La deuxième session du Conseil national du crédit (CNC) s’est tenue jeudi.
Sa mission est d’étudier les conditions de fonctionnement du système bancaire et financier et d’évaluer les performances de l’économie.
Les échanges ont porté sur la situation économique, financière et monétaire de l'UEMOA et du Togo à fin mars, sur l'évolution des établissements de crédit et des systèmes financiers décentralisés. Enfin les participants ont fait le point sur le financement de l'économie.
Il a également été question du Plan national de développement, un référentiel en matière de croissance.
‘Selon les données disponibles, la croissance économique devrait atteindre 5,1% en 2019, après 4,9% en 2018 et 4,4% en 2017. Cette hausse serait impulsée par tous les secteurs d'activité, en particulier le secteur tertiaire, dans un contexte de maîtrise des équilibres macroéconomiques’, a indiqué le ministre de l’Economie et des Finances, Sani Yaya, à l’ouverture des travaux.
Le taux d'inflation annuel moyen restera faible à 1,7% en 2019, contre 0,9% en 2018.
Quant au ratio de l'encours de la dette publique sur le PIB, il a continué à se replier et s'est situé à 67,3% fin mars 2019, pour une norme communautaire de 70%, a précisé le ministre.
Cette tendance baissière devrait se poursuivre, avec la maîtrise du déficit public, en liaison avec une rationalisation plus poussée des dépenses publiques et une forte mobilisation des recettes fiscales.
Les réformes budgétaires se sont poursuivies et un nouvel élan a été donné avec une augmentation des recettes fiscales grâce à l'accélération du recouvrement des arriérés d'impôts et le renforcement des contrôles fiscaux et douaniers.
Sani Yaya a souligné que les crédits à l'économie avaient progressé, sous l'impulsion des activités d'intermédiation des banques et des systèmes financiers décentralisés.
En outre, le coût du financement bancaire est inscrit en baisse. Ainsi, le taux d'intérêt moyen pondéré des crédits accordés par les banques est de 7,80% à fin mars 2019, contre 8,31% un an plus tôt.
Le financement de l'économie a représenté 38% du PIB au 31 mars 2019, soit le taux le plus élevé dans l'UEMOA.
Mais il demeure faible par rapport aux besoins en investissement, a reconnu le ministre. Il a invité les établissements de crédit à diversifier davantage leurs instruments de financement, afin d'accroître le volume de crédit.
Le crédit-bail pourrait constituer un excellent levier.
Enfin, M. Yaya a rappelé que le gouvernement fondait de grands espoirs sur le Plan national de développement. Un programme à 8 milliards d’euros, financé à 65% par le secteur privé.
Lors du récent Forum économique Togo-UE, les promesses d'investissements se sont montés à 1,3 milliard d’euros pour une centaine de projets, a indiqué Sani Yaya.
La réunion s’est déroulée en présence de Kossi Ténou, le directeur national de la BCEAO (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et de Demba Tignokpa, la ministre de la Planification.