Graphistes en herbe ou confirmés, il vous reste une semaine pour proposer le logo qui symbolisera le 50e anniversaire du Togo. C’est ce qu’indique L’Union, paru vendredi. Le journal précise les critères exigés par les autorités : l’Homme qui rompt les chaînes de la servitude (au sein du monument de l’indépendance), la femme portant le flambeau de la liberté (au sein du monument de l’indépendance), le chiffre 50 stylisé, les couleurs du drapeau national (a éviter dans les symboliques du monument de l’indépendance). A vos crayons ou ordinateurs.
Voici une sélection s’articles publiés par L’Union
Verbatim
Bye, bye Kofi Yamgname!
Il aura tout donné pour être candidat au scrutin présidentiel du 28 février dernier. Un confrère a dit, ironiquement, qu’il est un "candidat presque." C’est vrai. Car, Kofi Yamgname a été le tout premier candidat déclaré à cette élection présidentielle. Depuis sa campagne chérie en terre française, il a annoncé les couleurs avec de très bonnes idées de développement pour sa deuxième patrie africaine, le Togo.
Même si tout cela se faisait dans un cafouillage total, plutôt dans le désordre, l’homme aura quand même essayé de faire une entrée fulgurante sur la scène politique togolaise. Ce qui a été très remarquable est que l’ancien secrétaire d’Etat de François Mitterrand n’a pas créé de parti politique comme l’aurait fait quelqu’un de plus original et … bon ! quelqu’un de bienveillant. Il a fait son "faro" depuis plus de trois ans avec son association Sursaut-Togo de "race pure française". Ainsi, il a déposé sa candidature en tant qu’indépendant avec la caution de plus de 200 000 électeurs tout aussi "moins catholiques" les uns que les autres. Conséquence : candidature rejetée.
Ce premier pan du rejet de la candidature pourrait être évité si monsieur Yamgnane avait pu convaincre un parti politique sans moyen de présenter un candidat à l’élection présidentielle. Personnellement, j’avais pensé à ce schéma à cause des propos de rassembleur, de chef de file de l’opposition, etc. etc. Si rien n’y fit, c’est sûr qu’il y a eu trop de bluffs…la grande gueule quoa !
La Cour Constitutionnelle a rejeté la candidature de Kofi Yamgnane pour une deuxième raison liée à sa date de naissance. Qui est Kofi Yamgnane ? « C’est un grand homme d’Etat du Togo né le 11 octobre et le 31 décembre 1945 à Bassar au Nord du Togo » devront répondre nos petits-fils s’il venait à devenir Président de la République togolaise. Cela semble incompréhensible de l’avis de tous les Togolais, justement car un ingénieur de sa trempe ne peut logiquement pas traîner deux actes de naissances avec différentes dates de naissance. Certainement, il ne vendait pas chère l’efficacité de l’administration togolaise. Et dire que Kofi s’est fait entourer de grands juristes, la faute est inadmissible.
Plus est, un candidat, le tout premier déclaré à une élection présidentielle, est sensé parcourir de fond en comble les règles du jeu et s’y conformer afin d’éviter tout déboire. A moins qu’il y ait un accord politique qui change tout. Monsieur Kofi sait très bien que le code électoral parle de signatures des électeurs qui soutiennent une candidature indépendante. Et non d’empreintes digitales. Du moment où il se présente comme le candidat le plus soutenu par les populations, il devrait choisir simplement ses électeurs qui savent signer. Arrêtons-nous là pour le moment. On parlera après de la domiciliation et de résidence.
Disons simplement bye, bye à Kofi Yamgnane et rendez-vous pour 2015. Avec un bon dossier, hein !
Après le rejet légal de sa candidature
Le Franco-togolais Yamgnane s’accuse sans détours
Accusé accusateur. Visiblement dépité par le rejet de sa candidature, à la suite de ses propres imprudences, Kofi Yamgnane trouve son bouc émissaire partout. Au point de s’imaginer des scénarii. Le boucan médiatique du Franco-togolais ne permet pas de le disculper par rapport aux arguments de droit de la Cour constitutionnelle. En laissant toujours des interrogations sans éclaircissement, il s’accuse sans ménagement. Au demeurant, il a juste perdu réseau, en déclarant son dossier «inattaquable» et en voulant «introduire un recours en annulation» contre une décision de la plus haute juridiction du pays. Les politiques doivent maîtriser les textes et les institutions qui les gouvernent.
Depuis mardi, le malheureux candidat avant l’examen ne cesse de débiter. «Les arguments qui me sont opposés aujourd’hui pour rejeter ma candidature sont totalement fallacieux. Le RPT a écarté le candidat le plus gênant afin de s’éterniser à nouveau au pouvoir. Le rejet de ma candidature relève d’une décision purement politique et n’a aucune base juridique, c’est une machination. La bataille est perdue, mais la guerre continue. Nous aurons les moyens de faire en sorte que le changement intervienne en 2010 au Togo (…) Je suis le candidat qui menaçait le plus le régime RPT, il fallait m’éliminer. Habituellement, ici, on règle les problèmes politiques à la kalachnikov. Ce que je veux, c’est le changement, je veux que le RPT quitte le pouvoir. Je soutiendrai le candidat que l’opposition aura choisi pour être le candidat pour sauver ce pays du chaos où il se trouve».
