
Pour la première fois de son histoire, le Togo participera à la prestigieuse Biennale internationale d’architecture de Venise en 2025.
Pour la première fois de son histoire, le Togo participera à la prestigieuse Biennale internationale d’architecture de Venise 2025.
Cette 19ᵉ édition verra s’ériger un pavillon togolais conçu comme une ode à la richesse et à la complexité du paysage architectural du pays.
Intitulé Considérer l’héritage architectural du Togo, le projet est porté par Sonia Lawson, directrice fondatrice du Palais de Lomé, et confié au Studio NEiDA, un duo alliant architecture et recherche, fondé par Jeanne Autran-Edorh et Fabiola Büchele.
L'Exposition internationale d'architecture (ou Biennale d'architecture) de Venise a lieu tous les deux ans en alternance avec la Biennale d'art contemporain de Venise. Elle a été créée en 1980 par la Fondation Biennale di Venezia.
À travers ce pavillon, le Togo ambitionne d’ouvrir un dialogue entre tradition, colonialité et modernisme, en retraçant l’évolution de son architecture depuis le tournant du XXᵉ siècle.
Le Studio NEiDA documente méthodiquement les formes bâties emblématiques du pays, dans un effort inédit d’archivage du patrimoine architectural togolais. Le regard se porte tant sur les habitations troglodytes de Nok, que sur les Tatas Tamberma, témoins vivants des techniques vernaculaires du nord du Togo.
Mais le pavillon se veut aussi un hommage à l’architecture afro-brésilienne, ramenée par les anciens esclaves revenus du Brésil, ainsi qu’aux grands édifices modernistes qui ont façonné l’esthétique de la capitale après l’indépendance : Hôtel Sarakawa, marché d’Hedzranawoe, BOAD, BIDC, autant de constructions encore en usage, comme des ancrages du temps dans la ville.
Patrimoine en péril, beauté en mutation
L’exposition n’élude pas l’autre réalité : celle des vestiges modernistes à l’abandon. L’Hôtel de la Paix, la Bourse du Travail — aujourd’hui en ruines — y sont montrés non pas comme des échecs, mais comme des fragments précieux d’un passé à réinvestir. En contrepoint, le Palais des Congrès et l’Hôtel 2 Février, récemment restaurés, incarnent l’espoir d’un nouveau souffle pour le patrimoine bâti.
Sonia Lawson voit dans cette première participation à la Biennale un geste fort : « Ce pavillon est une occasion unique de mettre en lumière la diversité architecturale du Togo auprès du monde.
Le Palais de Lomé, lieu autrefois d’exclusion coloniale, est aujourd’hui un espace de réflexion contemporaine sur la culture, l’architecture et l’environnement. »
Le pavillon togolais à Venise s’annonce donc comme une vitrine culturelle, mais aussi politique, interrogeant les formes, les usages et les récits liés à l’espace bâti.
En cela, il participe à une dynamique plus large de reconquête et de transmission du patrimoine africain sur la scène internationale. Une architecture qui ne regarde pas seulement en arrière, mais trace des pistes pour demain.
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Du 10 mai au 23 novembre 2025 (Avant-première: 8-9 mai 2025)
Lieu : Squero Castello, Salizada Streta 368, 30122 Venezia
Vaporetto: Giardini (Ligne 1)
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