Il y a trois ans, le président Gnassingbé Eyadema quittait cette terre à 10.000 mètres d'altitude dans son Boeing qui était son seul vrai luxe.
Le terme d'un très longue carrière au cours de laquelle il avait dirigé le Togo pendant 38 ans. Parti unique, démocratisation, instabilité, le « vieux » aura tout connu. Des périodes de prospérité aux heures sombres d'un processus démocratique inévitable mais chaotique, en passant par des années de sanctions européennes.Tout a été dit ou presque sur le président Eyadema. Livres, articles, émissions s'interrogent sur l'héritage laissé par l'un des derniers dinosaures d'Afrique.
Ses opposants demeurent critiques même s'ils reconnaissent aujourd'hui des qualités au général disparu.
Ses proches évoquent avec nostalgie les années d'or du Togo entre 1967 et 1990 et se remémorent les heures de palabres à Lomé II ou à Pya où tous les sujets étaient abordés du rôle de l'opposition togolaise à la politique française – son sujet favori- en passant par les petites confidences, parfois caustiques, sur ses homologues africains.
Qu'on l'ait soutenu ou combattu, Gnassingbé Eyadema laisse son empreinte sur le Togo.
Il fut le bâtisseur d'un pays moderne à l'époque et le meilleur VRP du Togo lui assurant une promotion efficace à l'étranger ou lors de médiations inter-africaines.
L'histoire du Togo est intimement liée à celle de Gnassingbé Eyadema.
Il fut incontestablement un personnage extraordinaire dans un pays peu ordinaire.