Et d’ajouter : «Comme pour la plupart des gens de mon âge et de ma génération, nés à une époque où l’état civil togolais n’existait pas, je possède un acte de naissance indiquant que je suis né en 1945. Cela n’a gêné personne au Togo jusqu’en 1964, année où j’ai passé mon baccalauréat et où je suis parti en France. Lorsqu’il s’est agi d’obtenir une bourse du Fonds d’aide et de coopération français, la date du 11 octobre 1945 m’a été attribuée arbitrairement ; l’administration française au Togo n’admettant pas une date de naissance incomplète. J’ai vécu sans problème jusqu’en 2008 lorsque j’ai voulu renouveler mon passeport. Entre-temps, l’administration togolaise avait de son côté décidé, sans m’en informer, que ma date de naissance serait désormais le 31 décembre 1945».
Comment attribuer la date de naissance à quelqu’un sans son consentement ? Même avec l’informatisation actuelle de l’enregistrement et la conversion automatique des «nés vers ou nés en», l’agent de l’administration continue d’informer les concernés. Aujourd’hui, Kofi Yamgnane accuse la France et le Togo. Pourquoi n’a-t-il pas rejeté l’offre française de lui trouver une date en 1964 ? A-t-il sacrifié son identité juste pour la bourse ? On ne peut lui en vouloir. Pourquoi n’a-t-il pas daigné adapter son acte de naissance original à la trouvaille française ? Comment la date de naissance peut être complétée, sans demande de l’intéressé, par l’administration togolaise alors qu celui-ci se trouvait hors du pays ? Encore que pendant qu’il se faisait attribuer, le 21 janvier 1970, la date de naissance complète du 31 décembre 1945, l’état civil togolais ne convertissait pas automatiquement les jours de naissance. Madji Yawovi Agboyibo a continué par jouir de son «né en 1943 à Kouvé». Sans soucis.
Et à juste titre, le juge constitutionnel a voulu comprendre. Par mémoire en réponse, Kofi a lui-même déclaré à plusieurs reprises aux services de l’immigration qu’il est né le 11 octobre 1945, alors que l’acte de naissance qui lui est établi en 1970 porte comme date de naissance le 31 décembre 1945. Il expose être effectivement né à Bassar comme l’atteste l’Acte de notoriété daté du 16 mars 1948 avec lequel il a fait son cursus scolaire au Togo et en France et que l’imprécision du jour et du mois n’étant pas admise en matière d’état civil en France, l’administration compétente aurait résolu la question en lui attribuant la date du 11 octobre 1945 qui figure sur tous ses documents établis en France. Au Togo, cette imprécision est demeurée sur ses documents jusqu’en 1970, date d’établissement de son jugement supplétif qui a repris intégralement le contenu de l’Acte de notoriété sans mention d’une date ; c’est seulement lors de l’établissement de son certificat de nationalité que la date du 31 décembre lui a été attribuée. C’est au moment du jugement supplétif qu’il devait signaler sa deuxième date et faire annuler la première.
Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Trêve d’errements ! Kofi Yamgnane sait que, dans sa France d’adoption, il y a des indices qui te rattrapent dès lors que tu veux briguer un poste électif. Il connaît les enquêtes qui se mènent autour des hommes politiques. L’état civil français ne pouvait trouver à redire parce qu’il a été le premier à coller une date complète au jeune dynamique bachelier Kofi. En France, en plus, les actes et déclarations rattrapent à chaque fois leur auteur. Il ne faut point s’amuser, au motif que «chacun sait ici que j’ai deux nationalités qui ne sont plus incompatibles avec le fait de briguer la magistrature suprême dans notre pays et que j’ai, en effet, gardé une résidence en France». Les formalités d’embarquement ne sont nullement farfelues.
…..Quand les leaders d’opinion abrutissent la rue…..
Le chef canton de Farendè n’inventait rien en disant à une équipe de sensibilisation que ce sont les intellectuels qui fomentent les mauvais coups et manipulent les ruraux. Réagissant juste des minutes après la décision de la Cour constitutionnelle sur les candidatures à la présidentielle du 28 février 2010, Magloire Kokouvi a mis en berne sa force de convaincre. «C’était prévisible parce que, à partir du moment où M. Kofi Yamgnane a posé sa candidature, nous avons vu toutes les difficultés qu’on lui a fait dans ce pays, même pour aller informer la population de sa candidature. Donc, que sa candidature soit rejetée aujourd’hui, on peut dire que c’est normal dans la lutte politique entre le RPT et les autres candidats.
