Médias

Céni, ce sera oui !

Les députés réunis en session extraordinaire depuis jeudi devraient logiquement voter la révision de l'article 21 du Code électoral relatif à la Céni. C'est ce qu'écrit L'Union dans son édition de vendredi. « (…)  En cas de besoin, les membres de la CENI ayant organisé la consultation électorale ou référendaire la plus récente sont maintenus en fonction jusqu'à la mise en place d'une nouvelle CENI", précise le texte. C'est donc les membres de la Commission électorale nationale qui avaient Œuvré pour les législatives de 2007 qui seront mobilisés pour la présidentielle de 2010.

Mais au Togo, les choses ne sont jamais simples et ce projet est combattu par l'opposition parlementaire composée de l'UFC et du CAR. L'Union dénonce « la mauvaise foi manifeste de l'opposition (…) ». Ambiance. Voici une sélection d'articles publiés vendredi par L'Union

Politique

VERBATIM

Alliance et réconciliation

Pauvre Togo ! Je ne pourrai jamais renoncer à la nationalité togolaise, quoi qu'il advienne. Ce n'est pas pour prouver mon nationalisme, encore moins mon patriotisme. Tout ce que je sais est que je suis très attaché aux gens d'ici. Ne tenez pas compte de leurs atermoiements perpétuels, leurs conceptions périlleuses du développement, leurs fantasmes politiques, leurs sarcasmes de mauvais goûts et… leurs alliances circonstancielles ! Ils aiment tout ça, à la fois, et moi, cela me convient parfaitement.

La dernière fois, pour être plus précis, au tout premier congrès statutaire de son parti l'Alliance Démocratique pour la Patrie, l'ancien ministre de Feu Gnassingbé Eyadéma, ancien Président de l'Assemblée Nationale monocolore Rpt, Dahuku Péré, a prononcé un discours charmeur, limpide, plein de vertus et d'ambitions pour ce pays. Au lieu de me contenter de ce chef d'Œuvre éblouissant, j'ai fait tout de suite une projection sur la vie de l'homme qui était à la tribune.

Dahuku Péré est un transfuge du Rassemblement du Peuple Togolais, parti au sein duquel il a fait la pluie et le beau temps avec ses condisciples devenus aujourd'hui ses adversaires politiques. En réalité, à un certain moment, il n'était plus d'accord avec eux et il les avait dénoncés à travers un brûlot corsé et indigeste pour les tenants de l'ordre ancien. Ce qui lui avait valu une exclusion en bonne et due forme, un soir de l'an 2002.

Six ans plus tard, "l'apprenti chrétien" a fait Alliance avec Agbéyomé Kodjo, son frère chrétien et ami personnel de toujours. Malheureusement, ça aussi n'a pas marché. Et aujourd'hui, il fait seul son "Alliance" sans le concours d'un autre ténor "encombrant, malpropre et vertigineusement prétentieux ".

Le hic est que ce grand homme, intelligent, habile et fin politicien à la voix dormante n'arrive pas à s'entendre avec ses partenaires politiques alors qu'il recommande implacablement à ses compatriotes la réconciliation. "Par contre, l'Alliance attend beaucoup, et même tout, de la réconciliation nationale, celle-là même qu'on traîne à faire advenir. Elle seule sera porteuse de vraies solutions aux problèmes de notre pays." a-t-il déclaré le 20 mars dernier. Voyons ! Réussir à se faire entendre pour corriger les mŒurs au sein de sa famille politique, qu'elle qu'en la situation, n'est-elle pas la chose la mieux indiquée pour un début de réconciliation? Avouons qu'on ne réconcilie pas les gens en vilipendant ses compères ou en chassant sans tambours ni cymbale son acolyte. Ne dit-on pas que la charité bien ordonnée commence par soi-même ?

Préparation de la présidentielle de 2010

Quelle commission électorale pour le Togo ?

On peut a priori se demander ce qui pousse à tenir une session extraordinaire à une semaine de la rentrée parlementaire pour la première session ordinaire de l'année. Mais le temps presse et il faut répondre à un impératif constitutionnel, selon les termes de l'exposé des motifs du projet de loi portant modification de l'article 21 du code électoral.

Un article unique qui vient d'être affecté ce 26 mars 2009 à la Commission des lois du parlement, en présence de la seule majorité des élus du Rassemblement du peuple togolais (RPT).

