son combat idéologique, son combat politique et ses œuvres littéraires. Mon compatriote serait-il dans l'erreur en comparant l'œuvre entamée par Faure Gnassingbé à celle des "immortels " français ?
Il argumente sa pensée en ces termes : "Faure Gnassingbé, en accédant à la magistrature suprême en 2005, il a hérité d'un pays en crise sur tous les plans. Il était donc tenu d'apaiser le pays, de réconcilier ses concitoyens et de redresser l'économie. Pour ce faire, il a inventé une autre manière de gouverner en acceptant à ses côtés des caciques de l'opposition à son régime. Il ne s'est pas recroquevillé sur lui-même en écartant toute possibilité de partage de pouvoir. Il a réussi à faire signer à toute la classe politique l'Accord Politique Global (Apg) dont la première conséquence positive a été l'organisation de la première élection législative crédible au Togo. Et depuis, il s'est engagé dans les réformes économiques et financières qui ont permis le retour des principaux partenaires au développement du Togo. Le 04 mars dernier, il a organisé une élection présidentielle propre dont il sortit d'ailleurs vainqueur. La Cour Constitutionnelle venait d'en proclamer les résultats définitifs hier jeudi. Il va certainement, au cours de son second mandat, tendre encore la main à l'opposition et s'atteler au développement du Togo.
Ainsi, Faure Gnassingbé rentre désormais dans la cour des grands Hommes de son pays. Il devient " immortel " pour le Togo." Jugez-en !

Election présidentielle du 4 mars 2010
Cinq recours, cinq rejets pour défaut de preuves

