Il y a 8 ans, Jean-Pierre Fabre quittait l’UFC avec quelques amis pour fonder l’alliance nationale pour le changement (ANC).
Que l’on apprécie ou non l’homme politique, que l’on soutienne sa démarche ou que l’on soit son adversaire, il faut reconnaître qu’il est parvenu à ancrer sa formation dans le paysage togolais, à développer une implantation nationale et à disposer de députés. C’est déjà pas mal.
Il a même obtenu le statut officiel (et les avantages) de chef de l’opposition.
Son bilan politique est en revanche plus mitigé.
Parler pendant 8 ans d’alternance sans proposer un début de programme de gouvernement est un peu mince.
Cette formation n’a jamais engagé, en outre, un dialogue proactif avec le pouvoir pour faire avancer les choses.
Dialogue ne signifiant pas compromission.
Bref, l’ANC manque encore de corps comme diraient les sommeliers.
Après un long passage à vide, le parti a été requinqué à la faveur des mouvements de contestation d’août 2017. Les manifestations déclenchées par une petite formation ont vite été récupérées par l’ANC. M. Fabre ne pouvait se laisser déborder.
Aujourd’hui, le leader de l’ANC se présente comme le seul véritable opposant face au président Faure Gnassingbé.
L’avenir dira par les urnes si les Togolais lui font confiance.