Cinq chefs d’Etat africains* participeront samedi à une conférence destinée à lutter contre le commerce de faux médicaments sur le continent et signeront l’’Initiative de Lomé’, une ébauche d’instrument juridique panafricain censé criminaliser cette activité.
Voilà pour la théorie. Dans la pratique, le combat contre les trafiquants risque de prendre encore de nombreuses années.
Mais l’initiateur du projet, la Fondation Brazzaville, est prêt à relever le défi.
Pour mobiliser les troupes, plusieurs personnalités ont été conviées dans la capitale togolaise dont le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et Jean-Louis Bruguière, ancien juge antiterroriste
En Afrique, de 40 à 60% des médicaments vendus sont des faux fabriqués en Asie et débarqués des conteneurs ou via des passeurs.
Le trafic de médicaments est bien moins risqué que celui de la cocaïne, mais tout aussi lucratif.
Quant aux clients, la priorité n’est pas l’origine du médicament, mais son prix. Les contrefaçons sont vendues deux à trois fois moins chères qu’en pharmacie.
La tâche s’annonce donc immense pour la Fondation Brazzaville. Son président, Jean-Yves Ollivier, souligne la nécessité d’apporter 'une réponse collective à cette crise panafricaine".
Si le Togo a été choisi pour accueillir cette conférence, c’est parce que ce pays est l’un des premiers à avoir modifié son code pénal pour criminaliser le trafic.
Le premier à avoir initié le combat contre les faux médicaments avait été l’ancien président français, Jacques Chirac, dont la Fondation s’était engagée il y a une dizaine d’années.
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* Togo, Congo-Brazzaville, Ouganda, Sénégal et Gambie. En raison de la situation sécuritaire au Niger, le président Mahamadou Issoufou ne participera pas à la réunion. Le chef de l'Etat ghanéen, également absent, sera représenté par son ministre de la Santé