Avec le recours aux notions élémentaires de droit, nous anticipions déjà dans notre parution du 12 mars dernier (L’Union n°273) sur le sort à réserver aux cinq recours déposés devant la Cour constitutionnelle pour l’annulation partielle ou totale du vote du 4 mars. C’est chose consommée depuis hier. La plus haute juridiction en matière constitutionnelle a tout rejeté sur une base primaire : la preuve. Tous les requérants, à des degrés divers, ont manqué de brandir l’élément existentiel qui soutient toute plainte devant le juge. Comme pour dire qu’il ne sert à rien de déposer un recours. La loi peut prévoir une situation litigieuse, mais elle impose selon le droit commun de convaincre de ce qu’on revendique. Pourtant, la Cour a écrit à tous pour disposer des preuves de jugement.
Faure Gnassingbé du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) demandait de corriger l’erreur matérielle relevée dans la Commission Electorale Locale Indépendante (CELI) Tchaoudjo et de modifier ses résultats, d’enjoindre à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de vérifier les bulletins nuls dans la CELI Lacs et de corriger la répartition des suffrages entre les candidats, de faire vérifier les bulletins déclarés nuls dans les bureaux de vote de la CELI Vo en ce qu’il y aurait beaucoup de doute sur les motifs d’annulation et d’annuler et corriger les résultats obtenus dans certains bureaux de vote de la CELI Avé. Seulement, le requérant n’a pas apporté les preuves de ses allégations. Il a peut-être compris en n’envoyant pas de mémoire en réponse établissant les faits allégués. Et il s’est juste contenté de dire que l’erreur matérielle est unanimement reconnue par l’ensemble des membres de la CELI Tchaoudjo comme involontaire, que «les membres des bureaux de vote dans les Lacs n’ont pas très bien perçu le message concernant la possibilité pour l’électeur de faire son choix en apposant son empreinte sur le logo ou l’image du candidat ; ce qui justifie un important lot de bulletins annulés», que «le rapport et le membre de la CELI Vo réservataires ont émis des doutes sur les motifs ayant entraîné l’annulation de ces bulletins», etc. La Cour a trouvé que, dans la centralisation des résultats dans la CELI Tchaoudjo, le problème d’erreur matérielle dans le calcul des voix des candidats a été posé et que cette CELI, le 5 mars 2010, a fait procéder à un nouveau comptage par une commission spéciale mise sur pied à cet effet, en présence des représentants des partis politiques, des observateurs de l’Union européenne et du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH). Par après, la même CELI a corrigé l’erreur matérielle et porté à 45 561 le suffrage obtenu par le candidat Faure. Il faut donc s’en tenir aux résultats publiés par la CELI Tchaoudjo.
A l’appui de sa demande d’annulation du scrutin, Agbéyomé Kodjo de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS) évoquait un certain nombre «d’irrégularités graves» qui ont émaillé le processus électoral, notamment le fait que la précampagne et la campagne officielle «ont été massivement dominées par la machine électorale de Faure GNASSINGBE qui disposait de moyens logistiques les plus importants», «la distribution de riz à des prix trois à quatre fois inférieurs aux prix du marché par les militants du RPT», «la mobilisation des fonctionnaires dans le cadre de la campagne de Faure GNASSINGBE dans les préfectures du Golfe, de Tône, de Tandjoaré et de Cinkassé», «l’utilisation de bâtiments publics dans les préfecture de Wawa, Akébou et Amou» et «l’attitude partisane de plusieurs Préfets». Le tout n’ayant pour fondement que le rapport de la Mission d’Observation de l’Union européenne, sans apporter de preuves originale des allégations. Il reprend juste en son compte de plus larges extraits d’un document destiné au mandant de la Mission et sans aucune valeur juridique en droit interne togolais.
La candidate Adjamagbo-Johnson Kafui de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) était la seule à se dicter son sort avant la décision de la Cour. En bonne juriste. Elle a agi hors délai ; sa requête ne peut être reçue. Mais l’histoire retiendra qu’elle a demandé d’invalider le scrutin présidentiel, motif pris de diverses irrégularités qui l’ont émaillé. Peut-être qu’elle avait les vraies preuves ! Il lui faut désormais dormir avec l’article 163, alinéa 2 du Code électoral qui réglemente la saisine de la Cour en matière électorale : «Tout candidat ou toute liste peut contester la régularité des opérations électorales sous forme de plainte adressée à la Cour constitutionnelle. La plainte est adressée à la Cour constitutionnelle dans un délai de quarante huit (48) heures pour l’élection présidentielle (...) à compter de la publication des résultats».
De son côté, le chef d’université Kagbara Bassabi, investi par le Parti Démocratique Panafricain (PDP) a voulu relayer ses «doutes et présomptions d’erreurs sur les résultats proclamés par la CENI». Même s’il est trop aisé de savoir que le doute et la présomption d’erreurs ne constituent pas des moyens suffisants de preuve. Le requérant se réservait le moment de contester devant la Cour les opérations de recensement au motif qu’elles n’ont pas permis de disposer de données fiables sur le nombre de personnes en âge de voter, alors même que des organes compétents sont prévus pour être saisis au moment opportun. Et sur ses appréhensions, il demandait un nouveau comptage des suffrages de 20 CELI sur 35 : Amou, Wawa, Ogou, Haho, Moyen-Mono, Est-Mono, Blitta, Sotouboua, Tchaoudjo, Tchamba, Dankpen, Bassar, Kozah, Binah, Doufelgou, Kéran, Tandjouaré, Oti, Kpendjal et Tone. Sa requête ne peut être accueillie.
