Stabilité, diplomatie et développement : l’empreinte d’Eyadéma sur le Togo
Le 5 février 2025 marque le 20e anniversaire du décès du président Gnassingbé Eyadéma, figure emblématique du Togo qui a dirigé le pays pendant 38 ans, de 1967 à 2005.
Le 5 février 2025 marque le 20e anniversaire du décès du président Gnassingbé Eyadéma, figure emblématique du Togo qui a dirigé le pays pendant 38 ans, de 1967 à 2005.
À cette occasion, une cérémonie œcuménique est organisée ce mercredi au Palais des congrès de Kara, en présence du chef de l’État, de la famille du défunt, des membres du gouvernement, des responsables des institutions et d’invités étrangers.
Cet hommage solennel sera l’occasion de revenir sur le parcours et l’héritage laissé par Gnassingbé Eyadéma, dont la gestion a marqué l’histoire politique, économique et diplomatique du pays.
L’un des principaux axes de gestion du président Eyadéma fut le développement économique du Togo. Son gouvernement a mis un accent particulier sur l’exploitation des ressources naturelles, notamment les phosphates, qui constituaient une source majeure de revenus pour l’État. Ces ressources ont permis de financer la construction d’infrastructures essentielles telles que des routes, des écoles et des hôpitaux.
Par ailleurs, il a encouragé la diversification économique, misant sur l’agriculture, considérée comme le pilier de l’économie nationale, et sur le commerce régional, positionnant le port en eaux profondes de Lomé comme un hub stratégique en Afrique de l’Ouest.
Le développement de l’industrie touristique fut également une priorité sous son régime. Conscient du potentiel naturel et culturel du Togo, Eyadéma a lancé la construction d’hôtels modernes et d’infrastructures adaptées pour attirer les visiteurs internationaux. L’Hôtel 2 Février, icône architecturale de Lomé, est un exemple de cette ambition visant à faire du Togo une destination de référence pour les congrès, les conférences internationales et le tourisme de loisirs. On peut également citer l’hôtel de la Paix ou le Sarakawa.
Ancien militaire, Gnassingbé Eyadéma accordait une importance capitale à la constitution d’une armée professionnelle et disciplinée. Sous son règne, l’armée togolaise a été modernisée, équipée et formée, devenant une institution clé du régime.
Cette modernisation a permis au pays de garantir sa sécurité nationale, tout en jouant un rôle dans la stabilisation de la sous-région à travers la participation à diverses missions de paix.
Gnassingbé Eyadéma a également marqué son mandat par une diplomatie active et engagée, faisant du Togo un acteur influent au sein des instances internationales. Sous sa gouvernance, le pays est devenu un membre actif de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), aujourd’hui Union africaine (UA).
Reconnu comme un médiateur de premier plan, Eyadéma s’est personnellement investi dans la résolution des conflits africains. Son engagement a renforcé le rôle du Togo comme pays de dialogue et de paix, notamment dans la gestion des crises politiques au Tchad, au Liberia, en Sierra Leone et en Centrafrique.
Sur le plan bilatéral, il a contribué à tisser des relations solides avec des partenaires variés, des puissances occidentales aux pays émergents, tout en consolidant les liens avec les nations africaines.
Un héritage contrasté, mais une empreinte indélébile
Si la gouvernance de Gnassingbé Eyadéma a été marquée par d’importantes réalisations, elle n’a pas échappé aux critiques. Son long règne et son mode de gestion ont parfois suscité des débats sur l’équilibre entre stabilité et démocratie.
Toutefois, son empreinte demeure indéniable.
Deux décennies après sa disparition, l’héritage de Gnassingbé Eyadéma continue d’alimenter les discussions sur la trajectoire du Togo et les leçons à tirer pour l’avenir.
Son passage à la tête du pays a façonné une grande partie de l’histoire contemporaine du Togo, laissant derrière lui un mélange de progrès, de défis et de perspectives pour les générations futures.