Ainsi, selon l'article 21 nouveau, "la CENI est permanente. Toutefois, la fonction des membres de la CENI prend fin 45 jours après la proclamation des résultats définitifs du scrutin pour lequel elle est installée. Le mandat des membres de la CENI est renouvelable. En cas de besoin, les membres de la CENI ayant organisé la consultation électorale ou référendaire la plus récente sont maintenus en fonction jusqu'à la mise en place d'une nouvelle CENI". La CENI de 2007 sera, du coup, remise au travail, en attendant de constituer une nouvelle équipe d'organisation et de supervision de la présidentielle de 2010. Sans surprise, le texte devra passer au vote très rapidement.

Pour le gouvernement qui crie s'en tenir à la bonne organisation de l'élection présidentielle, le raisonnement est simple : la dernière élection ayant eu lieu en avril 2005, c'est donc naturellement que la prochaine aura lieu en 2010. L'importance d'une telle échéance exige une préparation minutieuse, d'où "la nécessité de procéder à temps à la réalisation des tâches techniques préliminaires telle que la mise à jour du fichier électoral qui représente un maillon essentiel de tout processus électoral".

Visiblement, l'approche avait été appropriée par les délégués au Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC) qui bouclaient le 9 mars l'examen général du Code électoral. Avec cette précision que "les membres sont arrivés à un consensus sur la nécessité du maintien à leur place des membres de la CENI jusqu'à la désignation d'une nouvelle Commission". On avait vite fait d'applaudir.

Peut-être qu'il fallait lire entre les lignes. Juste à la séance suivante du CPDC, le 12 mars 2009, "les membres ont échangé sur les diverses interprétations relatives au communiqué de la séance du 9 mars 2009 sur la permanence de la CENI". Et de faire le point des accords et des désaccords obtenus. Aujourd'hui, la conséquence en est que l'opposition parlementaire a boycotté la session extraordinaire d'hier qui devait enregistrer l'adoption du nouvel article 21 de la loi électorale.

Quarante-huit heures avant, le Comité d'action pour le renouveau (CAR) et l'Union des forces de changement (UFC) ont claqué la porte de la conférence des présidents. "A la discussion du projet d'ordre du jour, les cinq députés représentant l'opposition parlementaire (UFC et CAR) ont demandé le retrait du point relatif à l'affectation du projet de loi portant modification de l'article 21 du code électoral. Rien ne justifie cette modification qui concerne la reconduction de la CENI de 2007 dont le mandat a expiré depuis plus d'un an.

D'ailleurs, le CPDC a déjà convenu de la recomposition de la CENI dont la mise en place nécessite le consensus. Tout revient au Chef de l'Etat de rechercher conformément au règlement intérieur du CPDC. Face au refus des députés du RPT et du bureau de l'Assemblée nationale, les députés représentant l'opposition parlementaire ont décidé de ne pas s'associer à une manŒuvre qui discrédite les travaux du CPDC et ramène à la situation qui a conduit à la mise en place du CPDC. Ils ont voté contre ce projet d'ordre du jour et se sont retirés de la réunion. La CENI de 2007 ne correspond plus à aucune réalité politique.

L'affectation unilatérale du projet de loi relatif à sa reconduction ne peut être qu'un coup de force contre le CPDC et contre la transparence des élections. Le groupe UFC ne prendra part à aucun débat en plénière sur cette question et laisse le régime RPT face à ses responsabilités", lit-on dans un communiqué publié mardi. C'est à se demander finalement quelle commission pour le cap de 2010.

Très vite, on peut y voir une mauvaise foi manifeste de l'opposition parlementaire à renier le consensus du 9 mars. Ce qu'elle essaie de redresser vaille que vaille (comme d'habitude) en indiquant "n'avoir jamais obtenu de consensus et que le communiqué avait été lu en son absence". Pourtant, il est aisé de constater qu'à chaque fois les images attestent que le secrétaire du CPDC a toujours lu les communiqués finaux séance tenante, en présence de tous. Pis est, l'UFC et le CAR n'ont jusque-là contesté publiquement le "communiqué incriminé".

Le hic, c'est que déjà on fait appel aux populations pour "une mobilisation pour organiser la résistance et empêcher la préparation par le régime RPT d'une énième mascarade électorale".

Gouvernance et transparence

La 1ère loi sur la Cour des comptes en étude

L'Exécutif veut respecter le délai qu'il s'est imposé, même avec un peu de retard. Dans les prévisions, la mise en place de la Cour des comptes est envisagée avant la fin du premier trimestre 2009. Mieux, l'idée était de présenter le projet de loi instituant la juridiction des fonds publics avant la fin de la dernière session budgétaire du parlement. En réalité, jusqu'ici, seul le gouvernement s'est rendu actif sur la question avec plus d'une dizaine de décrets depuis le début de l'année 2008 ; ce qui a abouti au projet de loi portant statut des magistrats de la Cour des comptes affecté à la commission des lois de l'Assemblée nationale depuis ce 26 mars.

Tout avait commencé avec la dotation financière de 300 millions de francs Cfa dégagée par le gouvernement dans le budget 2009, dont 200 millions pour les magistrats au titre des indemnités. Après quoi, le groupe de travail (institué par un arrêté ministériel du 30 octobre 2008) regroupant une dizaine de fonctionnaires du ministère des Finances et chargé d'actualiser les textes relatifs à la future Cour des comptes -rédigés depuis 2003- a tenu son atelier de validation pour passer au crible l'organisation et le fonctionnement de la Cour.

Selon l'exposé des motifs, le projet de loi vise à doter les magistrats de la Cour d'un statut permettant à ce corps de contrôle de remplir sa mission dans les meilleures conditions. Les magistrats financiers ayant des attributions spécifiques qui justifient un statut différent de celui des magistrats des autres juridictions. Ainsi, les nouvelles dispositions devront fixer leurs droits et obligations, les principes généraux sur leur carrière au sein de la Cour et les dispositions relatives à l'indépendance et à la protection dans l'exercice de leur fonction. Par exemple, sous réserve d'avis contraire des députés, sont magistrats de la Cour des comptes le premier président, les présidents de chambre, les conseillers-maîtres, les conseillers référendaires, les auditeurs, en conformité de l'article 1er de la loi organique n°98-014 du 10 juillet 1998 portant organisation et fonctionnement de la Cour. L'avancement d'échelon se fera à l'ancienneté. Et le temps passé en disponibilité n'est pas compté pour le calcul de l'ancienneté. L'activité de chaque membre de la Cour donne lieu, tous les ans, à une appréciation générale formulée dans un bulletin individuel qui contient une note sur vingt et une appréciation détaillée sur les qualités professionnelles, le comportement au travail, le rendement, la créativité et la valeur morale.

Plus est, il est interdit aux magistrats toute activité, démonstration ou prise de position politique ou syndicale, ainsi que toute action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement de la Cour. Il leur est également interdit d'avoir, sous quelque forme que ce soit, directement ou par personne interposée, des intérêts dans un organisme sur lequel s'exercent les contrôles de la Cour. Avec une grande partie de l'applicabilité du texte à fixer dans un décret. Au total, 52 articles à remuer par les honorables du palais des congrès, siège du parlement.

Dans les prévisions, le nombre de magistrats de la cour est fixé à 27 et peut être revu à la hausse en cas de besoin. Trois chambres sont actuellement créées et sont chargées du contrôle des comptes de l'Etat, des collectivités locales et des entreprises publiques, des établissements publics et des organismes bénéficiant des fonds publics.

En rappel, la Cour des Comptes assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l'exécution des lois de finances, procède à toutes études de finances et de comptabilité publique qui lui sont demandées par le Gouvernement, l'Assemblée Nationale ou le Sénat. Elle établit un rapport annuel adressé au Président de la République, au Gouvernement et à l'Assemblée Nationale et dans lequel elle fait état, s'il y a lieu, des infractions commises, et des responsabilités encourues. Les membres de la Cour sont inamovibles pendant la durée de leur mandat. Les fonctions de membre de la Cour des Comptes sont incompatibles avec la qualité de tout mandat électif, de tout emploi public, civil ou militaire, de toute autre activité professionnelle ainsi que de toute fonction de représentation nationale.

Fin de calvaire pour les Togolais du septentrion

La Carte Nationale d'Identité se produit également à Kara

Hier jeudi, le Premier Ministre Gilbert Houngbo a inauguré à Kara la Direction Régionale de la Documentation Nationale, un service décentralisé de la Direction Générale de la Documentation Nationale, Dgdn. Elle est installée pour réduire les calvaires des populations du septentrion dans l'obtention de leur carte d'identité.  

