Près de 100 pays, dont le Togo, ont signé mercredi à Oslo un traité interdisant les bombes à sous-munitions. Un fléau dévastateur pour les populations civiles. C'est le chef de la diplomatie togolaise, Koffi Essaw, qui a signé la convention au nom de son pays.
« Le Togo a choisi de défendre systématiquement le principe de désarmement général et complet sous toutes ses formes et sous un contrôle international efficace ; c'est pourquoi notre pays a choisi de signer le traité» a confié à republicoftogo.com, un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères. Les bombes à sous-munitions (BASM) sont particulièrement meurtrières pour les civils, pendant et après un conflit.
Composées d'un conteneur (obus, missile, roquette) regroupant jusqu'à 650 mini-bombes appelées sous-munitions, les BASM sont larguées par voie aérienne ou terrestre (canon, lance-roquettes).
Le conteneur s'ouvre dans les airs et les sous-munitions se dispersent sur un vaste périmètre et explosent, en principe, à l'impact.
Mais, selon Handicap International, de 5% à 40% des BASM n'explosent pas au premier impact, se transformant de fait en mines antipersonnel, mortelles pour les populations civiles.
D'après l'ONG, 98% des victimes sont des civils et 27% des enfants.
Rondes, colorées ou munies d'un ruban rose, les sous-munitions peuvent facilement être confondues avec des rations alimentaires ou des jouets. Elles peuvent se déclencher au moindre contact.
Handicap International estime à environ 100.000 le nombre de personnes mortes ou mutilées dans l'explosion d'une sous-munition depuis 1965.
Le rapport 2008 de l'Observatoire des mines fait état d'une baisse du nombre de victimes: en 2007, une personne a été victime de ces engins toutes les 90 minutes, soit plus de 5.000 sur l'année, alors qu'il y a 10 ans, la fréquence était d'une victime toutes les 20 minutes.
Selon Handicap International, au moins 440 millions de sous-munitions ont été dispersés dans le monde depuis 1965, dont 383 millions dans trois pays du sud-est asiatique: Laos, Vietnam et Cambodge.
Au moins 33 millions d'engins n'auraient pas encore été neutralisés.