Forum de la Semaine, paru lundi, se demande si finalement l'opposition aura un candidat unique à la présidentielle de 2010. Le journal ne cache pas son scepticisme. Derrière les déclarations de façade du CAR, de l'UFC, de la CDPA ou du PSR, la réalité est plus cruelle. « Difficile aujourd'hui de dire avec certitude, si ces annonces d'intentions sont feintes ou sincères. Il y a encore seulement quelques jours, le CAR de Maître Agboyibo soutenait mordicus que cette fois-ci, c'est à l'UFC de lui renvoyer l'ascenseur en soutenant son candidat. Fort de sa grande popularité, l'UFC considère au contraire que cette fois-ci, le CAR devrait se battre à ses côtés pour faire passer la candidature de Gilchrist Olympio, le seul candidat capable de battre Faure Gnassingbé », écrit Forum.
##S_B##Voici une sélection d'articles publiés par le journal
Remaniement ministériel et repositionnement au sein des FAT
De la purge stratégique au remerciement des fidèles
Suite à la fameuse affaire de tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat et les remous que cela a suscité au sein des FAT, des sources dignes de foi avaient fait cas de l'imminence d'une « purge stratégique» dans la Grande Muette. Depuis hier nuit, ce qui était une rumeur est devenue une clameur en fait, une réalité.
Ainsi le Général Zakari Nandja, chef d'état major général des FAT, est désormais nommé ministre d'Etat, ministre de l'Hydraulique, de l'Assainissement et des Eaux. Le Général de brigade aérienne Essofa Ayeva, jusque là Directeur de cabinet de la Présidence de la République, est désormais le nouveau Chef d'Etat major général de l'armée. Le Colonel Bali Wiyao précédemment Commandant du Régiment commando de la Garde présidentielle (RCGP) devient chef d'Etat major de l'armée de terre en remplacement du Général Béréna Gnakoudè qui n'a pas connu une nouvelle affectation pour ne pas dire mis au placard.
Pour plusieurs observateurs, ce jeu de chaise musicale cache mal le malaise qui règne actuellement dans la Grande Muette et apparemment, ceux des officiers supérieurs qui ne sont plus « rassurants » et « sûrs » aux yeux du pouvoir ont été purement et simplement écartés. Ainsi le Général Nandja Zakari s'est vu éloigné de l'armée pour un strapontin artificiellement créé pour la circonstance, dans le gouvernement Houngbo lui qui refusait le poste présidentielle à lui proposé par certains ténors de la Françafrique lors de la succession du Gal Eyadèma. D'après plusieurs sources, il devrait partir à la retraite en décembre prochain. Mais, d'après les mêmes sources, il serait jugé trop « militaire de bureau » et surtout soupçonné, tout comme son « mon pays » à la retraite, le Gal Bonfoh, d'une certaine affection pour Koffi Yamgnane, leur « frère ethnique » de Bassar, qui a déclaré sa candidature à la présidentielle de 2010. Pour ce faire, il faut vite l'éloigner de « la chose militaire » et surtout annihiler cette prétendue « mainmise Bassar » sur les FAT, pour, comme cela se dit là-bas, « en cas de qu'est-ce qu'il y a » !
Quant au Général Essofa Ayeva présenté comme l'homme sûr du moment dans le sérail, il a pris les commandes des FAT et cette promotion constitue à n'en point douter un clin d'Œil incisif vers les Tem-Kotokoli qui sont « boutés » du gouvernement depuis le dernier remaniement.
Le Général Béréna Gnakoudè limogé de son poste de chef d'Etat major de l'armée de terre aurait payé, d'après toujours les indiscrétions, sa supposée amitié pour Kpatcha Gnassingbé et son opposition au limogeage de Rock Gnassingbé du commandement du RBRA lorsque les faucons du régime avaient voulu profiter de l'ambiance délétère née des événements du 12 avril pour régler des comptes à « l'autre frère » en le remplaçant par le Commandant Yodi de l'Escadron blindé du RCGP .
Reste à savoir si ces nouvelles affectations vont ramener la sérénité dans la Grande Muette. On se souvient de cette alarmante information faisant cas de distribution de tracts dans les casernes jusque dans les locaux de l'Etat major général des FAT. Dans tous les cas la fameuse affaire Kpatcha Gnassingbé n'a pas fini de faire des vagues et d'autres repositionnements stratégiques ne sont pas exclus dans les jours à venir.
F. S
Forum de la Semaine, cible des confrères !
« Nous sommes journalistes » et plus rien d'autre, aimons-nous à dire à « Forum de la Semaine », et à partir de cet instant, nous nous efforçons d'accomplir cette mission dans le respect des règles de la déontologie. A « Forum de la Semaine », nous n'avons pas la prétention de nous faire passer pour les « saints de la corporation » parce que en tant qu'hommes, nous savons que nous sommes faillibles. Et quelles que soient ces circonstances, notre souci majeur est plutôt de tendre vers la perfection afin de servir à l'opinion des informations crédibles et des analyses pertinentes. Notre rôle n'est pas de chercher à porter un jugement de valeur sur les écrits et analyses de nos confrères, encore moins leur répondre par d'autres articles. Nous savons nos lecteurs et non les « titrologues » assez intelligents pour faire la part des choses, et leur confiance sans cesse renouvelée est pour nous une source d'encouragement.