Il a le plus bouffé le temps, Yawovi Agboyibo du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR). Pour rien, finalement ! L’invalidation pure et simple n’est pas accordée car il n’a pas rapporté de preuves suffisantes à l’appui de ses allégations nonobstant les deux procès-verbaux des bureaux de vote J et K de la Commission Electorale Locale Indépendante (CELI) du 3ème arrondissement de Lomé siégeant au centre de vote du collège d’enseignement général (CEG) d’Ablogamé. Pour le requérant, il y a quatre paliers à ne pas franchir : le soutien du candidat Faure Gnassingbé par des associations en violation de l’article 93 du Code électoral..., la distribution des dons et libéralités ..., l’implication des Préfets dans la campagne du candidat président au mépris du principe de leur neutralité politique et l’absence d’authentification des bulletins de vote.
Parce que les associations et organisations non gouvernementales apolitiques...ne peuvent soutenir des candidats pendant la compagne électorale. Hors sur le terrain, «de nombreuses associations se sont largement substituées au RPT qui a investi le candidat président pour mener la campagne» et «le candidat-président s’est appuyé sur plusieurs groupes de soutien et associations qui ont milité pour sa réélection, en multipliant les événements culturels et en menant une campagne de porte-à-porte». Du coup, «l’impact de la campagne menée par les associations de soutien du candidat-président est indéniable et a gravement affecté le résultat d’ensemble du scrutin». Plus est, il a y eu des distributions de riz à des prix trois à quatre fois inférieurs au prix du marché par des militants du RPT et connu sous le nom de ‘’riz Faure’’ (préfectures de Kloto, Kpélé, Agou et Danyi) et par des membres de l’Administration publique (préfectures de Wawa, Akébou, Amou, Kozah et Binah). De part leur ampleur, ces dons et libéralités ont eu, sur le résultat d’ensemble du scrutin, un effet tout aussi déterminant que celui des associations de soutien au candidat-président.
Contre tout ceci, le candidat Faure Gnassingbé réplique, par mémoire en réponse : «dans l’hypothèse même où ces faits seraient avérés, seule la responsabilité de ces associations devrait être mise en cause pour avoir éventuellement méconnu une disposition électorale qui leur interdit le soutien à des candidats et non celle des candidats». Cette situation «ne saurait être interprétée comme mettant en cause la crédibilité, la transparence ou la sincérité du vote en dehors de tout fait établi, avéré et quantifié, susceptible de fournir à la Cour des éléments concrets d’appréciation de son influence illégale sur le résultat du scrutin».
En outre, «ces associations et ONG ayant une personnalité morale distincte de celle du parti RPT et du candidat Gnassingbé Faure Essozimna et pouvant dès lors agir de leur propre initiative et sans concertation avec qui que ce soit, les conséquences de leurs actions ne pourraient être imputées aux tiers que sont le parti RPT ou son candidat». Ensuite, «ces allégations du requérant qui s’appuient sur un pseudo témoignage des observateurs de l’Union européenne ne donnent aucune indication précise sur l’identité des personnes présentées comme ‘’militants du RPT ‘’ qui distribueraient ce riz ; qu’ils n’indiquent pas non plus à quoi ils reconnaissent et distinguent des militants du RPT des militants des autres partis politiques, et des citoyens sans étiquette politique ; qu’ils ne donnent même pas un début de preuve de leurs allégations ni même l’état civil ou l’identité des soi-disant militants (…) S’il est de notoriété que du riz a été commandé et réceptionné au port de Lomé courant décembre 2009, ce riz a été réceptionné par l’Agence Nationale de la Sécurité Alimentaire du Togo (ANSAT) organisme d’Etat chargé d’assurer la sécurité alimentaire et de juguler les crises alimentaires qui pourraient subvenir ; que le personnel de cet organisme est composé d’agents publics et de fonctionnaires ; que dans l’hypothèse où il serait même prouvé que des membres de l’Administration publique aient participé à la distribution de riz, il n’y a rien de suspect ou de surprenant que ces «membres de l’Administration publique « relevant du personnel de l’ANSAT aient participé aux activités normales de cette agence en accomplissant leurs tâches habituelles de fourniture et de distribution à des prix autres que ceux du marché des denrées alimentaires...». D’ailleurs, «le RPT, parti politique qui a investi le candidat Gnassingbé Faure Essozimna, n’a jamais commandé de riz et ne s’est jamais mêlé à la distribution d’une quelconque denrée alimentaire ; que le RPT et son candidat, n’étant ni commerçants, ni distributeurs agrées de denrées alimentaires, ne sont naturellement pas non plus intéressés aux marques, labels et autres slogans publicitaires inscrits sur des denrées alimentaires et des appellations que les fabricants peuvent donner à leurs produits».
Sur l’implication des Préfets, «ces allégations n’indiquent pas non plus la nature des activités menées qui sont qualifiées de «partisanes» ou les comportements ou propos tenus qui seraient ‘’partisans» ; qu’il n’y a dans ces allégations aucune indication précise des actes posés, des circonstances de leur survenance, de l’impact sur le public et leur quantification...».
Par un autre mémoire, le président de la CENI reconnaît que celle-ci «avait convenu d’authentifier les bulletins de vote. Mais dans l’impossibilité de s’entendre sur un mode d’authentification, il a fallu s’en tenir au Code électoral (article 96)».
A chacun de mémoriser la leçon pour mieux faire durant les locales annoncées en 2010, les législatives de 2012 si rien n’est anticipé et surtout les présidentielles de 2015.

