Des manŒuvres militaires baptisées « Zio 2008 » impliquant des troupes togolaises, béninoises et françaises ont débuté mardi. Objectif fictif : sauver les civils du conflit qui ravage le Monoland.
Un territoire créé pour l'occasion comme terrain d'entraînement pour les soldats. Une répétition grandeur nature pour les Forces armées togolaises (FAT) qui s'apprêtent à envoyer au Darfour un contingent de 800 hommes au sein de la Minuad.Ali Nadjombe est le patron de l'opération « Zio 2008 ». Il explique à republicoftogo.com l'objectif de ces manŒuvres multinationales.
Est-ce la première fois que le Togo, le Bénin et la France se retrouvent pour ces genres d'opérations ?
Ali Nadjombe :
Ce n'est pas la première fois que ce type de manoeuvre est organisé sur le territoire togolais. Juste quelques exemples, il y a eu les manoeuvres franco-togolaises dénommées "manoeuvres 483", puis "Nangbéto 97". Ensuite « "cohésion Kompienga" en 1998 à Dapaong et plus récemment "cohésion Kozah 2001".
Quel est l'objectif que vous poursuivez à travers ces opérations ?
AN:
Il faut indiquer les armées ont toujours le souci de pérenniser et de rendre leurs troupes plus professionnelles dans la gestion des conflits. Il est question ici de leur apprendre à participer aux opérations de maintien de paix et aux actions humanitaires; de leur apprendre à travailler en multinationale au sein d'un Etat major à des degrés divers de commandement et de leur apprendre aussi à planifier et à concevoir des dossiers d'opérations.
Durant ces manoeuvres, nous aurons un bâtiment français appelé Tonnerre qui permettra à nos troupes d'apprendre des techniques d'embarquement et de débarquement.
Ces manoeuvres sont-elles une sorte de répétition avant le prochain déploiement des soldats togolais au Darfour ?
AN:
C'est exact. L'autre objectif effectivement est de préparer nos troupes à leur prochaine participation auprès des autres nations au Darfour dans le cadre des opérations de maintien de paix et des actions humanitaires.
De façon concrète comment vont se dérouler ces manoeuvres ?
AN:
Dans le cas spécifique de "Zio 2008", les opérations comportent trois volets. Des opérations à dominante terrestres, les opérations aériennes et les opérations navales.
Les opérations terrestres qui sont donc les dominantes auront leur finale un peu à la sortie nord de Tsévié et vont comporter le largage des troupes aéroportées dont la mission est de freiner l'action des rebelles, de regrouper les populations déplacées pour les convoyer vers les centres d'accueil des déplacés.
Il y a également des actions médicales gratuites, la couverture aérienne qui effectuera des reconnaissances et sera chargée de larguer les parachutistes et du matériel.
Les opérations navales consisteront dans un premier temps à empêcher les navires de venir ravitailler les rebelles, ensuite il y aura des exercices d'embarquement et de débarquement des troupes de la mission qui seront chargées d'apporter leurs aides aux actions humanitaires.
Propos recueillis par Luc ABAKI