L’ethnicité est-elle un mal Togolais et plus généralement africain ? Contribue-t-elle à attiser les tensions et parfois les violences ?
Pour les chercheurs en sciences sociales du Centre d’étude et de recherche sur les organisations, la communication et l’éducation et ceux de l’association des historiens et archéologues du Togo, la réponse est définitivement NON.
Une étude financée par l’Union européenne a été rendue publique jeudi à Lomé. Les conclusions sont sans appel : l’ethnie n’est pas le mal des togolais, au contraire, ce sont les politiques qui sont les manipulateurs.
‘Les ethnies togolaises sont pacifistes et cohabitent de façon harmonieuse. Elles connaissent un fort brassage. Les rapports conflictuels ne deviennent apparents qu’à la veille des élections. Les conflits ethniques sont l’émanation des acteurs politiques’, soulignent les chercheurs.
Les données et analyses sont contenues dans un ouvrage de 400 pages dont un exemplaire a été remis à Awa Nana, la présidente du Haut-Commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale qui s’est félicitée de la pertinence de l’étude.
Les auteurs invitent la classe politique toute tendance confondue à s’inspirer de l’étude pour adopter un comportement qui reflète la réalité de la société togolaise. Ethnicité ne rime plus avec identité.
L’ethnicité, décriée dans les débats, dénoncée comme racialisante, constitue de fait une ressource mobilisable dans la réalité politique et sociale du Togo.