Une nécessité de changement d'approche
Le parti Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI, opposition), souffle ses 33 bougies.
Le parti Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI, opposition), souffle ses 33 bougies.
Le bilan du combat politique reste marqué par des succès limités et de nombreux défis, selon son président national, Tchabouré Aimé Gogué.
Dans une interview accordée à republicoftogo.com, le dirigeant de cette formation fait preuve de lucidité en reconnaissant que la lutte pour l'alternance politique est encore loin d'être gagnée.
Malgré les obstacles rencontrés, Aimé Gogué souligne que l’opposition a enregistré quelques victoires notables, même si elles demeurent fragiles.
« La liberté d’expression et le multipartisme sont des acquis qui symbolisent les premiers pas vers un Togo plus démocratique », déclare-t-il. Ces avancées, obtenues au prix de sacrifices immenses, sont des éléments encourageants, mais elles restent insuffisantes au regard de l’objectif ultime : la véritable alternance politique.
Pour le président de l'ADDI, la lutte n’a pas encore permis de briser le verrou du pouvoir en place, qui utilise divers moyens, dont la violence et la manipulation de l'armée, pour maintenir son emprise sur le pays.
« Le peuple togolais aspire à une gouvernance plus juste et équitable, mais ces aspirations restent pour l’instant insatisfaites », ajoute-t-il.
M. Gogué préconise un changement de stratégie pour l’opposition, insistant sur la nécessité de recréer la confiance entre les partis et de rapprocher leurs positions pour une lutte plus efficace. Les divisions internes et les querelles partisanes, selon lui, freinent considérablement les efforts pour un véritable changement.
« Nous devons revoir nos approches et cesser les divisions internes. Il est temps d’unir nos forces pour une cause commune », plaide le président de l’ADDI, qui reste optimiste quant à l’avenir. « L’espoir est là, plus vivant que jamais, et nous restons convaincus que l’alternance viendra », déclare-t-il avec détermination.
En ce qui concerne le développement intégral, qui est au cœur de la vision du parti ADDI, Aimé Gogué reconnaît que cette ambition n’a pas encore pu se concrétiser, faute d’accès au pouvoir. Ce modèle vise à réduire la pauvreté et à créer un cadre dans lequel les jeunes et les femmes peuvent s'épanouir pleinement.
« De nombreux jeunes rêvent encore de quitter le pays par manque d'opportunités », déplore-t-il. L’ADDI travaille sans relâche pour arriver au pouvoir et appliquer un modèle de développement qui garantira un avenir plus stable à la jeunesse togolaise et encouragera l’autonomisation des femmes.
En regardant les 33 ans de lutte, Aimé Gogué admet que l'opposition aurait pu saisir certaines opportunités de rassemblement ou de dialogue de manière plus proactive.
Selon lui, des choix stratégiques ont parfois manqué de clairvoyance, retardant les avancées escomptées. Néanmoins, il estime que ces erreurs doivent servir d’enseignements pour l’avenir, afin de mieux exploiter les occasions futures.
Sur le plan politique, l’ADDI occupe actuellement une place limitée mais significative.
Bien que sa représentation à l’Assemblée nationale soit réduite, le parti continue de jouer un rôle critique dans les débats nationaux. Y compris au niveau local dans les communes et les régions.
Pour Aimé Gogué, le combat doit se poursuivre avec des approches repensées et un engagement renouvelé auprès de la jeunesse, qu’il considère comme le moteur du changement.
L’ADDI a d’ailleurs mis en place un programme de formation politique pour les jeunes, afin de les outiller pour jouer un rôle de premier plan dans le combat pour l’alternance.
Enfin, le président de l'ADDI appelle l’ensemble de l’opposition à s’unir pour présenter un front commun face au régime en place.
« Ce n'est qu'en montrant un front uni et cohérent que nous pourrons obtenir des résultats concrets », conclut-il, déterminé à poursuivre la lutte pour une gouvernance plus juste et plus démocratique.