Depuis l'instauration de la nouvelle carte d'identité en 2006, les populations de la partie septentrionale éprouvent de sérieuses difficultés à obtenir le précieux sésame. Autant pour les agents de la Dgdn qui traversent de longues distances pour récupérer les dossiers afin de les traiter à Lomé. La procédure met énormément de temps pour aboutir. Pour pallier à cette situation marginale, le Directeur de la Dgdn et ses services se déploient depuis des mois pour installer un service successible de faciliter la tâche à tous. Depuis hier, c'est chose faite. Le Premier Ministre Gilbert Houngbo a personnellement inauguré le bâtiment abritant ce service officialisant ainsi le démarrage des travaux. Hier déjà, une opération "spéciale inauguration" a permis à plusieurs compatriotes d'obtenir sur place leur carte d'identité à frais réduits.

Les attributions

Les moyens techniques mises à la disposition de la Direction régionale de la documentation régionale devraient lui permettre d'établir en plein temps toutes les pièces d'identité dont la carte d'identité, le passeport, la carte de séjour pour les étrangers, etc. Mais, pour l'heure, seule la production de la carte nationale d'identité est libérée. Pour le Directeur Général de la Dgdn, le Commissaire Divisionnaire Guy AHARH, "Nous avons décidé de commencer avec la carte d'identité pour des raisons de sécurisation des documents et parvenir plus tard à l'établissement des autres pièces d'identité, une fois que le système sera entièrement huilé " a-t-il confié.

La Direction régionale de la documentation n'est pas pour autant autonome. Elle travaille sous la supervision de la direction générale à Lomé qui dispose d'un droit de regard sur toutes les activités.

Les avantages

Le service décentralisé de la Dgdn répond parfaitement à la politique de décentralisation des services publics en vu de fournir à tous les Togolais des prestations équitables. Dans ce cas précis, le temps est le facteur déterminant pour lequel les autorités togolaises se sont investies pour installer cette direction régionale. Désormais, dans le Nord, les demandeurs de carte d'identité n'attendront plus aussi longtemps, plusieurs jours voire un mois, pour retirer leur pièce. Le Directeur général de la Dgdn, Guy Aharh a promis "l'efficacité et la promptitude de ses services pour que la carte d'identité soit délivrée dans des délais raisonnables." Pour ce faire, il compte sur la discipline et le civisme de ses compatriotes demandeurs. Néanmoins, avertit-il : "aucune fraude ne sera tolérée quoique les données seront collectées et traitées sur place."  

Economie

Environnement des affaires au Togo

De l'imminence d'une Cour d'arbitrage

Instituée auprès de la Chambre de commerce et d'industrie du Togo (CCIT) depuis pratiquement 20 ans par la loi N°89-31 du 28 novembre 1989, la Cour d'arbitrage du Togo (CATO) va incessamment démarrer ses activités effectives. Le sujet a fait l'objet, mercredi dernier dans les locaux de la Chambre du commerce à Lomé, d'une séance d'information à l'endroit des opérateurs économiques. Les participants ont été instruits sur les divers aspects de l'arbitrage, notamment sur son cadre juridique.

L'arbitrage est généralement défini comme une justice où les parties confient à des arbitres, librement désignés par elles, la mission de trancher leurs litiges. "C'est une juridiction appropriée pour les entreprises", a indiqué le président de la Chambre du commerce Jonathan Fiawoo, à l'ouverture de la séance. Il offre la discrétion sur les litiges - quitte à protéger la réputation des parties -, et met les parties sur le même pied d'égalité, quelle que soit leur nationalité. Mieux, l'arbitrage fait l'économie des nombreuses procédures judiciaires classiques. "Ce sont les parties qui fixent elles-mêmes le délai dans lequel les arbitres rendront leur sentence", précise M. Fiawoo.

En la matière, le Togo a pris du retard sur ses voisins. Par ailleurs, de l'avis du président de la Chambre du commerce, l'effectivité d'une Cour d'arbitrage s'impose au pays, d'autant que l'accroissement des échanges s'accompagne nécessairement d'une multiplication de litiges à régler.

