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En octobre 2011, l’apparition d’Anna Wintour, la célèbre rédactrice en chef de Vogue, dans un trench Burberry en wax a marqué un tournant historique pour ce tissu.
En octobre 2011, l’apparition d’Anna Wintour, la célèbre rédactrice en chef de Vogue, dans un trench Burberry en wax a marqué un tournant historique pour ce tissu.
Jadis perçu comme un symbole de la culture africaine, le wax est devenu un incontournable de la mode internationale, s’arrachant désormais parmi les créateurs du monde entier. Pourtant, son histoire remonte à trois siècles et traverse trois continents avant d’atteindre son statut actuel.
Bien que souvent associé à l’identité africaine, le wax est en réalité une création coloniale, comme le souligne Soloba Diakité, historienne spécialiste des arts africains et commissaire de l’exposition "Wax" au Musée de l’Homme. Son histoire débute au XIXe siècle sur l’île de Java, en Indonésie, où la population se pare traditionnellement de batik, un tissu imprimé selon une technique artisanale à base de cire (wax, en anglais).
Des colons hollandais, voyant une opportunité commerciale, tentent d’industrialiser cette technique pour produire en masse des tissus destinés au marché local. Mais c’est un échec : les Indonésiens rejettent ces étoffes manufacturées, préférant leurs batiks traditionnels réalisés à la main.
C’est à travers un concours de circonstances que le wax trouve son chemin vers l’Afrique de l’Ouest. Des guerriers ashantis, enrôlés par les colons britanniques pour réprimer les révoltes en Indonésie, découvrent ces étoffes et en rapportent quelques exemplaires sur la Côte-de-l’Or (actuel Ghana). Leur succès est immédiat et attire l’attention des industriels européens, qui voient là une nouvelle opportunité commerciale.
Ne pouvant imposer leur tissu en Asie, ils réorientent leur production vers les colonies ouest-africaines, notamment au Ghana, au Bénin, au Togo, au Nigeria et en Côte d’Ivoire. Ces pays adoptent le wax et l’intègrent dans leurs habitudes vestimentaires, en particulier les femmes, qui en font un élément clé de leur identité culturelle.
Bien qu’il soit dessiné et produit à des milliers de kilomètres, le wax est devenu un symbole fort de la mode africaine. Il est omniprésent dans les tenues traditionnelles et contemporaines, et continue d’évoluer sous l’impulsion des créateurs africains et internationaux.
Si son histoire coloniale rappelle les rapports complexes entre l’Afrique et l’Occident, le wax reste aujourd’hui un outil d’expression culturelle et d’affirmation identitaire, réinventé par ceux qui le portent.
De Paris à Lagos, de New York à Abidjan, il incarne à la fois un héritage et un phénomène de mode mondial, témoignant de la richesse et du métissage des influences culturelles.
Une exposition se déroule à Paris jusqu’au 7 septembre au Musée de l’Homme, 17, place du Trocadéro, Paris XVIe. Tous les jours sauf mardi de 11h à 19h
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