Le 11 avril prochain, le Togo va abriter une manifestation culturelle d'envergure qui se veut le cadre d'expression de la mode. Dénommé « Bimode 228 » (228 fait allusion à l'indicatif téléphonique du Togo), ce festival est l'initiative d'une des stylistes les plus en vue à Lomé, Bamondi. De son vrai nom, Blandine Bantié Sambiani-Bagna, a l'ambition de faire de Lomé la capitale de la mode à travers une biennale qui va ressembler les talents confirmés du monde des stylistes.
##S_B##Republicoftogo.com : Vous lancez la première édition du festival « Bimode228 ». Pourquoi un tel projet ?
Blandine Bantié Sambiani-Bagna :
Je suis dans la mode depuis plus de vingt cinq ans. Après avoir étudié à Paris et passé deux ans de stage chez Christian Dior, j'ai ouvert mon atelier fin décembre1982 au Togo. Je vis la mode au quotidien et vous
savez que depuis des dizaines d'années, le Togo est la capitale du pagne. Les Nana Benz ont lancé la mode dans le pagne en le valorisant aussi bien au Togo qu'hors de nos frontières, de sorte que les gens
achètent tel ou tel pagne parce qu'une Nana Benz a eu l'intelligence de lui donner un nom et une valeur.
Pour moi, c'est clair que la mode est d'abord africaine, sinon togolaise avant d'être «occidentalisée ». Mais elle n'est pas suffisamment mise en valeur chez nous et j'ai pensé qu'il était temps que le Togo ait son événement sur la mode.
Republicoftogo.com : Qui comptez-vous inviter pour prendre part à cette première édition et comment va se dérouler la manifestation ?
Blandine Bantié Sambiani-Bagna :
Comme je vous l'ai dit j'ai une expérience de plus de vingt cinq ans dans le métier et j'ai pas mal de confrères qui ont plus ou moins le même nombre d'années d'expérience que moi.
Ce sont eux que j'invite à l'occasion de cette biennale à Lomé. Je veux réunir tous les deux ans, les créateurs confirmés qui ont déjà fait leurs preuves dans leurs pays respectifs. Ils viendront montrer leur savoir-faire, leurs créations à travers un défilé de mode ponctué de prestations d'artistes de renoms et de remise de prix.
Pour cette première édition, des grands noms de la mode et du showbiz comme Mokobé de France, Collé Sow du Sénégal, Zen Biladi du Maroc,
Gilles Touré et Pathe'o de la Côte d'Ivoire, Sadji Abdoulaye du Nigéria, Clara Lawson du Burkina Faso, Karim du Ghana, Afia Mala et Timothée du Togo …ont déjà donné leur accord. Nous avons prévu deux prix « Bimondi du savoir faire » qui va récompenser l'artisan à la recherche de la perfection et de l'excellence et le prix « Bimondi de l'engagement culturel » qui encouragera une personnalité qui s'illustre par son engagement à développer la culture dans le pays. Les médias locaux
et internationaux seront également invités pour donner un éclat particulier à cette manifestation.
Republicofotogo.com : Une manifestation de cette dimension nécessite de gros moyens financiers.
Blandine Bantié Sambiani-Bagna :
C'est vrai, ça va générer pas mal de dépenses mais nous le ferons avec les moyens de bord. Mais déjà nous avons le soutien de certaines sociétés de la place notamment, les hôtels qui nous offrent des nuitées, les concessionnaires de voitures de luxe qui vont véhiculer nos invités VIP, des entreprises qui fabriquent du pagne etc. Mais nous
comptons surtout sur les médias pour informer et mobiliser les gens autour de l'événement parce qu'on ne peut pas parler d'événement sans parler de «sponsors » ; eux aussi ont besoin d'être associés pour
des échanges de services.
Republicoftogo.com : Il y a déjà une initiative analogue au Togo ; je veux parler d'Alokpa. Qu'est-ce qui va vous démarquer de la biennale d'Ayannick ?
Blandine Bantié Sambiani-Bagna :
« Alokpa » est l'initiative d'une petite sŒur du point de vue professionnel que de point de vue âge. Son festival s'adresse aux jeunes stylistes, aux jeunes qui s'intéressent à notre métier. Par contre
moi je m'adresse à des stylistes confirmés pour donner l'exemple à ces jeunes qui veulent se lancer dans ce métier et en même temps pour susciter des vocations en faisant voir tous les aspects de la profession.
C'est un brassage de cultures qui met ensemble des savoirs faire qui diffèrent d'un pays à l'autre. Dans les années à venir nous pourrons varier, l'objet du festival en le centrant sur la peinture, la littérature, la musique etc.
L'essentiel pour nous, c'est d'organiser une manifestation grandiose qui puisse drainer beaucoup de touristes qui viendront découvrir les atouts
touristiques et les richesses culturelles du pays.
Cela participe à embellir l'image du pays à l'extérieur, car nous convenez avec moi que ce n'est pas dans des pays de guerre que se tiennent de pareilles manifestations.
Propos recueillis par Luc ABAKI