Le taux de croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait descendre en 2016 à son plus bas niveau depuis plus de vingt ans, a indiqué aujourd’hui le Fonds monétaire international (FMI).
Il devrait se situer autour de 1,4 % cette année — rythme qui est bien inférieur à celui de la croissance démographique et marque une nette rupture par rapport aux taux de croissance élevés de ces dernières années.
Ce ralentissement tient à deux facteurs principaux, explique Abebe Aemro Selassie, le directeur du Département Afrique.
D’une part, l’environnement extérieur s’est détérioré pour beaucoup de pays de la région, notamment parce que les cours des produits de base sont à leur plus bas niveau depuis plusieurs années et les conditions financières se sont sensiblement durcies.
D’autre part, dans un grand nombre des pays les plus touchés par ces chocs, les autorités ont réagi avec beaucoup de retard et de façon inadéquate, ce qui a pour effet d’accroître l’incertitude, de décourager l’investissement privé et d’empêcher de nouvelles sources de croissance de se développer.
L’optimisme solide de ces dernières ne doit pas laisser la place à un pessimisme excessif aujourd’hui, prévient M. Selassie.
‘En fait, nous avons affaire à une croissance à plusieurs vitesses : le chiffre global de la croissance masque une diversité considérable au sein de la région. En effet, la plupart des pays peu tributaires des exportations de produits de base — qui représentent près de la moitié des pays de la région — continuent d’enregistrer de bons résultats. D’après les prévisions, des pays tels que la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Sénégal et la Tanzanie continueront d’enregistrer des taux de croissance supérieurs à 6 %. En revanche, la plupart des pays exportateurs de produits de base subissent de graves tensions économiques (...)'.
Le Togo n’est pas affecté. Il devrait parvenir en 2016 à une croissance proche de 6%.
Le responsable du FMI table cependant sur une ‘modeste embellie’ à condition que des mesures décisives soient prises par les pays directement impactés par la chute des matières premières.
Mais globalement, Abebe Aemro Selassie estime que l’Afrique subsaharienne reste une région dont le potentiel économique est immense.