Sur le marché de Lomé
La tomate fraîche et le riz importé davantage moins chers

Sur le marché de la capitale, le prix au kilogramme ou au litre de plusieurs produits essentiels baissent constamment, a constaté " L'Union ", d'après les chiffres fournis par la Direction générale de la statistique et de la comptabilité nationale. C'est le cas de la tomate fraîche et du riz importé, ainsi que du chimchard fumé (akpala fumé). Contrairement à des années antérieures, le maïs en grains crus se prête également à cette tendance baissière.
Vendu à 543 francs Cfa le kilo en décembre, le riz importé en vrac était à 526 francs en janvier, avant de passer à 459 francs le kilo le mois suivant. Depuis novembre, la tomate fraîche locale est dans la même logique. A 398 francs au départ, elle s'est vendue à 340 francs le kilo en février, après avoir chuté à 387 et 370 francs. Dans la même logique, depuis décembre, le chimchard fumé s'est vendu respectivement à 1639, à 1535 et à 1454 francs le kilogramme. A la même époque il y a un an, il était vendu à 1505 francs le kilo en février 2009. Par ailleurs, pendant qu'on est en période de défrichage et en attente de nouvelles cultures, le maïs en grains crus s'est vendu sur le marché de Lomé à 172 francs le kilo, puis à 170, et à 165 francs en février.
En revanche, des produits comme le tubercule d'igname à fufu et le charbon de bois reprennent de la pente. Le premier est passé de 223 francs en décembre à 240 francs le kilo en février. Et le second de 102 à 107 francs le kilo au cours de la même période.
Notons, enfin, que la viande de bœuf fraîche avec os est restée fidèle aux 1844 francs le kilo affichés depuis novembre 2009. Elle était vendue au même prix à Lomé en février 2009.

Opérations interbancaires dans l’UEMOA
Le Togo a prêté près de 14 milliards Cfa début mars

Du 03 au 06 mars 2010, le volume des opérations interbancaires sur le marché de l'Union économique et monétaire ouest africain (UEMOA) a atteint 146,35 milliards de francs Cfa, avec des montants respectifs de 73,20 milliards pour les prêts et 73,15 milliards pour les emprunts, pour un taux moyen pondéré de 3,66% et un maximum de 7,50%. Le Togo a injecté 13,75 milliards de francs de prêt, sans emprunt. Il est précédé du Sénégal pour 22 et 21,9 milliards de francs, et du Bénin pour 21 et 6 milliards de francs.
Le Burkina Faso (7 milliards de prêts contre rien), le Mali (5,95 milliards pour rien) et la Côte d'Ivoire (3,5 et 39 milliards de francs) suivent respectivement. Le Niger, pour 0 francs de prêt et 2,5 milliards d'emprunts, et la Guinée-Bissau, pour 0 franc et 3,75 milliards de francs d'emprunts, ferment la marche.
Le taux minimum est de 3,15%.

Passé l'euphorie de la présidentielle
La formation aux réformes reprend fin mars
Les séminaires de formation sur les réformes entreprises par le pouvoir de Faure Gnassingbé reprennent à la fin de ce mois de mars. Après la parenthèse de l'élection présidentielle. C'est ce qu'indique une note du Secrétariat permanent pour le suivi des politiques de réformes et des programmes financiers (SP-PRPF). Ainsi, après Lomé, Tsévié et Sokodé, les rencontres de sensibilisation aux réformes se relancent entre le 29 mars et le 7 avril 2010 à l'attention des Directeurs régionaux de l'administration publique, les chefs de services publics, les représentants du secteur privé (les Chambres Régionales d'Agriculture, la Chambre Régionale des Métiers), le représentant des Travailleurs du secteur informel, les membres de la Société civile (les ONG) et des syndicats de Dapaong, de Kara et d'Atakpamé.
Les séminaires de formation sur les réformes ont pour objectif principal de contribuer à créer, au sein de l'administration publique togolaise, du secteur privé et de la société civile un déclic positif capable d'accélérer l'émergence du Togo et de faire connaître au public togolais, l'importance que revêtent les réformes dans un pays et que les autorités togolaises s'emploient activement à mettre en œuvre.
Spécifiquement, ces séminaires permettront de créer chez les participants, une nouvelle forme de croyance au développement en les aidant à s'approprier les méthodes universelles d'innovation et de créativité, à contribuer à leur épanouissement individuel par un changement de mentalité et de comportement des participants afin qu'ils deviennent de véritables acteurs de développement, à créer un climat de sérénité et de confiance en soi et mutuelle dans l'économie togolaise. Le tout devant être soutenu par des séminaires de renforcement des capacités des points focaux du suivi des réformes de tous les départements ministériels et des agents du SP-PRPF. Ces séminaires de formation débuteront à partir de la deuxième quinzaine du mois d'avril et ce jusqu'en septembre 2010.
Déjà, après la validation du Document de la Stratégie des Réformes, il est envisagé ce 23 mars à Lomé la validation de la matrice unifiée des réformes de tous les ministères pour la période 2010-2012.

