Assurance qualité pour l’enseignement supérieur privé
Le monde de l’enseignement supérieur connaît depuis trois décennies une explosion des demandes de formation et une saturation des universités publiques.
Le monde de l’enseignement supérieur connaît depuis trois décennies une explosion des demandes de formation et une saturation des universités publiques qui n’arrivent plus à contenir les flux.
Cette situation a conduit les gouvernements à ouvrir le secteur de l’éducation aux secteurs privé et confessionnel qui parfois accueillent plus d’étudiants que le secteur public.
Dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, les 2/3 des cent dix mille bacheliers chaque année sont confiés au secteur privé à qui l’Etat paie une subvention allant de 300.000 à 450.000 F. CFA par étudiant et par an.
Au Togo, le secteur privé de l’enseignement supérieur est estimé entre 20 à 25%.
Cependant, cette floraison de facultés privées montre ses insuffisances et ses limites.
Même si le cahier des charges de 2014, inspiré des textes du CAMES*, constitue la base d’un bon contrôle de ces établissements, cette situation nécessite une adaptation, une révision des offres de formation pour répondre aux exigences et aux normes requises pour garantir la qualité des diplômes qui en découlent.
A titre d’exemple, en France, sur plus de 3.000 établissements privés d’enseignement supérieur recensés, seuls 171 sont autorisés à délivrer des diplômes d’équivalence BAC+3 et BAC+5 dans les seuls domaines du commerce et de gestion.
Quant au doctorat, il relève exclusivement des écoles doctorales publiques et aucun établissement privé n’est autorisé à le délivrer.
Le ministère togolais de l’Enseignement supérieur a initié, avec l’appui financier du PNUD, une évaluation des offres de formation réalisée par des experts/évaluateurs nationaux et internationaux.
Les résultats donnent la mesure du problème.
Une majorité d’universités privés (37 sur 47) délivrent des diplômes non reconnus par CAMES.
Problème aussi du côté du personnel enseignant. Certains n'ont tout simplement pas la qualification requise.
S'agissant des bâtiments accueillant les étudiants, le constat est sévère. Absence d’équipements informatiques, d’accès à l'eau potable , de toilettes séparées, d’infirmerie …
Les résultats de l’évaluation permettent de lister un certain nombre de recommandations pour améliorer les choses.
Parmi celles-ci, l’harmonisation des programmes entre le public et le privé, une meilleure qualification des enseignants, un contrôle plus strict sur les bâtiments utilisés par les établissements privés agréés, une meilleure adéquation formation/emploi.
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* CAMES : Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur