Les ouvriers du secteur togolais des phosphates qui avaient déclenché lundi une grève de 48 heures pour dénoncer la "lenteur" de la relance de ce secteur sinistré, ont repris le travail mardi.
Les travailleurs exigeaient le départ des liquidateurs des anciennes sociétés qui exploitaient le phosphate et qu'ils accusent de freiner la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT), une structure créée par l'Etat en mai 2007."Nous avons été satisfaits après une séance de travail avec les autorités lundi soir", a indiqué à l'AFP Mathurin Atintoh, conseiller du syndicat des cadres du secteur du phosphate.
"Les liquidateurs vont finalement partir au plus tard fin juillet (...) Les négociations se poursuivent, car nous devons discuter de tous les problèmes", a-t-il précisé.
A l'usine de traitement et au service électro-mécanique de Kpémé (environ 40 km à l'est de Lomé), les machines avaient redémarré en milieu de matinee.
Les ouvriers du site d'extraction de Hahatoé (également 40 km au nord de Lomé) ont également repris le travail, a affirmé M.Atintoh.
Selon des services techniques des mines, la seule journée d'arrêt de travail a occasionné à l'Etat une perte de plus de 140.000 dollars.
Vital pour le Togo, le secteur du phosphate, premier produit d'exportation avec 40% des recettes, est sinistré. La production s'est effondrée, passant de 5,4 millions de tonnes en 1997 à 800.000 en 2007.
Un plan de redressement a été lancé il y a plus de six mois et la SNPT table sur un quasi-doublement de la production cette année à plus de 1,4 million de tonnes.
Selon des statistiques publiées par des syndicats, le Togo a produit 402.890 tonnes de phosphate entre janvier et juin 2008. Découvert en 1952 au Togo, le phosphate emploie aujourd'hui quelque 2.500 personnes.