A partir de samedi, la ville de Kara, à 450 km au nord du Togo, va vivre au rythme des Evala, ces rites initiatiques au cours desquels se déroulent de spectaculaires luttes ; une étape essentielle dans l'insertion sociale et l'évaluation du jeune Kabyè. Des cérémonies à dimension multiple qui consacrent non seulement le passage de l'adolescence à l'âge adulte, mais également l'affirmation de l'identité culturelle Kabyè.
Cette année, les luttes ont lieu du 11 au 19 juillet dans 14 cantons de la préfecture de la Kozah, et le dans canton de Yaka dans la préfecture de Doufelgou.Les Evala symbolisent l'endurance, le courage et la force physique. Cette conception tient tout autant de l'histoire du peuple Kabyè que de sa culture.
La région de la Kara est une région montagneuse où l'activité de base est l'agriculture. Une agriculture qui sollicite beaucoup d'énergie et d'endurance de la part des paysans.
Dans les temps anciens, ces vertus étaient également nécessaires pour venir à bout des nombreux ennemis, y compris des différents colonisateurs.
Aujourd'hui, la lutte dépasse la simple dimension identitaire et culturelle pour offrir le spectacle d'un savoir faire et d'un mode de vie. Elle inclut plusieurs autres activités, comme la danse, le chant traditionnel et le commerce répandu du Tchoukoutou (boisson locale fabriquée à base du sorgoh) qui constitue un stimulant pour les lutteurs et leurs supporters.
C'est aussi une formidable occasion de retrouvailles pour ce peuple à forte tendance migratoire. L'éclat des luttes Evala est rehaussé tous les ans par la présence effective du chef de l'Etat et des membres du gouvernement.
Cette tradition, entretenue par le feu président Eyadema (décédé en 2005), est aujourd'hui maintenue par Faure Gnassingbé.