Cédéao

Tensions politiques : Embalo s’oppose à la médiation de la Cédéao

La crise politique en Guinée-Bissau prend une nouvelle tournure après que le président Umaro Sissoco Embalo a menacé d’expulser une mission politique envoyée par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L’organisation régionale a confirmé cette information dans un communiqué publié dimanche.

Umaro Sissoco Embalo © republicoftogo.com

La crise politique en Guinée-Bissau prend une nouvelle tournure après que le président Umaro Sissoco Embalo a menacé d’expulser une mission politique envoyée par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L’organisation régionale a confirmé cette information dans un communiqué publié dimanche.

Les tensions politiques s’intensifient dans ce pays d'Afrique de l’Ouest, connu pour son instabilité chronique et son passé marqué par des coups d’État militaires. Le différend porte sur la date de fin du mandat d'Embalo, qui a débuté en 2020.

L’opposition affirme que son mandat aurait dû prendre fin la semaine dernière, tandis que la Cour suprême de justice a statué que son terme officiel est fixé au 4 septembre 2024.

Dans ce contexte tendu, Embalo a annoncé le 23 février que les élections présidentielle et législatives ne se tiendraient pas avant le 30 novembre 2024, repoussant ainsi tout espoir de scrutin anticipé.

Face à cette impasse, la Cédéao, en collaboration avec le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), a déployé une mission en Guinée-Bissau du 21 au 28 février pour tenter de parvenir à un consensus sur l’organisation de l’élection cette année.

Cependant, la mission a dû quitter précipitamment le pays le 1ᵉʳ mars après que le président Embalo a menacé de l’expulser, selon le communiqué de la CEDEAO. Cette décision marque une rupture ouverte entre le chef de l’État et l’organisation régionale, alors même qu’Embalo a lui-même dirigé la CEDEAO entre mi-2022 et mi-2023.

Alors que la tension monte avec la Cédéao, Embalo a effectué une visite en Russie le 28 février, où il s’est entretenu avec le président Vladimir Poutine. Ce déplacement suscite des interrogations sur une possible réorientation diplomatique de la Guinée-Bissau, un pays historiquement lié au bloc lusophone depuis son indépendance du Portugal en 1974.

La Guinée-Bissau, bien que dotée d’importantes ressources naturelles, est souvent considérée comme l’un des États les plus politiquement fragiles d’Afrique de l’Ouest. Depuis son indépendance, elle a subi plusieurs coups d’État et tentatives de putsch, rendant la transition démocratique incertaine.

Alors que le spectre de nouvelles tensions et manifestations plane sur le pays, l’attitude du président Embalo face à la CEDEAO pourrait isoler davantage la Guinée-Bissau sur la scène régionale et internationale. Reste à savoir comment l’organisation ouest-africaine réagira à cette remise en cause de son autorité.

© Mena Today 

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