
L’Union africaine a officiellement désigné le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé comme médiateur dans la crise qui oppose la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda.
L’Union africaine a officiellement désigné le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé comme médiateur dans la crise qui oppose la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda.
Cette initiative vise à relancer les efforts de paix dans l’est de la RDC, une région ravagée depuis plusieurs années par des affrontements entre les forces congolaises et le groupe rebelle du M23, soutenu, selon Kinshasa et plusieurs experts, par Kigali.
La région du Nord-Kivu, frontalière avec le Rwanda, est depuis longtemps le théâtre d’instabilité et de violences.
Le M23 (Mouvement du 23 mars), un groupe armé composé en grande majorité de Tutsis congolais, s’était déjà illustré en 2012 en prenant la ville de Goma. Bien que défait militairement en 2013, le mouvement a refait surface fin 2021 avec une série d’offensives contre les forces armées congolaises (FARDC).
Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 en lui fournissant des armes, du renseignement et un appui logistique.
Une position partagée par des experts de l’ONU, qui ont documenté une implication rwandaise. Kigali, de son côté, rejette ces accusations et dénonce la collaboration entre Kinshasa et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hostile au régime rwandais, composé d’anciens génocidaires hutus réfugiés au Congo après 1994.
Faure Gnassingbé, une position d'équilibre
Le choix de Faure Gnassingbé comme médiateur repose sur plusieurs considérations. D’une part, le président togolais entretient des relations bilatérales solides et respectueuses avec ses deux homologues : Félix Tshisekedi en RDC et Paul Kagame au Rwanda.
Ce positionnement diplomatique équilibré pourrait favoriser l’instauration d’un climat de confiance indispensable à toute tentative de désescalade.
D’autre part, Faure Gnassingbé a acquis au fil des années une réputation de médiateur discret mais efficace, ayant déjà joué un rôle dans des processus de paix en Afrique de l’Ouest. Son implication actuelle, dans un contexte régional tendu, vise à renouer le fil du dialogue, à encourager un cessez-le-feu durable et à jeter les bases d’une solution politique inclusive.
La tâche du président togolais s’annonce néanmoins délicate. La défiance est profonde entre Kigali et Kinshasa. Le regain de violence a déjà provoqué des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de civils dans l’est congolais.
Plusieurs initiatives de paix, notamment les processus de Luanda (soutenu par l’Angola) et de Nairobi (porté par la Communauté d’Afrique de l’Est), n’ont pas permis de mettre un terme durable aux hostilités.
La désignation de Faure Gnassingbé pourrait représenter une nouvelle chance pour ramener les parties à la table des négociations. Mais elle suppose un engagement clair des acteurs impliqués, une volonté de compromis et une pression diplomatique accrue des partenaires internationaux.
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