Ceci dit, depuis le déclenchement de ce qu'il est convenu d'appeler « l'affaire Kpatcha Gnassingbé », une pratique malsaine et dangereuse s'est installée dans la presse, et ceci en violation systématique de toute règle de confraternité. Il est fréquent ces temps-ci de constater que certains journaux ont reçu la mission de répondre du tic au tac à «Forum de la Semaine». C'est ainsi que lorsque « Forum de la Semaine » a mis en manchette «Distribution des tracts dans les casernes » ou « Vers une libération sous contrôle judiciaire de Kpatcha » « Le Regard » et « Chronique de la Semaine » ont mis des titres en réponse « Y a-t-il distribution de tracts dans les casernes ?» et « Voici l'origine de l'intox sur la prochaine libération de Kpatcha ».
Les choses pouvaient en rester là et personne ne crierait au scandale puisque dès qu'une information est révélée par un journal, d'autres confrères peuvent l'aborder dans un sens comme dans l'autre. Mais là où le jeu devient dangereux est que nos confrères dans leurs « démonstrations intellectuelles », établissent de façon insidieuse un lien entre les articles de « Forum de la Semaine » et des prétendues sources. Ainsi dans Le Regard N° 644 du 05 mai 2009, notre confrère dans son article intitulé « Voici l'origine de l'intox sur la prochaine libération de Kpatcha », trouve que c'est l'ancien PM Agbéyomé Kodjo qui est à l'origine de cette information. « Au nombre de ceux qui font passer ce genre de canular se trouve un certain Agbéyomé Kodjo, l'agité qu'on ne présente plus. .. hahahaha ! Kpatcha sera libéré plus tôt qu'on ne pense …, ce sont là les termes contenus dans un sms qu'il a envoyé à un journaliste quelques jours avant que la rumeur n'éclate», écrivait-il dans son canard.
Notre mission n'est pas de prendre la défense de Monsieur Agbéyomé, ce n'est d'ailleurs pas notre rôle, mais nous trouvons curieux, voire grave qu'un confrère puisse révéler dans son canard que l'information sur la probable libération de Kpatcha parue dans un autre journal viendrait de telle ou telle source. Plus grave est l'attitude de notre confrère « Chronique de la semaine ». Non satisfait d'avoir suffisamment répondu à notre article sur la distribution des tracts dans les casernes, le DP s'est transporté bruyamment sur les ondes de Kanal FM le 8 mai dans l'émission « Le club de la presse » pour déclarer urbi et orbi que son confrère du journal « Forum de la Semaine » connaît les commanditaires et même les auteurs du tract, avant d'ajouter sans vergogne que : c'est parce que Forum a publié cette information qu'il a cherché à répondre.
« Chercher à répondre », telle est donc la mission à eux confiée. Apparemment les confrères attendent le moindre titre de « Forum de la Semaine » sur l'affaire Kpatcha pour répondre. Ainsi après le titre « Kpatcha refuse de parler » paru dans notre parution N° 454 du 11 mai, la réplique n'a pas tardé à apparaître dans « Le Regard » N° 645 sous le titre évocateur «Kpatcha Gnassingbé commence à parler », sauf que dans l'article il est difficile de voir transparaître là où Kpatcha parle et ce qu'il a vraiment dit. Au journal « Forum de la Semaine », nous connaissons l'origine de cette fausse information, mais comme nous ne sommes pas des adeptes de la mesquinerie et des méthodes visant à exposer les autres au danger, nous ne pouvons citer cette source.
« Forum de la Semaine » ami de Kpatcha Gnassingbé ?
Nous ne le sommes pas, surtout que nous n'avons pour lui aucune affection particulière et nous ne cherchons pas à l'être. Seulement notre rôle de journaliste nous amène à plus d'analyses et de questionnements par rapport à certains événements, et c'est à notre sens ce que nous faisons dans l'affaire de tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Même si nos analyses profitent à quelqu'un, tant mieux. Nous l'avions fait dans plusieurs cas sensibles par le passé; nous l'avions fait pour le ténébreux narcisse Yoma Djoua, Kouma Biténéwé ert les militaires arrêtés dans son affaire, le Général Gnofame, le capitaine Okpaoul et le Commandant Attih dans l'affaire de la drogue, les politiciens Dahuku péré, Agbéyomé Kodjo, Me Yawovi Agboyibo, les militants de l'UFC et des autres partis de l'opposition arrêtés suite aux violences que le pays a connues et plusieurs d'autres encore. Le cas Kpatcha Gnassingbé n'est pas un cas isolé et nous autres, nous ne faisons qu'accomplir notre tâche, celle de la presse privée qui consiste à prendre position pour le droit, le peuple, la vérité et la victime! Les vrais amis de Kpatcha Gnassingbé dans la corporation se connaissent. Pourquoi du coup, ils sont incapables de prendre la défense de leur bienfaiteur qui est aujourd'hui en difficulté ?
