La lutte a été vive lors du sommet de l'Union africaine à Syrte entre les partisans de l'intégration africaine et les défenseurs du maintien de la souveraineté des Etats. Le débat sur la constitution d'un gouvernement africain doté de réels pouvoirs en matière de diplomatie et de défense a été d'autant plus vif que, comme on, le sait, l'organisateur du sommet, le colonel Kadhafi est un fervent partisan de l'intégration des Etats africains.
Mais, si chacun s'accorde à reconnaître que l'Union africaine doit être dotée à terme de réels pouvoirs de décision et devenir une institution comparable à l'Union européenne, les avis divergent sur les délais de réalisation de cet objectif. On est donc passé prés de la rupture.
L'insistance du leader libyen a eu raison de la plupart des réticences. Une Autorité de l'Union aura vocation à "coordonner" la politique étrangère et les orientations militaires de l'Union sans être pour autant dotée de prérogatives supranationales.
C'est un pas important en avant mais qui est soumis à présent à la ratification des pays membres.
Le mouvement vers les Etats-Unis d'Afrique connaîtra certes de nouvelles phases d'hésitation mais il correspond à une nécessité qui s'imposera progressivement.
Koffi Souza