Rapport sur les "Indicateurs du Développement en Afrique" 2010
Le Togo n'est pas épargné par la "corruption discrète"
La Banque mondiale a procédé ce 15 mars 2010 au lancement de son Rapport sur les "Indicateurs du Développement en Afrique", édition 2010. Avec le thème "Corruption discrète". Une expression utilisée pour décrire plusieurs types d'abus observés auprès des prestataires de première ligne, tels que les enseignants, les médecins, les inspecteurs et autres représentants de l'Etat, qui ne donnent pas lieu à des échanges monétaires. Il est question des agissements qui incluent aussi bien des écarts de comportement potentiellement observables comme l'absentéisme, que des comportements moins visibles tels qu'une assiduité inférieure au niveau escompté ou le contournement délibéré des règlements à des fins personnes.
Le Togo est mentionné avec d'autres pays. L'exposé présente des données provenant de diverses sources qui évaluent simplement la proportion d'écoles inspectées durant l'année qui a suivi l'enquête. Selon Postlethwaite (1998), plus de 70 % des élèves de Madagascar, du Togo, d'Ouganda et de Tanzanie fréquentaient des écoles qui n'avaient pas été inspectées durant l'année écoulée.
Conséquences à long terme pour l'éducation. Il est certes difficile d'affirmer que les écarts mentionnés ci-dessus sont tous dus à des abus, mais il est aisé de déterminer leurs conséquences. L'acquisition de connaissances et de compétences est un processus de nature cumulative : les résultats cognitifs obtenus aujourd'hui détermineront la quantité de connaissances qu'un enfant sera en mesure d'acquérir demain. La corruption discrète responsable aujourd'hui d'un niveau d'acquisition de connaissances insuffisant aura donc des effets à long terme. Certains de ces effets sont induits par les décisions des ménages. Par exemple, une famille peut juger qu'un enfant qui apprend peu sera plus utile si on lui confie la garde des vaches. Les données relatives au processus cumulatif d'acquisition des connaissances proviennent d'un ensemble d'études réalisées dans les pays développés qui démontrent l'existence d'une forte corrélation entre les capacités cognitives d'un individu durant sa jeunesse et les compétences et les revenus de cette même personne à l'âge adulte (Case et Paxson 2008, par exemple). Pour chaque forme de corruption discrète dans le secteur de l'éducation identifiée précédemment -accaparement du secteur par les enseignants, manque d'assiduité et déperdition de ressources-, il existe la preuve de répercussions négatives sur l'acquisition des connaissances. Les effets à court terme se traduisent par des conséquences à long terme en raison, d'une part, de la nature cumulative du processus d'acquisition des compétences, d'autre part des décisions des ménages. En résumé, on peut soutenir que la corruption discrète a de graves conséquences sur les compétences futures de la jeunesse africaine.
"La corruption discrète ne fait pas autant les grands titres des journaux que les scandales de pots-de-vin, mais elle a des effets aussi corrosifs sur la société", selon Shanta Devarajan, économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Afrique. "La lutte contre la corruption discrète exige de la détermination et de l'engagement de la part des dirigeants et des institutions, comme en matière de politiques, au niveau sectoriel, et surtout une responsabilisation accrue et la participation des citoyens".