Aujourd’hui on a trouvé d’autres arguments juridiques contre Kofi Yamagnane, un autre candidat viendrait demain qu’on trouverait d’autres arguments contre, ça c’est de bonne guère», débitait le Professeur d’université et membre de la Commission épiscopale Justice et Paix. Il est soutenu par ces politologues de circonstance qui multiplient les randonnées sur les radios privées de la place. Une chose est d’avoir un penchant pour un homme, une autre est de continuer à enseigner aux populations, même en dehors du cadre formel, si le droit évoqué est dit ou pas. C’est le fondement de la démocratie que nous appelons tous. Entre-temps, Kofi a tranquillement mené ses activités le 5 janvier à Notsè pour avoir obtenu la fameuse autorisation officielle.
Admettons que le parti au pouvoir a quelque chose à y voir. Est-ce lui qui a collé les deux dates de naissance au sieur Kofi ? Est-ce l’adversaire politique qui l’a empêché de prendre à temps les bonnes dispositions sur son identité ? Qui lui remplissait les formalités à l’aéroport ? A l’école, on apprend qu’une personne n’a qu’une seule date de naissance reconnue en un seul lieu, un seul lieu de naissance, un père et une mère. Et que nul ne peut choisir sa date et son lieu de naissance. Le peuple doit être bien informé sur les faits. Les humeurs étant personnelles. Heureusement que l’enseignant reconnaît qu’il s’agit outre mesure des «arguments juridiques». L’essentiel, ce n’est pas que Kofi devait penser, à sa manière, remplir tous les critères définis.
…………..Fabre, le candidat du régionalisme…………
Un souhait unanime est de débarrasser le Togo des élans régionalistes et tribalistes qui ont bloqué son évolution et anéanti le sentiment d’appartenir à une Nation. Par le passé, l’Union des forces de changement (UFC) et ses compagnons en ont fait leur matière de combat. Contre toute attente, aujourd’hui, c’est le candidat de recours Jean-Pierre Fabre qui replante la forfaiture. «Il (Kofi Yamgnane, ndlr) a été écarté en raison de son appartenance régionale ; c’est parce qu’il est du nord du pays, en allusion au fait que la famille Eyadéma dont le père, le général Gnassignbé Eyadéma, a dirigé le pays pendant 38 ans jusqu’à son décès en 2005, est de la même région», déclare-t-il au site Internet du parti, après avoir lié la décision du juge constitutionnel à un «choix politique». Sans démonstration.
Il s’agit d’une déclaration dangereuse et une provocation à l’encontre des populations indexées. Une maladresse –pas étonnante venant d’un mordu de la rue– à une semaine du début de la campagne électorale où on est appelé à sillonner le pays et à apporter le bon message qui fera faire le meilleur choix par le peuple. A la fin, les mêmes politiciens crient à la manipulation lorsque les populations leur retournent leur propre message.
En 2007, plusieurs natifs de la région de la Kara avaient pourtant affronté le RPT sans anicroches. Pour le 28 février, Bassabi Kagbara qui est de la Binah (région de la Kara) est candidat d’une partie de l’opposition. A bon entendeur…
En rangs dispersés à la présidentielle
La page d’une candidature unique de l’opposition se ferme.
Aussitôt le quitus de la Cour constitutionnelle délivré, le mardi dernier, que les candidats au scrutin présidentiel du 28 février se remettent à rêver. Ce qui est leur droit le plus absolu, chacun y allant de ses sondages. Des deux prétendants qui se sont déjà prononcés devant la presse, Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo de l’OBUTS semble le plus convaincu de ce qu’il pense faire. Reste à convaincre les électeurs.
A une conférence de presse à son siège à Djidjolé, hier, il présente ce qui lui est convenu d’appeler la « thérapie » pour le Togo. Une bréviaire de 21 mesures urgentes à appliquer au pays dans le court terme, qui vont de la gratuité de la césarienne à la « libération immédiate des détenus politiques », en passant par la gestion du football, le statut du corps militaire, la création d’emploi, etc. Si rien de cela n’est réalisé au bout d’un an, promet-il, «nous serons prêts à remettre notre mandat». Quant à comment conquérir le mandat, il ne se fait aucun doute : «Si nous partons en rangs dispersés, OBUTS peut sortir avec 35 à 40%», proclame Agbéyomé Kodjo. Il veut dire qu’il devance même Yawovi Agboyibo.
A l’opposé, Jean-Pierre Fabre est encore hésitant, l’air pas assez sûr de ce qui lui arrive par un retrait impromptu du mentor du parti de la course électorale. Un rejet de sa candidature par la Cour lui aurait sans doute redonné plus ses réflexes, plutôt que de se voir lire une déclaration solennelle de candidat mardi au siège de l’Union des forces de changement (UFC). On ne devient pas chef qui veut, dit l’adage. Cela implique de la compétence, de l’expérience.
La candidature unique enterrée
Du coup, les langues se délient sur un probable rejet de la fameuse candidature unique de l’opposition. La bourde a été commise par le «candidat de recours » de l’UFC, qui estime très immense la tâche qui l’attend. Comme solution, il demande à toutes les forces de le «rejoindre pour un travail commun dans l’intérêt de la Nation». Le «rejoindre» - en quelle qualité (?) – pose problème. Pendant que Patrick Lawson, le 1er vice président du parti, affirme devant la presse que les contacts se poursuivent pour parvenir à une candidature unique de l’opposition.
