Dix ans de lutte contre le paludisme ont permis de réduire de moitié la mortalité dans plus de dix pays d'Afrique, l'objectif étant l'élimination de la maladie dans dix autres pays d'ici 2015, a souligné mardi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
Nous avons sauvé la vie de plus d'un million d'enfants en Afrique sub-saharienne en dix ans, a-t-il dit lors d'une réunion organisée à l'occasion de la publication d'un rapport du partenariat Roll Back Malaria/Faire Reculer le Paludisme.
Le paludisme recule à travers la planète. Depuis le début du siècle, les cas de paludisme ont chuté de moitié dans plus de dix pays africains et dans la plupart des pays où la maladie est endémique, a-t-il dit.
Des millions de femmes enceintes et de jeunes enfants dans des zones pauvres ont été sauvés de cette maladie mortelle mais curable, a-t-il ajouté. Des millions d'enfants sont à l'école au lieu de languir, malades, à la maison.
Rien de cela n'aurait été possible sans une multiplication par quinze des fonds internationaux pour le contrôle du paludisme, a encore expliqué le chef de l'ONU qui a rappelé que le paludisme était encore la première cause de mortalité chez les enfants en Afrique à la fin des années 1990.
Investir dans le contrôle du paludisme, c'est investir pour les personnes, les économies et les états, a-t-il dit.
En dépit de ces résultats encourageants, l'Inde résiste à la tendance mondiale au recul du paludisme tandis que la dengue s'installe en Afrique, ont indiqué des experts de l'ONU.
Le professeur Awa Marie Coll-Seck (photo), responsable de ce partenariat public/privé fondé en 1998 qui pilote l'action coordonnée contre ce fléau avait souligné lundi que l'on est passé de 100 millions de dollars sur le plan international en 2003 pour la lutte contre le paludisme à 1,5 milliard en 2010, soit un financement multiplié par 15 en moins de dix ans.
A New York, elle a cependant mis en garde contre tout triomphalisme.
Ce n'est pas parce que les cas (de paludisme) chutent que nous pouvons dire que c'est fini, a-t-elle dit.
La dengue est aussi un nouveau phénomène, a-t-elle ajouté. Il y a des cas diagnostiqués en Afrique, a-t-elle expliqué. Auparavant, on n'en faisait pas état.
La dengue est une maladie infectieuse transmise par les moustiques, dont il existe quatre formes distinctes, dont l'une, dite hémorragique, est potentiellement mortelle.
Il n'existe aujourd'hui ni vaccin ni traitement spécifique contre la dengue.
Au Togo, le paludisme reste toujours un problème de santé publique et une grande préoccupation pour le gouvernement. Les autorités sanitaires espèrent d’ici 5 ans renforcer le taux de prise en charge en passant à plus de 90% et ce dans les vingt quatre heures qui suivent les premières manifestations du palu. Autre priorité, la distribution de moustiquaires imprégnées à l’ensemble de la population pour contribuer à la réduction de 2/3 de la mortalité infantile.
Le Togo est largement aidé par l’OMS et les bailleurs de fonds dans la lutte contre le paludisme. Ces derniers estiment d’ailleurs qu’à ce rythme, le pays pourra atteindre en 2015 l’OMD 6 (lutte contre le sida, le palu et les autres maladies).