Et pourtant les zones d'ombre dans ce dossier ne manquent pas ! Certains ont le courage de le faire avec les risques que cela comporte pour eux. D'autres jouent aux équilibristes cherchant à amadouer les deux camps. D'autres encore ont fait un revirement à 180 degrés en prenant des sous pour enfoncer leur mentor d'hier. C'est le dada de certains Togolais, hypocrites par nature et mesquins dans leur vie quotidienne.
A « Forum de la Semaine », la personnalité de Monsieur Kpatcha Gnassingbé nous importe peu. Mais lorsqu'on accuse quelqu'un d'atteinte à la sûreté de l'Etat et que les faits tels que relatés comportent des zones d'ombre, c'est notre devoir en tant que journalistes de les relever. Les zones d'ombre, le dossier Kpatcha en comporte assez et ce sont ceux qui se font passer pour des aveugles qui refusent de les voir. Il se peut que dans la corporation, certains confrères aient de l'aversion pour Kpatcha Gnassingbé pour des raisons qui leur sont propres, mais en se rendant complices des pratiques d'un autre temps, ils font le lit de l'injustice et de la violation des droits de l'Homme et ils pourront eux-mêmes en être victimes demain sans le savoir.
Somme toute, « Forum de la Semaine » n'était pas au rendez-vous du 14 avril 2009 où l'argent avait été distribué aux journalistes avec la mission d'enfoncer Kpatcha Gnassingbé. Notre souci est d'informer nos lecteurs, et au-delà l'opinion, en faisant preuve d'objectivité dans nos analyses. Nous ne sommes ni les attachés de presse de la Présidence de la République, encore moins la caisse de résonance du parti au pouvoir. Ceux qui sont investis de ce rôle peuvent continuer leur job. Nous n'avons ni la volonté, encore moins le temps de répondre à des confrères. Mais ceux qui sont en mission dans cette affaire Kpatcha et vont jusqu'à exposer leurs confrères au danger doivent revoir leurs comportements. Nous ne nous connaissons que trop dans cette corporation où ceux qui se font passer pour les donneurs de leçons sont loin d'être des parangons de vertus. En d'autres termes si ces pratiques continuent, alors nous irons tous au déballage.
Dimas DZIKODO
Cour Suprême: Affaire UNIPARK C/ BANAMBA SA
Entre l'intérêt et le droit
Le Port Autonome de Lomé dans son processus de privatisation des aires de stationnement dans la zone portuaire a signé des contrats de cession avec plusieurs sociétés dont la Société Banamba. Cette dernière a rétrocédé le domaine à exploiter à la Société UNIPARK, qui à son tour l'a cédé à une tierce société qui est devenue une concurrente à Banamba. A la fin du contrat, un désaccord était intervenu entre Banamba et UNIPARK. L'affaire a été introduite en justice en première instance, puis a évolué en appel et enfin à la Cour Suprême sous la présidence de Monsieur Tékoe. Elle a tramé plusieurs mois et le Président d'alors est admis à la retraite en ce début d'année 2009 sans que l'affaire ne soit tranchée.
Monsieur PETCHELEBIA Abalo, nouveau Président de la Cour Suprême a rendu publique le 03 avril dernier, une ordonnance de rétraction du sursis à exécution qui frappait l'arrêt rendu par la Cour d'Appel de Lomé en 2007 dans le litige qui oppose la Société UNIPARK à la Société Banamba.
Le sursis en question permettait à la Société Banamba d'exploiter depuis le mois de mars 2008 le Parc qu'elle avait repris à la Société UNIPARK à la fin du contrat qui les liait.
Depuis l'établissement des faits, aucun nouveau élément n'est ajouté au dossier toujours en cours de procédure, mais le nouveau Président de la Cour Suprême a sauté le sursis et Monsieur Marc Antoine s'est emparé du Parc au moment où l'affaire n'est pas définitivement tranchée par la Justice.
Pourquoi M. Petchelebia ABALO a sauté le sursis rendu par son prédécesseur plus d'un an après ? A-t-il eu le compte rendu lors de la passation ? Sur quels nouveaux éléments s'est-il base pour en arriver la ? A-t-il été corrompu? Si on admet que la première définition du mot corruption qui remonte au 12e Siècle veut dire : « altération de la substance par décomposition, son deuxième sens évoque une altération du jugement, du goût, du langage etc .... », sur le plan moral, la corruption renvoie à l'avilissement, à la démoralisation, à la perversion, à la souillure, aux tares, aux vices, à la décadence, à la déliquescence et au dérèglement. Bref, une définition plus familière de la corruption s'explique par les moyens pour faire agir quelqu'un contre son devoir, contre sa conscience.
Les autorités reconnaissent que la Justice togolaise a des problèmes. Depuis plusieurs mois on parle des reformes de la Justice et deux interrogations viennent à l'esprit : la Justice existe-t-elle pour piétiner les justiciables ou pour réparer les torts? Cette réforme se fera-t-elle avec les mêmes hommes (Magistrats)? Dans la terminologie juridique la corruption est l'agissement par lequel une personne investie d'une fonction déterminée, publique ou privée sollicite ou accepte un don, une offre ou une promesse en vue d'accomplir, retarder ou omettre un acte entrant dans le cadre de ses fonctions. Elle explique clairement la violation par le coupable des devoirs de sa charge.