Une idée que ne partage plus l’OBUTS. Son leader affirme avoir «mille raisons» de s’effacer devant Gilchrist Olympio, «mais je n’ai pas les mêmes raisons pour m’effacer devant Jean-Pierre Fabre». «L’UFC d’aujourd’hui n’est pas l’UFC d’hier ; tout se joue sur la personne», persiste Agbéyomé Kodjo. Mais pour maintenir l’illusion d’une certaine cohésion, ces leaders continuent et feignent de débattre de la candidature unique. Sachant bien que chacun veut être ce candidat.
……………………..La poire en deux……………………….
Tout en étant franc, Gabriel Agbéyomé Kodjo a évité hier de frustrer son collègue indépendant Koffi Yamgnane, recalé de la présidentielle par la Cour constitutionnelle. Son avis sur l’incident ? La Cour ne peut faire mieux que ce qu’elle a fait. Un intellectuel, ancien maire, ancien député, ancien ministre, et de surcroît en France, ne peut pas traîner toute une vie deux dates de naissance.
Et deux certificats de nationalité du même pays délivrés à des dates différentes. Finalement, qui est Kofi, et qui est Yamgnane ? La Cour constitutionnelle ne peut inventer aucune solution. La faute incombe à l’administration, conclut Agbéyomé Kodjo. Au moins un raisonnement sensé.
Observation électorale
La CEDEAO se met à la puissance 300
Dans le cadre de sa mission d’observation électorale, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) envoie au Togo une mission sécuritaire et civile de 300 personnes dont 200 officiers supérieurs et 100 civils. La délégation sera dirigée par Babacar Ndiaye, Président honoraire de la Banque africaine de développement (BAD) et membre de l'association des anciens présidents et chefs d'institutions.
La mission sécuritaire séjournera au Togo du 8 février au 12 mars et la mission civile du 20 février au 5 mars. Les postes de Coordinateur de la mission sécuritaire et de Chef d'Etat Major de la mission sont respectivement assumés par le Colonel Siaka Sangaré, Délégué général aux élections du Mali, et le Colonel Kodio Lougue, Chef d'Etat Major de l'armée de terre du Burkina Faso. Pour sa part, Francis Oké, Chef par intérim de l'unité d'assistance électorale de l’organisation ouest africaine, apportera un appui technique à la mission sécuritaire en attendant l'arrivée de la mission civile.
Les 200 officiers sous régionaux viennent s’ajouter aux 6000 policiers et gendarmes togolais de la Force Sécurité Election Présidentielle 2010 (FOSEP) pour veiller à la sécurité du processus électoral.
En rappel, pour les législatives du 14 octobre 2007, 100 observateurs militaires, tous des officiers supérieurs de 13 pays de la CEDEAO (sauf le Togo) avaient, sous la conduite du Colonel Siaka Sangaré, favorisé la transparence du processus, renforcé la confiance des électeurs et des candidats et témoigné du comportement républicain des militaires et des agents des forces de sécurité avant, pendant et après la tenue de l’élection. Ils étaient déployés par équipes mobiles de 2 à 5 membres dans 24 localités du pays, essentiellement des chefs-lieux de préfecture. En plus des observateurs civils.
Le scrutin proprement dit a lieu le 28 février 2010 pour départager, à l’uninominal à un tour, les sept candidats retenus le 2 février dernier par la Cour constitutionnelle : Faure Gnassingbé (RPT), Yawovi Agboyibo (CAR), Mme Kafui Adjamagbo-Johnson (CDPA), Nicolas Jean Lawson (PRR), Bassabi Kagbara (PDP), Jean-Pierre Fabre (UFC) et Agbéyomé Kodjo (OBUTS).
Célébration des 50 ans du Togo
Encore 7 jours pour sélectionner le logo du Jubilé
«Malgré les vicissitudes de l’histoire et ce qui a pu nous diviser tout le long de notre parcours commun, le 27 avril, date de la célébration de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, est le moment le plus indiqué pour affirmer notre volonté commune de vivre ensemble et de perpétuer notre unité nationale.
L’année 2010 étant l’année du cinquantenaire de la proclamation de notre indépendance, les manifestations commémoratives de cet anniversaire revêtiront un éclat particulier et s’étendront sur l’ensemble du territoire national durant toute l’année».
C’est le ton donné fin 2009 par le président Faure Gnassingbé pour la fête des 50 ans d’indépendance du Togo, dans exactement 81 jours. Et, pour tenir la promesse, le gouvernement lance un concourt national pour la réalisation du logo du cinquantenaire. A l’endroit de tout Togolais. Les offres sont enregistrées à la Commission nationale des marchés au plus tard le 12 février 2010.
