L'Union européenne (UE) a décidé de rétablir une coopération "pleine et entière" avec Lomé qu'elle avait partiellement suspendue en 1993 pour "déficit démocratique", a-t-on appris jeudi de source officielle à Lomé.
Le représentant de la Commission de l'UE à Lomé, Filiberto Sebregoni, a annoncé qu'il avait remis au président Faure Gnassingbé, en présence de l'ambassadeur de France et au nom de la présidence de l'UE, une "lettre officielle" notifiant "la reprise de la coopération pleine et entière avec le Togo".M. Sebregoni a précisé que l'UE mettait ainsi fin à des mesures prises notamment en 2004 en vertu de la convention de Cotonou de 2000 régissant les relations entre l'Union et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et dont l'article 96 traite du respect "des droits de l'homme, des principes démocratiques et de l'Etat de droit".
Les efforts déployés par les autorités togolaises, notamment en matière de respect des droits de l'homme, ont conduit depuis plusieurs mois l'UE et plusieurs autres partenaires étrangers à assouplir leur position.
Cette tendance à une reprise des relations a été accentuée à la suite des élections législatives du 14 octobre considérées comme transparentes et démocratiques par l'ensemble des observateurs internationaux.
Louis Michel, le commissaire européen au développement et à l'aide humanitaire, avait estimé dès le 18 novembre à Lomé que les conditions étaient remplies pour une "normalisation complète" entre Bruxelles et Lomé.
Deux jours plus tôt, en signe d'encouragement, Bruxelles avait débloqué au profit de Lomé le reliquat du 9e Fonds européen de développement (FED), estimé à 40 millions d'euros (26 milliards de francs CFA).
Et le 14 novembre, l'UE avait également accordé au Togo deux subventions non remboursables d'un montant total de 26 millions d'euros (environ 17 milliards de francs CFA) pour des projets institutionnels et d'aménagement urbain.