Aux dernières nouvelles nous avons appris que c'est Marc Antoine, Consul de Suisse et Directeur général de la société Cotec qui rend la vie difficile aux importateurs de véhicules d'occasion et autres qui est le maître des lieux.
A-t-il corrompu pour devenir le nouveau maître des lieux? Que cherche-t-il encore dans ce dossier? Qui sont derrière lui ? Quelle relation a-t-il avec le nouveau président de la Cour Suprême ?
Si on désigne par corruption active les agissements par lesquels un tiers obtient ou s'efforce d'obtenir moyennant des dons ou des promesses d'une personne chargée d'une fonction publique ou privée qu'elle accomplisse un acte de sa fonction ou un acte facilité par cette fonction, le coupable est un corrupteur. Il ne faut pas se voiler la face, le corrompu et le corrupteur sont tous deux des acteurs de la corruption.
Si la Cour Suprême pose des actes qui frisent l'arbitraire et l'intérêt, l'image de notre Justice est en péril et le pays est en danger. Il est vrai que depuis une dizaine d'années notre pays a connu et connaît des coupures d'électricité à Lomé et à l'intérieur du pays.
Si dans un village situé à plus quatre cent kilomètres de Lomé, l'on peut avoir de l'électricité vingt-quatre heures sur vingt-quatre à cause d'un don, il est alors confirmé qu'on ne peut jamais dire le droit où il faut et quand il faut. Aragon disait : « Si les empires, les grades, les places ne s'obtenaient pas par la corruption, si les honneurs purs n'étaient achetés qu'au prix du mérite, que des gens qui sont nus seraient couverts, que des gens qui, commandent seraient commandes».
Des moyens peu orthodoxes ont été déployés pour détruire la Société Banamba et au nom de l'interet, elle a été sacrifiée. Ainsi, Monsieur Marc Antoine s'est accaparé du parc UNIPARK et l'exploite comme bon lui semble.
Ces utilisateurs de moyens obscurs oublient qu'aucun homme n'est assez riche pour racheter son propre passé. A suivre ...
F.S.
De l'Affaire Kpatcha à la Présidentielle 2010
L'opposition et le peuple sont tacitement prévenus
La présidentielle de 2010, ce n'est plus qu'une question de mois et dans les Etats-majors de partis politiques, on affûte les armes. Au Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), plutôt du côté de Faure Gnassingbé, on semble déjà ménager sa monture. L'opposition et le peuple qui attendent de voir enfin réalisée l'alternance au Togo en 2010 risquent alors de ne pas avoir une partie facile, et le « Leader nouveau » en donne déjà les couleurs à travers le traitement de l'affaire Kpatcha.
Rigueur extrême et jusqu'au-boutisme étonnant
L'entourage du Chef de l'Etat fait preuve dans ce dossier d'une fermeté surprenante. L'opinion arrive à peine à s'expliquer que le linge sale n'ait pas pu être lavé en famille, si tant est que les faits reprochés au député sont fondés. Les Togolais voudraient bien croire que cette affaire n'est pas un pur montage pour éliminer un concurrent sérieux au trône en 2010, comme l'insinuent les révélations depuis quelques temps. Mais la rigueur et le jusqu'au-boutisme dont fait preuve ceux qui entourent Faure Gnassingbé en dissuadent plus d'un.
Ce qui s'est passé la nuit du 12 au 13 avril 2009 bat en brèche l'argument d'enquête préliminaire avancé par le Procureur de la République. On a tout simplement voulu attenter à la vie du député, et ç'aurait été chose faite depuis cette nuit pascale, s'il n'y avait pas au commandement du Régiment Blindé de Reconnaissance et d'Appui (RBRA) un autre rejeton du Père nommé Rock. Les chefs d'inculpation d'atteinte à la sûreté de l'Etat, de rébellion et de groupement de malfaiteurs autorisent-ils à utiliser la solution extrême ? Non contents d'avoir raté le coche, les détracteurs du député se sont pris d'une autre manière. Kpatcha sera appréhendé trois (03) jours plus tard et, pour contourner l'obstacle que constitue l'immunité parlementaire dont il bénéficie, l'argument massue a été tout trouvé : le flagrant délit. Faure Gnassingbé, dans son allocution à l'endroit de la Nation le 17 avril, a requis, contre toute attente, la fermeté à l'égard de son demi-frère et ses complices. Décidés à le clouer aux piloris, ses détracteurs n'éprouvent aucun remords et créent un scandale juridique en instruisant un flagrant délit. Une nouvelle jurisprudence en somme!
L'entourage de Faure est apparemment disposé à aller au bout, au risque même de se mettre à dos toute la famille. Au-delà de Kpatcha, d'autres membres de la famille Gnassingbé sont aussi mis aux arrêts. Ils seraient une demi-dizaine selon les sources. Le chef de l'Etat fait preuve d'un jusqu'au-boutisme qui doit être apprécié à sa juste valeur dans le cadre de l'échéance électorale qui pointe à l'horizon.