La proposition retenue pour être utilisée comme logo du cinquantenaire visera à cristalliser toute la mémoire symbolique et historique ainsi que les perspectives de cet anniversaire pour le Togo, selon le cahier des charges. Les symboles ci-après sont retenus par l’Etat comme devant impérativement faire partie de la composition du logo : l’Homme qui rompt les chaînes de la servitude (au sein du monument de l’indépendance), la femme portant le flambeau de la liberté (au sein du monument de l’indépendance), le chiffre 50 stylisé, les couleurs du drapeau national (a éviter dans les symboliques du monument de l’indépendance).
Les critères de sélection vont de l’originalité de la proposition à son adaptabilité aux différents supports de communication en passant par le symbolisme et expression du contenu du cinquantenaire, l’harmonie des couleurs, le graphisme, l’empreinte et le tracé. A la fin, un classement permettra de primer les lauréats : 1er Prix (1.500.000 francs Cfa), 2ème Prix (500.000 francs Cfa) et 3ème Prix (300.000 francs Cfa).
Projet d’Urgence Inondations dans la Maritime
Le village de Fidokpui désormais desservi par une piste rurale
Jusque-là, nous empruntons un sentier pour atteindre le goudron. Et quand il pleut, les gens sont obligés de marcher pieds nus dans la boue, les chaussures en main et les habits pliés aux genoux, pour rejoindre la grande route. Là, on cherche de l’eau pour se laver les pieds, remettre les habits avant d’aller au boulot. C’est le récit du calvaire quotidien des populations de Fidokpui par Togbui Victor Kpodo-Drah, chef canton de Togblékopé. Désormais, une route est tracée. La réception provisoire du nouvel ouvrage est faite ce 2 février 2010 par le ministre Gilbert Bawara de la Coopération, du développement et de l’aménagement du territoire, et les responsables de l’Agence d’appui aux initiatives de base (AGAIB Maritime) qui gère les fonds alloués pour l’exécution des microprojets.
Financée par la Banque mondiale dans le cadre du Projet d’urgence inondations dans la région maritime (PUIRM) – un volet du Projet d’urgence pour la réduction de la pauvreté (PURP) conçu par le gouvernement togolais –, la nouvelle piste a été construite en 3 mois. Les 3,5 kilomètres qui relient maintenant Agoè Zongo à Fidokpui ont coûté 55.324.803 francs Cfa, y compris les frais d’études et de contrôle, résultant du reliquat du 2ème Fonds additionnel pour la construction du 2ème pont d’Ayakopé dans le Zio.
Les travaux ont consisté à un reprofilage lourd sur une plate forme de 7 à 9 mètres, un rechargement systématique avec une épaisseur de 18 à 20 centimètres et sur 7 à 9 mètres. Le tout soutenu par 5 dalots de dimension variable.
«C’est bien fait, c’est bien rechargé», a lâché M. Bawara à la fin de la visite de la piste. Avant d’inviter les bénéficiaires à préserver la paix avant, pendant et après la présidentielle de 2010. De quoi rassurer les pouvoirs publics à mobiliser les fonds nécessaires pour plus d’ambitions en faveur des populations. Plus est, il faut entretenir l’ouvrage en se mobilisant pendant les saisons pluvieuses pour boucher les trous qui se créeront. En attendant, toutes les doléances seront fidèlement transmises au chef de l’Etat qui ne demande qu’à lui faire confiance. Par un sketch de circonstance, Fidokpui a réclamé un hôpital, un marché et plus d’écoles. Pour se soigner et accoucher, les populations doivent se rendre à Togblékopé. La piste, elle, doit être prolongée pour atteindre Dékamé, Alenka et rejoindre Agoè.
En rappel, sept préfectures sont déjà ouvertes par AGAIB Maritime dans le cadre du PUIRM avec la réhabilitation de pistes, la construction de logement pour enseignants, de bâtiments scolaires, de fossés bétonnés et de ponts. Pour un total de plus de 550 millions de francs Cfa.
Validation du Document de la stratégie des réformes
Un système administratif et financier transparent à l’horizon 2020
C’est la vision du gouvernement togolais en élaborant et en validant ce 3 février à Lomé le Document de la stratégie des réformes (DSR) qui se révèle un cadre pour mettre en synergie toutes les actions menées. Le but étant, par un système de gestion administrative et financière efficace et transparent, de générer des ressources pour financer les investissements productifs. Surtout que le pays veut accrocher d’ici juin 2010 le point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) pour disposer des ressources additionnelles et supporter les besoins d’investissements. «On ne peut pas toujours compter sur les autres pour se développer. Eux, ils viendront nous donner ce qu’ils ont, mais ils nous dicteront aussi des choses», a lancé à l’assistance des partenaires techniques, des responsables de services publics et du secteur privé, de la société civile et des syndicats, Mongo Kpessou Aharh, Secrétaire permanent pour le suivi des politiques de réformes et des programmes financiers (SP-PRPF) et représentant le ministre de l’Economie et des Finances. Et d’ajouter : «Nous sommes tous acteurs des réformes».
C’est là tout le sens du renforcement des capacités, surtout du secteur privé qui doit se mettre au diapason des réformes de l’Etat en améliorant ses activités économiques. Et de la prochaine matrice unifiée pour les réformes dans chaque département ministériel. Autrement, le SP-PRPF, investi des pleins pouvoirs par le décret présidentiel l’instituant, joue un rôle horizontal pour une unicité de la conduite des réformes. Même si, dans les faits, des difficultés se créent dans des ministères.