22 mars : Journée mondiale de l'eau
De l'eau propre pour une meilleure vie
Nous assistons, aujourd'hui à une forte augmentation du nombre d'habitats spontanés, due principalement à la croissance exponentielle de la population. Il se pose alors la question cruciale de l'accès à l'eau pour tous. Car même si certains arrivent à en avoir accès, l'eau n'est souvent pas potable
Cette année la journée de l'eau a pour thème : "communiquer sur l'importance de la qualité au même titre que la quantité d'eau disponible". Au Togo selon le dernier rapport de l'Unicef seulement 39% de la population a accès à l'eau propre. Faisant partie du point 7 des Objectifs du Millénaire pour le Développement (assurer un environnement durable -salubrité, la flore ou la faune, le logement, l'eau potable et l'assainissement-), le Togo est l'un des pays africains touchés par la crise économique qui ne pourront pas assurer une eau potable pour leurs populations d'ici 2015, date butoir pour la réalisation des OMD.
En effet, selon un communiqué de l'UNICEF, l'accès à l'eau devient chaque année de plus en plus difficile en raison d'une demande en eau croissante et à une disponibilité imprévisible. Dans le cadre de ses activités au Togo, Unicef a déclenché depuis fin 2009 plusieurs actions Ces actions vont de la construction en milieu scolaire des infrastructures d'eau, d'hygiène et d'assainissement à l'intervention en cas d'inondations et de catastrophes naturelles en passant par la construction de10 centres de santé équipés de latrines séparées (hommes et femmes) et de points d'eau. La promotion de plan d'Assainissement Total Piloté par les Communautés (ATPC), est aussi prévue afin que 30 villages au moins mettent fin à la défécation à l'air libre.
Mettant à priori la santé infantile, l'UNICEF souligne que l'accès à l'eau potable, à un assainissement adapté et à une meilleure hygiène sont indispensables pour que les nourrissons et les enfants puissent bénéficier du meilleur départ possible dans la vie. Pour les enfants en âge d'être scolarisés, l'approvisionnement en eau, l'assainissement et des toilettes dans les écoles ont un effet profond sur la fréquentation et la rétention scolaires. Une source en eau facilement accessible proche du domicile libèrera les filles de la tâche souvent laborieuse et prenante qu'est celle d'aller chercher de l'eau, leur permettant ainsi de prendre la place qui leur revient de plein droit dans une salle de classe.
Bien qu'il soit encourageant de relever que 87% de la population mondiale, soit environ 5,7 milliards de personnes, ont accès à l'eau potable, beaucoup reste à faire, particulièrement quand les contraintes pesant sur l'eau s'accroissent à cause de la demande de plus en plus grande et du changement climatique.
Chaque jour, environ 4 500 enfants meurent avant leur cinquième anniversaire à cause d'eau non potable, d'un mauvais assainissement et d'une mauvaise hygiène. Ainsi, des procédures simples financièrement abordables et efficaces comme le lavage des mains avec du savon et de l'eau permettent de réduire l'incidence de la morbidité diarrhéique, le second responsable par ordre d'importance du décès des enfants de moins de cinq ans, de 47% selon le même communiqué.
Au cours de ces dernières années, les remous économiques mondiaux ainsi que l'augmentation des situations d'urgence ont laissé des millions de personnes, particulièrement des femmes et des enfants dépourvus des services les plus indispensables comme l'accès à l'eau et un assainissement et une hygiène adaptée.

Culture
Sites culturels et lieux de mémoire
Les Togolais se penchent sur le projet "La Route de l'Esclave "
Un séminaire organisé par l'Unesco sur le projet " La Route de l'Esclave " a eu lieu à Aneho mardi dernier. Il a rassemblé les principaux acteurs intervenant sur les lieux de mémoire de l'esclavage. Le projet " La Route de l'Esclave " a pour but de relier les lieux de mémoire de la traite du Togo à ceux du Ghana et du Bénin. Ce projet déjà concrétisé dans ces deux pays devra se concrétiser au Togo. Le Togo, notamment la région maritime, fait partie de ce qu'on appelle la Côte des Esclaves et a été témoin d'importants trafics de traite négrière du 16ème vers la fin du 19ème siècle.
Le projet n'a pas que pour objectif la promotion du tourisme au Togo. Il vise avant tout à mettre en exergue pour les générations présentes et futures cette tragédie de l'histoire de l'humanité qui a vu des individus et des rois d'Europe, en complicité avec les tyrans africains, participer à ce commerce de la honte, qui a de lourdes conséquences sur l'Afrique et sa diaspora. Il s'agit donc d'amener à une meilleure compréhension de la traite négrière.