Un avertissement tacite à l'opposition et au peuple
La présidentielle de l'année prochaine, l'opposition démocratique la conçoit comme le scrutin de la dernière chance et veut s'y investir entièrement. Le peuple qui a toujours vu l'échéance de l'alternance au Togo retardée depuis plus d'une décennie y voit une aubaine pour sa réalisation. Mais ils doivent compter avec Faure Gnassingbé. « Si les proches de Faure sont capables d'attenter à la vie de son demi-frère et se mettre à dos toute sa famille, que ne ferait-on pas subir au peuple d'anonymes pour conserver le pouvoir dans le giron du RPT? », s'inquiétait un dirigeant de l'UFC.
Ces propos ne traduisent que trop bien la situation délicate engendrée par cette affaire, le drame latent de 2010. Qu'est-ce qui peut bien retenir Faure de mettre à contribution les hommes en arme pour une autre « pacification » en 2010 ? Au regard de la fermeté dont il fait preuve dans ce dossier Kpatcha, on ne voit pas le sacrifice qui serait trop grand pour lui, quand il s'agira de conserver le pouvoir. Tous les moyens seront bons pour ce faire. Les jeunes qui seraient tentés de descendre dans les rues soi-disant pour défendre leurs suffrages ne le feraient qu'à leur risque et péril. Les souvenirs d'avril 2005 sont encore vivaces dans les mémoires. Faure a marché dans le sang et sur le crâne d'entre 500 et 1000 Togolais pour débarquer sur le trône. 5000 compatriotes ont été blessés et 60.000 Togolais autres envoyés voir ailleurs. Déjà la présidentielle de l'année prochaine est partie sur de mauvaises bases. Les discussions sont dans l'impasse au Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC), et Dieu seul sait quand les préparatifs vont reprendre.
Même si on ne l'affirme pas, la fermeté et le jusqu'au-boutisme affichés par Faure Gnassingbé ne sont qu'un avertissement tacite à l'égard de l'opposition et du peuple assoiffés d'alternance. Le RPT lance ainsi le message qu'il est capable de tout pour conserver le pouvoir de son chef !
T. Shalom
Faure inaugure 145 km de pistes rurales aménagées dans la Wawa
Soulagement dans la préfecture de Wawa et dans la sous-préfecture d'Akébou. Les producteurs de café-cacao de ces zones peuvent se frotter les mains. Ils viennent de bénéficier de la réhabilitation de 145 km de pistes rurales dont l'inauguration a été faite vendredi dernier par le Chef de l'Etat.
Désormais, les champs de café-cacao situés à Mangoassé, à Teteke, à Mango ou à Bronfou (dans la zone de Badou) ne sont plus coupés du reste du Togo. L'obstacle vient d'être levé. Les pistes rurales qui y mènent et que l'état défectueux rendait impraticables et dangereuses viennent d'être aménagées. Les productions peuvent aisément être transportées vers les zones urbaines (Badou, Atakpamé puis Lomé) pour exploitation.
A la réception des travaux par l'Etat togolais vendredi dernier, une colonne de véhicules d'une délégation gouvernementale et diplomatique parcouru une partie de l'ouvrage. Le Chef de l'Etat Faure Gnassingbé qui, à cette veille de la présidentielle a interrompu tant soit peu ses multiples voyages à l'extérieur, y était également en compagnie de quelques ministres dont celui de la Coopération et du Développement Gilbert Bawara et celui du Développement à la base, Victorine Dogbé. Une équipe de la Délégation de l'Union européenne et de la cellule de coordination du fonds Stabex (90-94) conduite par le chargé du développement Antonio Legreco faisait partie de la ribambelle d'Hommes en veste et cravate, encadrés par des militaires lourdement armés, qui s'est déplacée dans cette partie Nord-Ouest de la région des Plateaux.
Ils sont venus ensembles, mais chacun avait sa petite idée de la visite. Pour Legreco, il s'agit certainement de venir voir ce à quoi ont servi les 731 289 205 FCFA (c'est le coût total de l'ouvrage) gracieusement offerts par ses concitoyens européens au Togo à travers le Fonds Européen de Développement et le Fonds Stabex (90-94).
Pour Faure et ses camarades du RPT, c'est sûrement le moment où à jamais de faire un clin d'Œil électoral à ces populations qui n'auront peut-être plus la chance de le revoir avant les échéances de 2010. Cela se remarque dans ses propos d'occasion et dans les quelques arrêts improvisés par l'Homme pour s'offrir des bains de foule de ces Togolais souvent oubliés, sortis pour voir leur président. « Ça (ndlr : les pistes réaménagées) ce n'est encore rien. Vous aurez mieux que ça. Tout ce que je vous demande, c'est d'aller voter au moment venu dans la paix et dans la quiétude. Et lorsque je reviendrai ce sera pour inaugurer des voies bitumées », a-t-il dit à quelques centaines de personnes venues l'écouter dans un village appelé Mangoassé, omettant de préciser que « si nous gagnons et que je revienne….. ».