Du coup, des rapports sont faits au sommet de l’Exécutif et les récalcitrants se mettent en rang. «Le train marche, si quelqu’un se met en retard, il rattrapera la machine, à pied ou à vélo. C’est selon», ironise M. Kpessou Aharh. Tout est dit.
Et dans les observations des participants à l’atelier, la piste est trouvée : il faut changer de mentalité c’est-à-dire, pour l’administration, abandonner la position de donneur de leçon aux autres et considérer l’interlocuteur et le partenaire comme un client qui, pour le mauvais accueil, peut aisément partir ; ce qui fait perdre des recettes. Pour la cause, à partir du mois d’avril 2010, la Haute Ecole Commerciale (HEC) de Paris démarrera des conférences, séminaires de formation des cades de l’Administration togolaise et des mégas ateliers pour au moins 600 personnes.
Financée par le PNUD, la nouvelle approche vient après le séminaire national sur la relance de l’économie togolaise en décembre 2005. Pour son effectivité, la matrice finale est revue tous les semestres dans sa mise en œuvre. Le DSR est transmis au chef de l’Etat et au Premier ministre pour qu’un point soit fait sur son avancement à chaque conseil des ministres.
Politique de décentralisation
Une étude en cours pour délimiter les 35 chefs-lieux de préfecture
L’information est révélée par le Directeur de la décentralisation, même s’il n’a pas voulu donner la date de l’effectivité de la fameuse décentralisation au Togo. Les délégués à l’atelier de validation du Document de la stratégie des réformes (DSR) avaient trop soif d’en savoir plus depuis que le gouvernement a adopté le 9 juin 2004 la lettre de politique sectorielle en vue de consolider la décentralisation. Entre-temps, un ballet de textes de loi a eu lieu entre l’Exécutif et le Législatif. Les sceptiques n’avaient pas fini de douter quand le patron de la décentralisation parle de l’abrogation du texte de 1998 pour ses insuffisances et les 8 axes du projet de décentralisation. Mis à part les textes (bien qu’il en reste encore un), tout est en étude. C’est le cas de l’apprentissage des finances locales et de la délimitation des 35 chefs-lieux de préfecture. D’où l’interpellation : il faut dire aux décideurs de ne pas prendre toute la vie pour des études, il faut fixer un deadline et arrêter de dire «probablement en 2010». Ce qui est sûr, à en croire M. Kpessou Aharh, on ne sera jamais totalement prêt, rien ne sera parfait, il faut se décider. «Nous ne nous développerons que lorsque nous nous prendrons en charge».
Aujourd’hui, il y a des financements qui échappement au Togo par l’absence de décentralisation, c‘est-à-dire d’un pouvoir qui est directement géré par les populations bénéficiaires elles-mêmes.
Selon le DSR validé, la décentralisation est une forme de gouvernance susceptible de favoriser la dynamique de développement économique local adaptée aux potentialités d’un territoire, notamment en associant les acteurs publics, privés et la société civile. Une gouvernance locale démocratique au Togo constitue également un enjeu essentiel pour la réalisation des OMD. Elle autorise une meilleure prise en compte des besoins des populations locales dans les politiques publiques, et notamment dans la fourniture de biens et services collectifs durables et accessibles.
La gouvernance locale est un défi dans la mesure où se pose la question du rôle et de la capacité des collectivités locales à définir les intérêts collectifs locaux.
Rapport de la Bceao sur le commerce et l’industrie
De bonnes performances pour le Togo en 2009
Les résultats de la campagne agricole au Sahel et en Afrique de l'Ouest, au titre de l'année 2009/2010, sont appréciés sur la base des résultats du suivi de la campagne agricole dans la sous région, d’après le rapport du Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) de novembre dernier.
Au regard de la situation pluviométrique, phytosanitaire et pastorale qui a caractérisé la campagne agricole 2009/2010, les données provisoires de la récolte seraient bonnes dans les zones sahéliennes à faible production du Mali et du Burkina, moyennes dans les régions soudaniennes à forte production du Mali, du Burkina et mauvaises au nord des zones agricoles du Sénégal et du Niger. D’une manière générale, la production céréalière prévisionnelle, d’après le CILSS, est estimée à 18.010.000 tonnes dans les pays de l'UMOA. Cette production est en baisse de 6,0% par rapport à celle de la campagne 2008/2009. Par contre, comparée à la moyenne des cinq (5) dernières années, la production est ressortie en hausse de 14,8%.
Par rapport à l’année dernière, les productions ressortiraient en diminution dans presque tous les pays de l'Union, à l'exception du Bénin, de la Côte d'Ivoire et du Togo où un excédent céréalier de 45%, 0,5% et 13,0% serait attendu respectivement. Il est prévu pour le Togo une production céréalière de 18,010 millions de tonnes, indique un rapport de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao).