Littérature
Un petit livre qui dérange le monde universitaire

Attention à ce petit livre en forme de manifeste : il vient déranger les idées les mieux reçues dans le monde universitaire - celles qui veulent que, dans les disciplines baptisées "sciences humaines" (philosophie, histoire, esthétique...), la seule démarche qui vaille soit de type "herméneutique". Autrement dit, qu'elle vise à dégager, derrière la forme matérielle des choses, la profondeur d'une signification.
Avec un humour et une précision que pourraient lui envier nombre d'historiens des idées, Hans Ulrich Gumbrecht, spécialiste de littérature comparée, né en Allemagne en 1948 et professeur à l'université de Stanford (Californie), retrace son itinéraire qui depuis trois décennies se confond avec celui des "études culturelles".
Il décrit son scepticisme grandissant face à la vague de fond interprétative et autres "tournants linguistiques" dont le "constructionnisme" académique représente la pointe extrême, sinon la caricature : dans la foulée de la "déconstruction" inspirée par Jacques Derrida et Paul de Man, qui a fait florès sur bien des campus outre-Atlantique, il serait devenu de "mauvais goût" de considérer la réalité autrement que comme une pure et simple "construction sociale", dont la vérité se trouve dans le langage et jamais dans les choses, la substance ni les corps. Dans ces conditions, le reproche d'"essentialisme" (croire en une vérité qui n'est pas que d'ordre sémantique) peut coûter une carrière.
Certes, Gumbrecht n'est pas le premier à dénoncer ce prêt-à-penser qui est devenu aussi bien une rhétorique qu'un discours de reconnaissance entre initiés. Dans cet Eloge de la présence, en revanche, il est un des rares à proposer une démarche alternative pour les "humanités" : celle des "concepts non interprétatifs". Ces notions paradoxales que l'auteur, qui se défend d'être heideggérien, tire cependant du philosophe d'Etre et temps, s'opposent à une métaphysique qui, depuis Descartes, dévalorise l'espace au profit du sujet et de la "chose pensante". Rompant avec le spectateur d'autant plus rationnel qu'il est séparé du monde, il met en avant une philosophie de la proximité spatiale avec les choses - ce que recouvre le terme "présence".
Gumbrecht se concentre aussi bien sur le surgissement concret d'une oeuvre que sur la manière dont celle-ci affecte les corps, sans jamais se dissoudre dans l'abstraction du signe auquel modernité et postmodernité cherchent à la réduire obstinément. Ainsi la critique musicale inclura-t-elle désormais l'histoire de l'écoute, et l'on ne pensera plus l'histoire intellectuelle sans recourir au contact avec le livre ou avec l'imprimé.
La notion centrale à partir de laquelle l'auteur propose de repenser la démarche des sciences de l'esprit (opposée aux sciences "dures") est la Gelassenheit ("acquiescement") : ce concept heideggerien invite à laisser être les choses, à se plonger passivement en elles sur le modèle des mystiques, non pour s'y perdre mais pour entendre enfin ce qu'elles ont vraiment à dire.

Eloge de la présence. Ce qui échappe à la signification (Production of Presence) de Hans Ulrich Gumbrecht, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Françoise Jaouën, Libella/Maren Sell, 236 p., 16 €.

"Eloge de la présence", de Hans Ulrich Gumbrecht, Libella/Maren Sell, 236 p., 16 €.

Arts Plastiques
Kossi Assou expose au Goethe Institut à partir du 23 mars
Le plasticien Kossi Assou, fait une exposition à partir de mardi prochain au Goethe Institut de Lomé. L’expo est intitulé «INTRA HOMO»
Kossi Assou est considéré comme le plus grand plasticien togolais après le regretté Paul Ahyi.
Plasticien, Designer, il est aussi enseignant à l’EAMAU (Ecole Africaine des Métiers d’Architecture et d’Urbanisme. Kossi Assou est le directeur du festival d’Arts plastiques Ewolé, un carrefour international d’arts plastiques au Togo.
En photo : Banc éventail , 2004,Bois ciré , 150 x 34 X 40 ; œuvre de Kossi Assou

© L’Union du 19 mars 2010

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