La séance d'information de mercredi a été animée par trois éminents juristes, qui ont éclairé davantage les opérateurs économiques sur diverses formes possibles d'arbitrage et les textes qui les fondent ainsi que le fonctionnement de la Cour d'arbitrage du Togo. En optant pour l'arbitrage, on évite la lourdeur des procédures et la perte de temps, on évite l'ébruitement du litige, a rappelé le juge Komlan Assogbavi, conseiller à la Chambre judiciaire de la Cour suprême. Mais le professeur Pédro Santos, doyen de la Faculté de droit de l'Université de Lomé, a, lui, relevé des difficultés qui pourraient naître de l'application des sentences arbitrales. Ce qui n'est pas le cas de la justice étatique à cause des moyens de coercition dont elle dispose.

Sur le plan national, le juge Assogbavi a cité entre autres le Code de procédure civil et le Code de commerce, ainsi que la loi instituant la CATO qui dispose de recours à l'arbitrage. Le recours à l'arbitrage est également prévu par l'OHADA et plusieurs instruments sur le plan international. Il reste à y recourir effectivement au Togo. C'est ce à quoi la Cour d'arbitrage du Togo va s'atteler, 20 ans après sa création.

La CATO a pour principale attribution de mettre à la disposition des opérateurs économiques des modes de règlement de leurs différends, à savoir la conciliation-médiation et l'arbitrage, a rappelé le troisième orateur, Me Ahlin Komlan, avocat et membre du Conseil d'administration de la CATO. Outre le Conseil d'administration, la CATO dispose d'un Comité de médiation et d'arbitrage.

Modernisation du commerce extérieur du Togo

Un guichet unique prévu pour juillet

Attendu depuis des années par les opérateurs économiques, le guichet unique pour le commerce extérieur pourra être officiellement effectif à compter de fin juillet. Une première concertation a réuni, mardi autour du ministre du Commerce Guy Lorenzo, la Chambre du commerce et opérateurs économiques. "Aujourd'hui, nous sommes très heureux que les travaux de la commission ont atteint leur phase mature", s'est réjoui Mocktar Sow, secrétaire général du Patronat togolais.

La mise en place du guichet unique est une vieille exigence du secteur privé. Son avantage - à condition qu'il soit bien géré - est de centraliser par voie électroniques les opérations et les formalités liées au commerce extérieur (importations et exportations). Donc, de créer moins de tracasseries (corruption et faux frais) et de frais à l'opérateur économique. Les activités commerciales y gagnent en temps et en compétitivité. Ce qui rejaillit indubitablement sur le coût de la vie, en termes de baisse de prix. L'Etat, lui, s'attend à une meilleure visibilité des recettes et à leur augmentation

Le guichet unique est souvent recommandé par les partenaires, et la plupart des infrastructures portuaires en sont maintenant dotées en Afrique. Le Cameroun a lancé le sien en décembre dernier. Dans le cadre du Programme  d'appui au plan de modernisation des Douanes (Papmod), l'Union européenne, d'après le confrère Cameroon Tribune, va mobiliser 6,5 milliards de francs Cfa au cours de l'exercice 2009 pour soutenir la Douane camerounaise. Malgré la conjoncture actuelle, celle-ci doit  mobiliser 468 milliards de francs Cfa de recettes au cours de l'exercice 2009, sur 2.301 milliards de francs du budget du Cameroun. Sa modernisation a été entamée depuis le 1er janvier 2007 avec  la mise en place d'un outil d'informatisation des procédures douanières appelé Sydonia.

Concrètement, le Papmod vise: la facilitation des échanges  internationaux; la réduction des coûts, l'accélération des flux  commerciaux et l'introduction d'une réelle transparence dans le  traitement des dossiers, l'amélioration des recettes douanières  par l'application uniforme de la réglementation douanière, l'amélioration des pratiques douanières, la protection de l'espace économique national, la lutte contre la fraude notamment en  matière de contrefaçons et de stupéfiants et plus généralement l'éradication des pratiques contraires à l'éthique et à la bonne  gouvernance.  

Presse

Eligibilité à l'aide à la presse

De la nécessité de disposer d'un siège

L'aide à la presse est effective depuis l'adoption mercredi par le gouvernement d'un décret à cet effet. L'équipe de Faure Gnassingbé a fait le constat que la presse privée togolaise évolue dans un contexte difficile, pauvre en publicité, et de surcroît concurrentiel, pour ne citer que ces insuffisances. D'où l'idée de l'"inciter" à poursuivre sa mission d'intérêt public. Cela est acquis.