En attendant la période de vérité de 2010, les populations peuvent commencer par jouir des opportunités et potentialités qu'offrent ces pistes.
Celles-ci permettent désormais de relier deux villages tous deux nommés Zogbégan mais situés à une centaine de kilomètres l'un de l'autre. L'un, le plus connu, situé dans la préfecture de Dayes et l'autre dans le Wawa près de Badou. Autrement, il est possible et plus court d'aller à Badou en passant par Kpalimé, Adéta et Danyi au lieu de Atakpamé et Témédja (le seul itinéraire praticable qui existait avant et qui est plus long).
Selon la Cellule de coordination du fonds Stabex, les travaux ont consisté en des reprofilages et constructions d'ouvrages d'assainissement, dalots, caniveaux et de signalisation et, ont duré 6 mois avec un délai de garantie d'un an à compter de mars dernier. A en croire l'ingénieur chargé de la surveillance des travaux au sein de la Cellule, « ce n'est que la partie Nord qui vient d'être réalisée. Il reste la partie Sud située dans la préfecture de Kloto à faire très prochainement ».
De notre envoyé spécial
Maxime DOMEGNI
Le Mouvement de la Force Alternative de l'Opposition prend corps au Togo
C'est un rêve très cher au professeur Emmanuel Gu-Konu de constituer un mouvement dit de Citoyenneté capable de préserver les acquis du processus démocratique au Togo et d'exercer des pressions sur le pouvoir pour un changement démocratique au Togo. Pour Gu-konu ce rêve est en passe de se réaliser. « Qui l'avait cru qu'à ce jour nous tiendrons une réunion du Mouvement de la Force Alternative de l'Opposition (MFAO) ! », s'exclamait-il samedi dernier au cours de l'assemblée constitutive du mouvement, une assemblée qui, pour lui, est « un aboutissement en soi d'un travail long et pénible », au cours du processus de démocratisation au Togo. « C'est en même temps un commencement », a-t-il relativisé, commencement d'un « vaste mouvement populaire » dont la nécessité est incontournable.
Depuis samedi il a pris corps. Des délégués sont venus de Dapaong à Lomé pour jeter les bases du mouvement qui, pour la Coordination, doit servir de cadre de formation et d'information du citoyen en vue du renforcement des capacités de ce dernier à faire des analyses politiques lucides. « Si la population est informée et bien organisée, beaucoup de choses sont possibles », croit dur comme fer le président de la coordination provisoire Emmanuel Gu-konu. Pour lui, « l'insurrection populaire d'octobre 1990 n'est pas venue du seul fait que la population n'en pouvait plus de subir un régime militaire despotique qui la soumet à l'oppression, elle est surtout le résultat d'un travail politique clandestin intense d'opposition et de mobilisation ». Il ajoute que « les seules libertés démocratiques conquises par l'opposition (le multipartisme et la liberté de presse), encore très fragiles, l'ont été non par l'action des chefs de parti, mais grâce à le pression populaire ».
Ainsi, Gu-konu tire sa conclusion que tant que la population sera tenue à l'écart, il n'y aura pas de changement politique devant conduire à l'alternance démocratique dans la gestion des affaires publiques, étant entendu que la récupération de la lutte par les « partis du courant dominant de l'opposition » n'a fait en réalité aucun progrès décisif.
Au sujet du MFAO, Alfred Gbidi membre de la Coordination provisoire déclare qu' « il n'est pas un parti politique de plus, mais une organisation de la société citoyenne (terme qu'il prefère à celui de la société civile) qui rassemble tous ceux qui veulent le changement réel, partis politiques, associations, groupes religieux et individus ». Il définit son but ; « rendre possible l'alternance et enraciner définitivement la démocratie dans le pays une fois le changement démocratique réalisé ».
Les initiateurs du MFAO disent ne pas comprendre comment les partis politiques veulent accéder au pouvoir sans avoir préablement crée des conditions dans ce sens. « Ils pensent que c'est la lutte pour le pouvoir qui est nécessaire » regrette le Président qui dit espérer « qu'ils comprendront ».
Maxime DOMEGNI
La candidature unique de l'opposition refait surface au détriment des réformes
Selon toute probabilité, l'actuel Président de la République, M. Faure Gnassingbé sera candidat à sa propre succession. On murmure également le nom de Maître Yawovi Agboyibo pour défendre les couleurs du Comité d'Action pour le Renouveau (CAR), le parti dont il est le président d'honneur de même que Léopold Gnininvi pour la CDPA, ainsi que plusieurs d'autres qui se déclareront à l'approche de la date du scrutin.
C'est dans ce contexte que, des voix commencent à s'élever pour préconiser, comme en 2005, une candidature unique de l'opposition pour le scrutin de 2010. Maître Yawovi Agboyibo a été le premier à tirer la sonnette d'alarme. « La victoire de l'opposition à l'élection présidentielle de 2010 au Togo passe nécessairement par la désignation d'un candidat unique », a-t-il indiqué. Il convient de rappeler que Maître Agboyibo avait été en 2005 le Porte-parole de la Coalition de partis politiques ayant soutenu la candidature de M. Emmanuel Akitani-Bob.
