Un groupe de pères synodaux a proposé d'"ériger des barrières juridiques contre l'homosexualité", jeudi matin lors de l'assemblée plénière du synode sur l'Afrique présidé par le pape Benoît XVI. En faisant état de cette proposition à la presse, le rapporteur italien a précisé qu'il s'agissait sans doute de légiférer contre le mariage homosexuel.
Mgr Denis Komivi Amuzu-Dzakpah, archevêque de Lomé (Togo), a formulé cette proposition au nom du groupe dont il est rapporteur, qui réunit des pères synodaux (participants) de langue française.A côté des travaux en assemblée plénière, au cours desquels les participants interviennent cinq minutes s'ils ont demandé à être inscrits, ou trois minutes lors de "discussions libres", les quelques 220 prélats présents, en majorité venus du continent africain, sont divisés en 12 groupes linguistiques pour approfondir les thèmes discutés en plénière et formuler des propositions qui seront ou non reprises par le synode.
Mgr Amuzu-Dzakpah est rapporteur du groupe gallicus D, car les langues utilisées sont formulées en latin. Il y ainsi également des groupes anglicus, un groupe gallicus-anglicus et un groupe lusitanus (portugais).
La défense de la "famille traditionnelle" a été un leitmotiv de ce synode, ouvert le 4 octobre sur le thème "réconciliation, justice et paix".
Mardi, en faisant une synthèse des interventions, le cardinal ghanéen Peter Kodwo Appiah Turkson a assigné comme "première tâche" à l'Eglise en Afrique "la réhabilitation de la famille africaine dans sa dignité et sa vocation, car elle est menacée par des idéologies dangereuses".
Le rapporteur du synode et responsable de l'Eglise au Ghana a particulièrement critiqué l'"idéologie du genre", selon laquelle le sexe ne serait pas uniquement déterminé par la génétique mais aussi par la société, laissant à l'individu le choix de sa sexualité.