Mais, pour accéder à l'aide publique à la presse, les organes ont des conditions à remplir, des critères bien spécifiques fixés par le décret du gouvernement et suivis par une commission technique de sept membres.

Pour la presse écrite, il faut être constituée en entreprise de presse, avoir un siège et un personnel, avoir 51% ou plus du capital social détenus par des personnes physiques ou morales de nationalité togolaise, avoir un nombre de journalistes détenteurs de la carte de presse professionnelle au moins égal au tiers de l'équipe rédactionnelle permanente employée dans la publication. L'organe doit paraître régulièrement ou totaliser au moins 51% du nombre de parutions correspondant à la périodicité déclarée. Il doit exister au moins 12 mois révolus, et présenter un bilan financier de l'usage des fonds alloués par l'Etat au moins 30 jours après l'exercice budgétaire.

Pour l'audiovisuel, avoir un personnel dont le tiers au moins est permanent, être en règle avec l'Autorité de réglementation des secteurs des postes, consacrer au moins 50% de son temps d'antenne à la production. Des conditions qui viennent s'ajouter aux exigences du code de la presse du 11 février 1998. En outre, l'organe doit exister au moins 12 mois révolus, et présenter un bilan financier de l'usage des fonds alloués par l'Etat au moins 30 jours après l'exercice budgétaire.

Avant d'en arriver là, le gouvernement s'est quelque peu inspiré des propositions des organisations représentatives des professionnels des médias. Pour celles-ci, il fallait "enregistrer un nombre de parutions correspondant à sa périodicité déclarée, soit 50%", avoir au moins un an d'existence et justifier de 26 parutions à la date du décaissement de l'aide pour ceux qui ont une existence de moins d'un an.

En revanche, l'obligation de disposer d'un siège n'a pas été retenue comme condition. Ce qui n'a pas sans doute inspiré le gouvernement. Selon certains, il faut toucher l'aide pour se payer un local…, le contraire serait à coup sûr difficile. Cela, nous en parlerons mardi.

Sports

ELIMINATOIRES CAN/MONDIAL 2010/ TOGO-CAMEROUN

Demain, la grande explication entre Eperviers et Lions Indomptables

Les Eperviers ont rallié hier  jeudi, dans l'après-midi, voie terrestre Accra, la capitale ghanéenne où ils reçoivent demain à 16 heures, temps universel, les Lions Indomptables du Cameroun, en match comptant pour la première journée du dernier tour des éliminatoires CAN/Mondial 2010.

Le groupe est presqu'au complet.  Seul, Olufadé Adékamni de La Gantoise est reparti en Belgique, après avoir fait constater sa blessure par les médecins de la sélection nationale.  Kader Coubadja d'Al Dhafra D'Abu Dhabi, lui, n'avait pas fait le déplacement pour cause de blessure à la cheville. A la séance d'entraînement de mercredi matin au stade municipal de Lomé, tous les blessés étaient présents. Adébayor, malgré une cuisse bandée, Agassa, malgré sa douleur au poignet et Assimiou Touré ont participé à la séance d'entrainement sous la houlette de Jean Thissen et son probable adjoint, Patrice Buisset.

Pour ce match, il s'agit pour les  Eperviers de régler l'équation Lions Indomptables. Si dans le public, on ne semble pas totalement rassuré à la suite des forfaits, les joueurs, eux, se montrent conquérants et entendent bouffer du lion demain à Ohene Djan Stadium d'Accra. La présence dans le groupe du capitaine Emmanuel Adebayor qui revient de blessure à la cuisse, galvanise le groupe et les  propos sont enclin à la quiétude.  " Ce n'est pas le Cameroun qu'on a connu il y a quelques années mais nous le prenons au sérieux et tous les coéquipiers sont prêts pour une bonne entame de la compétition. Ce match n'a rien d'exceptionnel, c'est vrai, on a des problèmes chaque fois avec cette équipe, mais notre passage à la Coupe du Monde et notre expérience de maintenant, nous permettent de prendre ce match autrement ", assure le défenseur Daré Nibombé, par ailleurs capitaine adjoint des Eperviers.