Malgré son retrait de la présidence du CAR, Maître Agboyibo reste l'un des hommes politiques les plus en vue du Togo. Selon lui, la désignation du candidat unique de l'opposition est le passage incontournable pour gagner en 2010. « Tout le monde le dit. Il faut qu'en 2010, l'opposition fasse en sorte qu'elle ait un seul candidat. Pour l'instant, si on laisse la démarche à adopter pour y arriver aux seuls politiques, le problème serait insoluble », a-t-il indiqué.
Maître Agboyibo pense que c'est à la population elle-même d'avoir un comportement qui rende possible la candidature unique. « Le dernier mot revient à la population. Si le peuple reste dans l'ambiguïté ou continue à regarder dans des directions erronées, on aura encore des difficultés à avoir ce candidat unique qui est le passage incontournable pour gagner en 2010 », a-t-il souligné avant d'ajouter : « Nous avons l'obligation de nous battre, de nous entendre et de faire en sorte qu'on soit uni, afin de rendre possible l'alternance en 2010 ». Il a conclu en indiquant comme nous le soulignions dans nos précentes parutions, que « Nous ne pouvons pas arriver à un candidat unique si les uns et les autres restent fixés sur leur position, si l'on met l'intérêt de son parti avant les préoccupations de nos populations ».
Emboîtant le pas au CAR, le Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR) de Maître Tchessa Abi, à l'occasion de sa journée de réflexion du samedi 9 Mai 2009, a relevé les difficultés de l'opposition à s'imposer au pouvoir en place comme une force politique et appelé ouvertement à l'union de l'opposition togolaise dans la perspective de la présidentielle de 2010. Le PSR a été, en 2005, membre de la Coalition de l'Opposition unie avant d'en être exclue pour une prétendue «connivence avec le RPT».
Difficile aujourd'hui de dire avec certitude, si ces annonces d'intentions sont feintes ou sincères. Il y a encore seulement quelques jours, le CAR de Maître Agboyibo soutenait mordicus que cette fois-ci, c'est à l'UFC de lui renvoyer l'ascenseur en soutenant son candidat. Fort de sa grande popularité, l'UFC considère au contraire que cette fois-ci, le CAR devrait se battre à ses côtés pour faire passer la candidature de Gilchrist Olympio, le seul candidat capable de battre Faure Gnassingbé.
Arithmétiquement, une Coalition limitée à l'UFC et au CAR suffirait pour battre le candidat du RPT à moins que Faure se démarque systématiquement du vieux système agonisant aux pratiques nauséabondes vomies par le peuple. Aux législatives d'octobre 2007, les deux partis réunis avaient totalisé 1.059.725 voix contre 922.636 au RPT. A elle seule, l'UFC avait obtenu 867.507 voix. Si l'on ajoutait à ces voix, les bulletins frauduleusement invalidés, l'UFC seule, dépasse largement et de très loin, le RPT. L'UFC et le CAR avaient conclu une alliance début février autour du principe de la candidature unique à l'élection présidentielle de 2010.
En politique, les choses qui peuvent paraître simples, le sont très rarement. Il n'est pas certain qu'un candidat unique UFC-CAR totalise plus de voix que Faure Gnassingbé. Celui-ci pourrait bénéficier des voix d'autres partis d'opposition, naguère membres très actifs de la Coalition, mais aujourd'hui plus proches de la majorité présidentielle que de l'Opposition parlementaire UFC-CAR.
En 2005, l'idée de la candidature unique de l'opposition avait fini par s'imposer d'elle-même. Les partis de la Coalition avaient d'abord commencé à s'unir contre le coup d'Etat du 5 Février 2005 perpétré par les Généraux au profit de Faure Gnassingbé. La mobilisation ayant réussi à contraindre Faure Gnassingbé à la démission, la candidature unique s'était imposée d'elle-même comme la seule façon de porter l'estocade au régime RPT.
Cette stratégie unitaire avait permis d'infliger une humiliante défaite au RPT, contraignant ce dernier à négocier l'Accord politique Global qui a légitimé son pouvoir. Tout le monde sait aujourd'hui que le Candidat du parti au pouvoir doit son titre de Président de la République plus à l'APG qu'à l'élection présidentielle de 2005 puisque ce système a démontré les limites de sa politique.
Le principal problème de la candidature unique de l'Opposition, c'est l'UFC et plus précisément Gilchrist Olympio. Malgré 1998, 2003, 2005 et 2007, le Président national de l'UFC et les siens ont toujours et encore du mal à comprendre que la popularité dont ils jouissent leur permet sans doute de gagner les élections dans les urnes, mais n'a jamais été suffisante pour gagner sur le papier et encore moins suffisante pour conquérir le pouvoir. D'aucuns pensent qu'il y a des hommes (Francois Boko, Agbéyomé Kodjo, Yves Ekoué Amaizo, et d'autres encore qui peuvent faire une transition valable pour le leader de l'UFC). qui maitrisent des réseaux politiques extérieurs et qui peuvent se faire accepter par l'armée sans toutefois être une marionnette entre ses mains et qu'il suffit de les accompagner avec le facteur popularité pour que le pouvoir change de main pour devenir plus démocratique en attendant une perfection, la démocratie étant une conquête de tous les jours. Mais là où le bât blesse est que le parti qui pourrait apporter sa pierre qu'est l'adhésion populaire, à l'érection de cet édifice démocratique, l'UFC, éprouve d'énormes difficultés à traiter les autres partis de l'opposition en véritables partenaires et à se départir d'un comportement hégémonique fait d'arrogance et de mépris pour les autres, exactement les mêmes reproches que l'opposition a toujours adressées au RPT.
