L'arrimage du franc CFA à l'euro, "une monnaie forte", a permis aux 15 pays africains, dont le Togo, membres de la zone Franc de bénéficier d'"effets stabilisateurs" pour leur économie depuis le début de la crise, a déclaré vendredi le ministre burkinabè de l'Economie et des Finances. Le ministre Lucien Marie-Noël Bembamba s'exprimait à Ouagadougou au cours d'une réunion avec ses 14 homologues des pays de la zone Franc ainsi que la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde.
L'idée d'une dévaluation du franc CFA, dont la France est garante de la parité fixe par rapport à l'euro (1 EUR = 655,957 FCFA), n'a pas été évoquée."L'ancrage du franc CFA à l'euro nous a permis de bénéficier des effets stabilisateurs du rattachement à une monnaie forte. C'est là la preuve que nous avons eu raison de maintenir cette coopération unique au monde qui nous permet de réaliser des progrès importants dans les efforts de promotion du développement économique et social", a déclaré M. Bembamba.
Dans un document intitulé "les avantages associés aux mécanismes de la zone Franc", les 15 ministres de l'Economie et des Finances estiment que "l'ancrage du franc CFA à l'euro a contribué à amortir la forte volatilité des cours des matières premières grâce à l'appréciation et à la stabilité de l'euro face au dollar".
"Cela a été d'autant plus le cas que l'évolution des prix des matières premières en dollars est devenue elle-même dépendante, pour partie, de l'évolution du cours du dollar par rapport aux autres monnaies", notent-ils.
Les ministres soulignent que lorsque les cours des matières premières ont connu une "nette" hausse en 2008, "la robustesse du franc CFA a aidé à préserver le pouvoir d'achat international et donc les importations alimentaires et énergétiques des pays".
"Inversement, la moindre volatilité des cours des produits exportés exprimés en monnaie locale a facilité le pilotage budgétaire et les projets d'investissements des pays producteurs de la zone" Franc, jugent les ministres.
La zone Franc regroupe l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa, 8 pays), la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac, 6 pays) et les Comores.