Engrais : mobilisation générale à Lomé
Dans un contexte de crise mondiale, aux causes et aux conséquences multiples, les destins de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, et du développement en Afrique de l’Ouest et au Sahel sont étroitement liés, alors que la filière des engrais est au cœur du problème, mais aussi de la solution.
Dans un contexte de crise mondiale, aux causes et aux conséquences multiples, les destins de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, et du développement en Afrique de l’Ouest et au Sahel sont étroitement liés, alors que la filière des engrais est au cœur du problème, mais aussi de la solution.
La crise mondiale actuelle, qui est le résultat de différents chocs et de différents bouleversements, impacte sévèrement la sécurité alimentaire et nutritionnelle, tout particulièrement en Afrique de l’Ouest.
Dans cette région, souligne une note publiée par la Banque mondiale, la Cédéao et l’IFCD, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë a augmenté de 40% au cours de la dernière année seulement.
Si des mesures appropriées ne sont pas rapidement prises, ce sont 44,8 millions de personnes qui pourraient se retrouver en situation d'insécurité alimentaire entre juin et août 2023.
Afin de faire face à cette crise alimentaire et nutritionnelle, le secteur agricole a, plus que jamais, un rôle stratégique et majeur à jouer et, si les défis sont importants, les potentialités de développement sont bien réelles.
Avec plus de 30 % du PIB de la région provenant de l’agriculture et plus de 55 % de sa population vivant dans les zones rurales, le secteur agricole joue un rôle capital en Afrique de l’Ouest, tant au niveau de l’emploi que par sa capacité à produire la nourriture nécessaire pour alimenter sa population.
L’agriculture représente actuellement la principale source de revenus de 80% de la population rurale et emploie près de 46% en moyenne (2010-2020) de la main-d’œuvre de la région.
En ce qui concerne sa capacité à subvenir aux besoins alimentaires de sa population, elle possèderait même le potentiel pour nourrir ses 418 millions d’habitants.
Le développement du secteur agricole dans la région est fortement entravé par la mauvaise santé de sols, caractérisée par leur carence en nutriments, elle-même liée à un déficit d’apport en engrais.
La crise mondiale de la filière des engrais, exacerbée par la guerre en Ukraine, la pandémie de COVID-19, ainsi que la crise énergétique, a considérablement amplifié ce déficit, notamment en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
Dans ce contexte, le Togo, en partenariat avec la Cédéao et la Banque mondiale, organise les 30 et 31 mai à Lomé une table ronde de haut niveau sur les engrais.
Le premier jour est consacré aux débats d’experts et le second à une réunion ministérielle des Etats africains.
Les participants devraient adopter une feuille de route accompagnée d’une déclaration d’engagement en matière d’appui à la mise en œuvre d’un plan d’action décennal pour le renforcement de la filière des engrais et l’amélioration de la santé des sols en Afrique de l’Ouest et au Sahel.