La faible propension de l'UFC et de Gilchrist Olympio à l'humilité et au respect des autres a été le principal facteur de l'échec de la dynamique unitaire de 2005. La gestion solitaire de l'après –élection par Gilchrist Olympio continue encore de faire grincer des dents.
Afin de ne pas retomber dans les mêmes écueils qu'en 2005, certains pensent que, plus que la candidature unique, il y a aujourd'hui, des sujets plus importants, des thèmes plus mobilisateurs et plus rassembleurs sur lesquels l'Opposition devrait focaliser ses énergies.
Il s'agit en premier lieu, des réformes institutionnelles et constitutionnelles et ensuite, de toute l'organisation de la vigilance électorale. Il est, en effet, temps pour que l'opposition accentue la pression sur le RPT afin que la Constitution togolaise soit purgée des modifications unilatérales que l'Assemblée RPT y a introduites en 2002.
A ce jour, la qualification de Gilchrist Olympio pour la présidentielle de 2010 n'est pas garantie. Puisque les dispositions qui avaient motivé le rejet de sa candidature en 2003 et 2005 sont toujours inscrites dans la Constitution. Contrairement à ce qui se colporte, le RPT et son système n'entendent rien faire pour favoriser la candidature de Gilchrist Olympio. « Si Faure n'est pas prêt à céder le pouvoir à son propre frère, ce n'est pas à Gilchrist Olympio qu'il va le céder », a affirmé le confrère Jean-Baptiste Placca sur la chaine TV5.
La Constitution donne la possibilité à 500.000 électeurs représentant plus de la moitié des préfectures d'initier un référendum d'initiative populaire sur un texte identique. L'Opposition rassemblée autour du thème des réformes constitutionnelles et institutionnelles peut réunir le nombre de signatures nécessaires pour initier un référendum d'initiative populaire sur les réformes et imposer au RPT et à la communauté internationale, le retour pur et simple à la version initiale de la Constitution telle qu'elle avait été adoptée par référendum par plus de 90% des électeurs togolais en 1992.
Si, en 2005 la défaite du RPT avait été aussi flagrante, c'est grâce à un dispositif informatique exceptionnel mis au point par le Professeur Gnininvi et Antoine Folly, alimenté par un réseau efficace de collecte des résultats. Ce n'est pas pour rien qu'en 2005, le RPT avait refusé un nouveau décompte des bulletins. Pour tromper la vigilance du RPT, un centre informatique fictif avait été installé en plein centre ville de Lomé. Des éléments armés avaient alors été envoyés par le pouvoir pour détruire ce centre et emporter des ordinateurs qui, en fait, n'étaient que des leurres. Certains militaires tout joyeux, avaient même emportés à leur domicile, les écrans d'ordinateurs croyant avoir mis la main sur des postes téléviseurs.
C'est cette vigilance électorale exceptionnelle qui avait permis à l'opposition de convaincre la communauté internationale de la victoire du candidat de l'opposition, laquelle communauté internationale a sauvé la face du parti au pouvoir en lui imposant des négociations avec l'opposition.
Si, comme elle l'avait prévu, l'opposition avait maintenu en vie la Coalition jusqu'aux législatives et mis au point les mêmes dispositifs de vigilance électorale, elle n'aurait certainement pas perdu les élections législatives de 2007. L'absence de dispositifs de vigilance électorale et la grande facilité laissée au RPT pour « acheter » les représentants de l'Opposition dans les bureaux de vote surtout dans la partie septentrionale du pays, ont abouti aux résultats que nous connaissons aujourd'hui pour les élections législatives. En l'absence de preuves irréfutables de fraudes électorales, tout le monde a été contraint de reconnaître que les élections législatives de 2007 se sont déroulées dans la transparence et l'équité la plus totale.
Il est difficile de donner tort à ceux qui pensent que l'opposition devra, au moins dans un premier temps, se focaliser plus sur les questions cruciales des réformes constitutionnelles et institutionnelles et de l'organisation de la vigilance électorale que sur celle de la candidature unique. Même si les obstacles qui bloquent la candidature unique de l'opposition (nous en parlerons dans notre prochaine parution) ne sont pas insurmontables, il sera difficile de les lever du jour au lendemain. En attendant, le temps qui passe ne joue pas en faveur des nécessaires réformes en vue d'une élection présidentielle ouverte, transparente, démocratique et surtout non violente.
Dimas DZIKODO
© Forum de la Semaine du 18 mai 2009