Le Togo doit défendre son standing de mondialiste,  Une phrase qui a toute son importance après que les rapaces togolais eurent manqué la Can 2008 qui s'est disputée au Ghana. Mais ont-ils l'étoffe nécessaire pour recréer l'exploit ? " Le Cameroun c'est un gros morceau mais je crois que si les nôtres jouent avec leur vraie valeur et que si toutes les conditions sont réunies, ils ne vont pas se laisser marcher dessus. Donc ça va être un grand match.  Par contre, je ne suis  pas sûr qu'il y aura une grande différence entre les deux sélections. Disons que le Togo a assez de munitions pour contrer le Cameroun sur un ou deux matches ", faisait observer il y a quelques jours Raymond Akakpo, agent de joueur et père du défenseur Serge Akakpo.

La vieille garde conduite par Abalo Dosseh et au sein de laquelle on retrouvait Tchangaï Masamaesso, Kaka Aziawonou, Eric Akoto... a presque disparu même si certains joueurs  comme Kader Coubadja (forfait), Shérif Touré tentent de revenir à la compétition. Mais la jeune garde aussi formée autour du capitaine Shéyi Adebayor ne rassure pas encore. L'équipe est plus en devenir.

Certes, l'attaque togolaise a gagné en maturité avec Shéyi Adebayor et Olufadé Adekamni (toujours incertain), flanquée de Jonathan Ayité. Mais l'on ne pourra pas dire  la même chose pour le milieu de terrain. Si Alaixys Romao, lui, émerge  du lot - il est le seul milieu de terrain togolais  qui joue régulièrement avec peut-être Floyd Ayité -, les Salifou Moustapha, Amewou Komlan ne donnent pas toujours la mesure de leur talent, à moins qu'ils soient dans un beau jour  le jour du match. Or, on ne peut pas se fonder sur ces impondérables pour se faire une idée de la forme de l'ensemble des Eperviers.

En défense, Daré Nibombé a gagné bien de galons, prenant du coup le titre du véritable maître des lieux en compagnie, bien sûr, de l'intraitable Maman Gafar. Serge Akakpo qui a récemment rejoint le groupe offre aussi quelques motifs de satisfaction. Mais le couloir gauche manque de preneur.  Labo Ousséni, n'étant pas convoqué, Jean Thissen va devoir repositionner un des droitiers dans ce couloir que va souvent utiliser Geremi Njitap. Mais le nouveau préposé pourra-t-il assurer ?

Enfin, dans les buts, Agassa Kossi est toujours au poste. Il peut faire parfois, à lui seul, 60% d'un match. Mais le goal titulaire togolais, a connu des moments durs sur le banc à Reims.

Avec cette revue d'effectif, le Togo est-il vraiment outillé pour disputer véritablement les points avec les Lions Indomptables ? : " Je ne sais pas. Mais je le souhaite. C'est mon souhait le plus absolu, parce que cela nous ferait revivre les émotions de 2006. Mais avec des adversaires de ce niveau, cela va être difficile. Pas seulement pour le Togo. Autant nous craignons le Cameroun et le Maroc surtout, je peux vous assurer que j'ai des collègues de ces pays qui nous craignent, nous aussi. Ça va être 50, 50. Ça peut se jouer entre le Cameroun, le Maroc et le Togo. C'est mon analyse personnelle ; je peux toutefois me tromper. Pour tout vous dire, il y a des chances de passer. Mais est ce qu'on peut passer ? Ça, je ne peux pas vous le dire ", s'interroge aussi Raymond Akakpo. Voilà qui n'est pas totalement rassurant, surtout venant de la part d'un analyste. Togo-Cameroun, c'est bien une rencontre à l'issue incertaine.

Culture

Mode

Ayanick Eamod et la mode allemande  

Dans le cadre du programme de visite initiée par l'Ambassade d'Allemagne, plusieurs artistes de la mode africaine et mondiale ont visité l'Allemagne du 28 janvier au 02 février 2009. Au total 14 pays dont le Togo représenté par la Styliste Nicoué Nini plus connu sous le nom de Ayanick Eamod.