Quand à l’activité économique dans le secteur de l’industrie, elle a maintenu son orientation haussière en octobre 2009 par rapport à octobre 2008, précise le dernier rapport trimestriel de la Banque centrale. Le regain de dynamisme des industries manufacturières est induit par la hausse de la production de produits alimentaires et boissons (+6,9%) en Côte d'Ivoire, au Mali, au Sénégal et au Togo, ainsi que le relèvement de la production de produits chimiques (+25,4%) au Burkina et au Sénégal. Par pays, une augmentation de la production industrielle est constatée, en glissement annuel, au Mali (+9,4%), au Sénégal (+7,8%), au Burkina (+6,7%), au Togo (+4,4%), en Côte d'Ivoire (+4,0%) et au Bénin (+1,4%). Par contre, la production a baissé au Niger (-18,1%) et en Guinée-Bissau (-16,3%).
La bonne tenue des branches extractives est liée à l'augmentation de la production de pétrole brut et de gaz naturel (+38,4%) en Côte d'Ivoire, de phosphates (+26,5%) au Sénégal et du clinker (+11,0%) au Togo. La performance du secteur énergétique est consécutive aux évolutions enregistrées dans presque tous les pays de l'Union.
En revanche, par pays, il est relevé une diminution du chiffre d'affaires en glissement annuel au Bénin (-29,2%), au Mali (-17,4%), en Guinée-Bissau (-15,6%), au Sénégal (-14,6%) et au Togo (-9,6%). Par contre, l'indice des ventes du commerce de détail a augmenté au Niger (+60,8%), au Burkina (+21,6%) et en Côte d'Ivoire (+4,9%). Au Niger, la hausse du chiffre d'affaires en octobre 2009 est liée à des commandes exceptionnelles faites par les sociétés minières, consécutives à la remise en état de fonctionnement des équipements techniques et du matériel roulant.
5 février 2005 - 5 février 2010
Cinq ans après, que retenir du règne d’Eyadema ?
Le 5 février 2005, disparaissait le Général Gnassingbé Eyadema. Il s'en est allé de sa belle mort, après un règne de trente-huit années à la tête du Togo. Il aura été de par sa longévité, l'un des chefs d'état africains les plus influents sur la scène internationale. Cinq ans après, que peut-on retenir du long passage de cet homme à la tête de son pays, au plan politique, économique, social et culturel ?
Le 8 mai 1967, dans le souci de rassembler les togolais, son régime avait décidé de suspendre tous Ies partis politiques, pour lancer Ie 30 août 1969 un appel à la formation d'un parti unique. Appel qui aboutit Ie 30 novembre de la même année à Ia création du RPT (Rassemblement du Peuple Togolais).
En 1970, Ie Togo est doté d'une université. Le 12 novembre 1971, Ie RPT organise son premier congrès statutaire a Kpalimé. Le 3 janvier 1973, Eyadéma est reconduit dans ses fonctions de Président de la République. La télévision togolaise est inaugurée Ie 31 juillet 1973. Le 4 février 1974, deux jours après Ie retour triomphal, la Compagnie Togolaise des Mines du Benin (CTMB) est nationaIisée. Le 2 mars de Ia même année, naît la Société Togolaise du Coton (SOTOCO). Lomé, la capitale accueille une conférence de l'Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA). L'année suivante, Ie 28 février la signature de la convention ACP-CEE se tient à Lomé.
Le 12 novembre 1976, les radios annoncent la démission du Président GNASSlNGBE Eyadéma. Il reprendra ses fonctions dix jours plus tard. Du 26 au 29 novembre, Ie RPT organise son deuxième congrès statutaire a Kara.
Le 31 octobre 1979, la deuxième convention ACP-CEE est signée à Lomé. Le 29 novembre, Ie général Eyadema est réélu. C'est aussi ce jour que seront élus les députés de l’Assemblée Nationale, qu'aura lieu Ie référendum portant sur la constitution de la IIIème République Togolaise. Le 13 janvier 1980, l’Assemblée Nationale est solennellement installee. Le 18 janvier 1981, Ie siège de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) est inaugurée.
Le 24 mars 1985 des élections Législatives ont lieu. Sur 216 candidats, 77 sont élus. L'installation de Ia nouvelle Assemblée aura lieu Ie 6 mai.
Messieurs de Souza, Sanvee et Savi de Tove, condamnés a mort en 1979 pour atteinte a la sureté de I'Etat dans I'affaire des mercenaires sont libérés.
Le procès des auteurs de I'attaque du 23 septembre 1986 aura lieu les 18 et 19 décembre. Le 21 décembre, Eyadema est réélu à la tête de l'Etat.
Le 12 janvier 1987, dans un message à Ia nation, il décide Ie déblocage des salaires qui donnent lieu a une augmentation de 50% ; une augmentation de 25% des allocations familiales des agents permanents. Le comité central du RPT décide du rétablissement des relations diplomatiques avec Israël. Le 1er juillet, Ies conseillers municipaux sont élus. Le 11 juillet, iI gracie DJONDO Koffi Christophe dit Docteur, condamné à perpetuité pour sa participation à l’attaque du 23 septembre 1986.
