Alors que la majorité des partis de l’opposition a choisi de boycotter les élections sénatoriales du 15 février, la Convergence Patriotique Panafricaine (CPP), dirigée par Adrien Béléki Akouété, a pris une décision contraire en engageant huit candidats dans plusieurs circonscriptions, notamment Golfe, Dankpen et Lacs.
Ce choix, assumé se veut stratégique et pragmatique dans un contexte politique marqué par le rejet de la nouvelle Constitution du 6 mai 2024 par une partie de l’opposition.
Pour Adrien Béléki Akouété, la participation aux institutions est une nécessité pour peser dans les débats et éviter de simplement subir la nouvelle Constitution :
'Au lieu de subir la nouvelle Constitution, il faudrait plutôt participer à toutes les institutions pour peser dans les débats ; car pour la CPP, un peuple ne se développe pas et ne construit pas son avenir sur une succession de refus.'
Il rappelle que le boycott de l’opposition lors des élections passées n’a pas empêché l’adoption de la nouvelle Constitution, soulignant ainsi l’importance de l’engagement politique au sein des institutions existantes.
Contrairement à certains courants de l’opposition qui contestent la légitimité de ces élections, le président de la CPP réfute toute contradiction dans la position de son parti. Selon lui, la CPP n’a jamais officiellement rejeté la Constitution mais avait plutôt appelé le peuple souverain à s’exprimer par le vote.
« Si jamais le peuple ne voulait pas de cette Constitution, il lui suffisait d’aller voter pour donner la victoire à l’opposition. Mais nous avons vu ce qui s’est passé. »
Il plaide donc pour une approche réaliste, refusant de se laisser entraîner dans une opposition systématique qui, selon lui, ne fait que fragiliser les forces politiques alternatives.
Un Appel à la Responsabilité Politique
Adrien Béléki Akouété dénonce également la démagogie et les divisions internes qui affaiblissent l’opposition et empêchent l’émergence d’un projet politique cohérent :
‘Si des partis sont en désaccord lorsqu'il s'agit de promettre, comment se mettront-ils d'accord quand il s'agira de gouverner ?’
Il invite ainsi à un travail collectif et responsable, soulignant qu’aucun parti ne détient à lui seul la solution pour l’avenir du Togo.
Malgré un nombre limité de candidats, la CPP espère obtenir des sièges au Sénat, misant sur le fait que les grands électeurs prendront leurs décisions en toute indépendance .
Avec cette participation aux élections sénatoriales, la CPP se positionne comme une force politique qui privilégie l’action à la contestation, cherchant à influencer les débats nationaux de l’intérieur plutôt que de rester dans une posture d’opposition passive.
ARTICLES SUR LE MÊME THÈME
De Lomé à Kara, le Togo célèbre les 20 ans de la disparition d’Eyadéma
Le Togo s’apprête à commémorer le 20e anniversaire de la disparition du président Gnassingbé Eyadéma, une figure emblématique de l’histoire politique du pays.
La campagne est lancée
La campagne pour les élections sénatoriales s’ouvre officiellement ce jeudi, marquant une étape cruciale dans le processus démocratique du pays. Le scrutin, qui se déroulera le 15 février, sera organisé au suffrage indirect.
Les garanties d'un scrutin transparent
À l'approche des élections sénatoriales du 15 février, le président de la Cour constitutionnelle, Djobo Babakane Coulibaley, a tenu à rappeler les principes fondamentaux que les juges de son institution devront observer pour garantir un processus électoral équitable et transparent.