Le sommet de l'Union africaine qui vient de se tenir à Addis-Abeba a été marqué par un affrontement feutré entre deux tendances. Il y a d'un côté ceux que l'on pourrait qualifier de souverainistes qui hésitent à abandonner les attributs d'une souveraineté encore toute neuve. On trouve sur l'autre versant ceux qui, sur la dynamique impulsion du colonel Kadhafi, souhaitent construire au plus vite les Etats-Unis d'Afrique.
Les arguments ne manquent pas en faveur de cette pulsion unitaire. Elle permettrait de faire émerger une nouvelle puissance mondiale. Elle favoriserait la conquête de l'indépendance économique. Elle obligerait à fondre les surabondantes unions régionales qui épuisent les hommes et les ressources.Mais, il est vrai aussi, qu'une fusion à marche forcée risquerait de provoquer des pulsions identitaires et sécessionnistes que des pays encore mal assurés de leurs identités et de leurs frontières auraient du mal à endiguer.
Le compromis qui l'a emporté est encore bien timide sur la voie de l'unité. Mais on peut compter sur le nouveau Président de l'Union Mouammar Kadhafi pour pousser les murs d'une maison trop étroite.
Koffi Souza