Ce voyage, a selon les propos de l'artiste été " très enrichissant à tous les niveaux ". Si Paris, Londres ou Los Angeles sont considérés comme les pôles d'attractions de la mode mondiale, Berlin est aussi à mettre dans le gotha des pays qui font la mode. C'est ainsi que les visites se sont articulées autour des maisons de créations et autres salles d'expositions. Le génie créateur allemand n'est plus à démontrer dans l'automobile, ni dans la gestion des énergies renouvelables où, le pays de Angéla Merkel est entrain d'innover chaque jour. Il en est de même dans la mode internationale avec des créations avant-gardiste dans le monde.

C'est cette réalité qui a frappé Ayanick, l'un des stylistes les plus actifs duTogo lors de la visite de l'école de mode ESMOD, des expositions de mode, des maisons de haute couture ou encore des salons de mode de la collection été 2009 ou des défilés de mode de jeunes créateurs soutenus par une grande maison de construction automobile.

Vêtement bio

C'est ainsi que la visite des stands des vêtements bio a retenu toute l'attention de la créatrice. Le Togo regorge de beaucoup de matériels biologiques pouvant rentrer dans la création vestimentaire. Les stylistes ont depuis quelques temps commencé par associer des parures -bio sur leurs créations. Mais coudre complément des tenues, rien que dans des matériaux tirés de la diversité biologique n'est pas encore d'actualité. Elle espère faire désormais de l'intégration des produits-bio, dans la mode Togolaise, sa lutte permanente à travers son école de mode. Cumulant le statut de Directrice de festival  et d'école de mode, cette visite de la mode allemande a favorisé des contacts pour un meilleur développement de la mode au Togo. D'autres visites ont aussi meuble ce voyage de cinq jours chez les premiers colonisateurs du Togo.

Le programme de visite de l'Allemagne se fait à plusieurs niveaux et dans tous les secteurs de développement. D'autres Togolais y ont déjà participé comme Sitou Madje pour le Cinéma, Kossi Atsou pour les Arts plastiques, etc.

Poésie et musique

Projet de création au Togo d'un musée de l'Afrique de l'Ouest

En partenariat avec l'Unesco, l'Etat du Togo a en projet la création d'un musée national  de l'Afrique de l'Ouest, selon le communiqué du dernier conseil des ministres du 25 mars. Le projet doit passer bientôt dans sa phase d'étude et de réalisation. Il est demandé au ministre d'identifier " un site approprié qui va héberger ce musée régional ".

Un projet de banque culturelle sur le site du Koutammakou, site classé patrimoine de l'humanité dans la préfecture de Kéran, a fait aussi l'objet d'une communication.

Ceci rentre dans le cadre de la lutte contre la vente illicite d'objets culturels au Togo. La pauvreté mais aussi l'ignorance des valeurs culturelles auxquelles sont confrontées les populations les amènent souvent à céder des objets caractéristiques des cultures togolaises aux trafiquants d'arts.

" Face à ce phénomène, la banque culturelle sur le site de Koutammakou, est une approche novatrice qui va appuyer les membres des communautés environnantes dans l'effort de création d'un musée villageois afin de préserver l'héritage culturel et de promouvoir le tourisme dans la localité ", informe le communiqué sanctionnant le Conseil des ministres. Signe des temps, le gouvernement togolais naguère accusé de larguer la culture aux oubliettes commence à déployer d'immenses efforts pour y remédier à ses carences.

Musique

La 2ème édition du Festival Patriot' du 24 au 27 avril

La deuxième édition du Festival Patriot' aura lieu du 24 au 27 avril prochain, a déclaré son directeur du Festival Claude Lawson-Dick.

La cérémonie de lancement aura lieu le 31 mars 2009 à l'Institut Couleurs Café du Centre culturel Denyigba.

Patriot' est un festival de musique, danses, sports et d'espace marchand. La première édition a eu lieu en 2008, et a rassemblé plusieurs artistes en herbe autour du concept de la musique d'inspiration traditionnelle mangée à la sauce de la modernité.

Cette deuxième édition prendra des couleurs dignes d'un vrai festival de musiques, avec l'arrivée du musicien togolais Master Drummer, qui procédera en même temps au lancement de son deuxième album.

La première édition du Festival Patriot avait eu lieu en 2008 dans chaude banlieue de Bè et avait connu une audience très grande en milieu populaire. Les organisateurs avaient pris date alors pour organiser cette deuxième édition à la Plade d'Avépozo pendant la fête de l'indépendance.

© L'Union du 27 mars 2009

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