Le 5 mai 1988, Ie barrage de Nangbéto est inauguré. Cest Ie fruit de la coopération entre Ie Togo et Ie Benin. La signature de la quatrième convention ACP-CEE aura lieu à Lomé Ie 15 decembre 1989. Cette année marque aussi Ie début des contestations ouvertes du régime Eyadema, à Ia faveur du discours de La Baule du Président Mitterrand.
Au 7ème conseil national du RPT, Ie general Eyadema décide que le parti soit dissocié de l'Etat. Mais celà ne suffira pas à arrêter la contestation.
Le 5 octobre 1990, a lieu Ie procès de deux jeunes togolais accusés d'être responsables de tracts subversifs contre Ie régime. Une foule d'etudiants se pressa au palais de la justice. Le 30 octobre Ie chef de l’Etat annonce que «Ie Togo est mûr pour I’expérience du multipartisme disciplinée et contrôlée», malgré l’avis contraire d’une commission nationale consultative.
En 1991, Ie Collectif de l'Opposition Démocratique II (CODII) naît. Il réunit Ies partis d'opposition et quelques associations des droits de l'homme. Le Togo s'engage dans un cycle de violence. L'armée et Ies militants de I'opposition qui manifestent chaque jour s'affrontent dans les rues de la capitale. La stabilité du pays est menacée. Pour désamorcer la bombe sociale, Ie Général Eyadema accepte I’organisation d'une conférence nationale devant reunir 772 délégués.
Du 8 juillet au 28 août 1991, la conférence nationale tiendra ses travaux a la salle Fazao de l’hôlel du 2 février et aboutit à Ia mise en place d'une transition d'un an dirigée par un premier ministre élu : M. Joseph Kokou KOFFlGOH. La transition est chargée de préparer une nouvelle constitution qui sera soumise au référendum. Elle doit aussi préparer les élections légisIatives et présidentielles. . A la fin de la période légale de transition, Ie 28 aout 1992 aucun pas important n'a été posé. Apres discussion, on aboutit à Ia formation d'un nouveau gouvemement de transition de 19 membres, avec M. Koffigoh a sa tete. Les principaux leaders de l'opposition, d’alors notamment Edem Kodjo et Yaovi Agboyibor rejettent la configuration de ce gouvernement et déclenche la grève générale illimitée en décembre.
Dans le sillage de cette grève illimité, le Togo connaîtra la suspension de coopération du Togo avec ses principaux bailleurs de fonds: l'Union Européenne et les institutions de Bretton Wood.
Un long cycle de négociations commence entre Ie pouvoir et I'opposition, pour harmoniser les positions sur la loi électorale. C'est finalement Ie 11 juillet 1993 qu'un accord sera paraphé à Ouagadougou. Les présidentielles du 25 août 1993, seront boycottées par l'opposition et Eyadéma est réélu face a deux adversaires.
Les 6 et 20 février 1994 ont lieu des élections Iégislatives. Cette fois, des partis d'opposition comme Ie CAR et l’UTD y participent. Sur les 78 sièges pourvus, 37 reviennent au RPT-UJD, la sensibilité présidentielle, 34 au CAR. 6 à l’UTD et 1 à la CFN. Dès lors, Ie régime récupère les prérogatives dont il avait été dépouillé par la conférence nationale, et réussit même à opposer ses adversaires.
Les présidentielles de 1998 et 2003 voient la participation de I'UFC. Cette formation politique dirigée par Gilchrist Olympio participe pour la première fois à un scrutin. Les résultats donnent Ie Général Eyadéma gagnant.
En 1999 à Lomé, le président français, Jacques CHIRAC parraine un accord entre Ie gouvernement et I'opposition. Eyadema déclare qu'il ne sera pas candidat au prochain mandat. Les circonstances l’obligeant et pour respecter la volonté du peuple qui Ie lui demande et pour éviter la guerre civile, il est candidat à sa propre succession en 2003. Une nouvelle fois, les résultats sont contestés par l'UFC qui a dit présenter un autre candidat, la CENI ayant rejeté celui de Gilchrist Olympio.
Avec l’accord de la communauté internationale, Ie Togo prend 22 engagements en 2004, pour la mise en œuvre des réformes institutionnelles et constitutionnelles devant aboutir a des législatives anticipées avec la participation de tous.
Lorsque le président Eyadema décède Ie 5 février 2005, peu de ces engagements ont connu un début d'application. Il a dirigé le Togo pendant 38 ans. Il a su en dépité de l’adversité et des conflits multiples, maintenir dans la paix et la stabilité, un pays dont la diversité ethnique et l’opposition Nord-Sud constituent un brandon de discorde pouvant l’entraîner au bord de la guerre civile.
Son fils Faure Gnassingbé a pris la succession dans des conditions quelque peu difficiles. Cinq ans après, il a mis le pays sur de nouveaux rails, après avoir pacifié le théâtre politique. Sa réélection le 28 février ne constituerait pas une surprise.
© L’Union du 5 février 2010