
Dans un monde où la technologie façonne de plus en plus les interactions sociales et économiques, l’exclusion des langues africaines du paysage numérique mondial constitue un désavantage structurel pour des millions de personnes. Le Togo entend bien inverser cette tendance.
Dans un monde où la technologie façonne de plus en plus les interactions sociales et économiques, l’exclusion des langues africaines du paysage numérique mondial constitue un désavantage structurel pour des millions de personnes. Le Togo entend bien inverser cette tendance.
C’est dans cette optique que s’est tenue mercredi à Lomé la Journée de l’Acceptation Universelle (UA Day), organisée par Internet Society Togo en partenariat avec l’École Polytechnique de l’Université de Lomé (EPL).
Portée par l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), l’initiative vise à intégrer toutes les langues – y compris celles à script non latin – dans le système mondial des noms de domaine, pour un internet plus représentatif et plus accessible.
« Aujourd’hui, toutes les langues qui n’utilisent pas le script latin sont exclues des systèmes de noms de domaine. C’est un frein majeur à l’inclusion numérique », a expliqué Emmanuel Agbenonwossi, président du chapitre togolais de l’Internet Society.
La rencontre a réuni enseignants, étudiants, experts et développeurs pour des échanges et ateliers sur les enjeux de l’acceptation universelle. L’objectif : outiller une nouvelle génération capable d’intégrer les langues africaines dans le développement numérique.
« Notre ambition est que nos langues soient présentes sur internet, et cela commence par la formation à l’université », a souligné M. Agbenonwossi.
Il prend en exemple les langues Ewe ou Kabiyè, dont les scripts ne sont aujourd’hui pas reconnus par les serveurs racine de l’ICANN. Résultat : aucun site web ou adresse mail ne peut encore être créé dans ces langues.
Pour pallier ce vide, Internet Society Togo veut miser sur le savoir-faire local : jeunes développeurs, ingénieurs, enseignants. Une stratégie de souveraineté numérique fondée sur les compétences nationales.
« Personne à l’international ne fera ce travail à notre place. Ce sont nos jeunes qui doivent porter cet avenir multilingue du web », affirme M. Agbenonwossi.
Au-delà de l’enjeu technique, la Journée de l’Acceptation Universelle pose une question centrale : quelle place les langues africaines auront-elles dans l’avenir numérique du continent ? Le Togo, en tout cas, a choisi de ne pas rester spectateur.
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