En visite officielle au Vatican, le président Faure Gnassingbé a été l’hôte jeudi de la Communauté de Sant ‘Egidio.
Créé en 1968, ce mouvement est actif dans l'évangélisation et dans la charité à Rome, en Italie et dans plus de 70 pays.
Inspirée par le dialogue de Vatican II, la Communauté a mené de nombreuses actions de médiation politique à travers le monde (Côte d’Ivoire, Mozambique Algérie, Liban, Guatemala, Burundi). Elle est à l’origine du rapprochement entre l’ancien président Gnassingbé Eyadema et son principal opposant Gilchrist Olympio au début des années 2000, puis du dialogue poursuivi par Faure Gnassingbé dès 2006. Le ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, en fut membre de longues années.
Le chef de l’Etat a rendu hommage aux efforts menés par l’organisation.
Surnommée ‘la petite ONU de Trastevere’ (du nom du quartier de Rome où elle est implantée), Sant'Egidio est devenue au fil des années une experte en négociations de paix et un des canaux de la ‘diplomatie de l'ombre’ du Vatican.
Mais la mission première de cette communauté catholique reste son engagement auprès des pauvres et des exclus.
Un accord de siège a été conclu il y a quelques jours entre Sant’Egidio et le gouvernement togolais.
Ce dont s’est félicité Andrea Riccardi, le fondateur de l’organisation lors d’un entretien avec Republicoftogo.com.
Republicoftogo.com : Pour votre Communauté, le président togolais est une veille connaissance
Andrea Riccardi : Le président Faure Gnassingbé est effectivement un vieil ami de la communauté de Sant ‘Egidio. Une amitié qui est née dans les moments difficiles pour le Togo et dans cette période, nous avons expérimenté la sagesse et l’intelligence politique et la capacité – il était ministre à l’époque – d’entamer un dialogue avec les différentes parties. Sant ‘Egidio n’est pas seulement une réalité européenne, c’est une réalité africaine, c’est un engagement fort en faveur du Togo.
Aujourd’hui, nous regardons le Togo avec beaucoup d’espérance et de confiance dans le futur.
Republicoftogo.com : Les autorités viennent d’accorder à votre communauté un accord de siège. Cette facilité va-t-elle lui permettre d’être plus active au Togo pour lutter la pauvreté et combattre les extrémismes ?
Andrea Riccardi : Votre question contient déjà la réponse et c’est pour cela que nous avons sollicité un accord de siège. C’est d’ailleurs le meilleur accord que Sant ‘Egidio a signé. C’est une reconnaissance de la présidence et du gouvernement togolais pour le travail mené par notre communauté
Pour Faure Gnassingbé, une visite à Trastevere est comme un ‘retour aux sources’ tant la Communauté a été active dans le rapprochement entre les autorités et le principal parti d’opposition, l’UFC de Gilchrist Olympio.
Republicoftogo.com : Etre là aujourd’hui est pour vous bien plus qu’une simple visite protocolaire
Faure Gnassingbé : C’est en fait comme un retour aux sources. Ca a été l’une des premières visites que j’ai effectué juste après mon élection en 2005. Dans ce bâtiment se sont nouées certaines choses qui sont méconnues des Togolais et qui ont ouvert la voie au succès du dialogue politique. Au moment où toutes les perspectives semblaient bloquées, la Communauté avait très discrètement pris langue avec les autorités togolaises de l’époque et avec les forces de l’opposition, notamment l’UFC pour essayer d’entamer un rapprochement
Sant'Egidio a joué un rôle important à un moment de la vie politique de notre pays, quelques mois, quelques semaines avant le décès du président Gnassingbé Eyadema. Puis le dialogue s’est noué avec Gilchrist Olympio au fur et à mesure des rencontres sous ma présidence.
Ma visite en ce jour est donc un hommage et un devoir de reconnaissance à cette formidable Communauté.