Les forces spéciales guinéennes ont assuré dimanche avoir capturé le président Alpha Condé et «dissoudre» les institutions.
Le ministère de la Défense affirme lui avoir repoussé leur attaque contre la présidence.
Les putschistes ont diffusé une vidéo du président Condé entre leurs mains. Ils lui demandent s'il a été maltraité, et Alpha Condé, en jeans et chemise froissée dans un canapé, refuse de leur répondre.
Depuis des mois, ce pays d'Afrique de l'Ouest, parmi les plus pauvres du monde malgré des ressources minières et hydrologiques considérables, est en proie à une profonde crise politique et économique, aggravée par la pandémie de Covid-19.
La candidature de M. Condé à un troisième mandat en 2020 a provoqué des mois de tensions qui ont causé des dizaines de morts dans un pays coutumier des confrontations politiques sanglantes. L'élection a été précédée et suivie par l'arrestation de dizaines d'opposants.
M. Condé, 83 ans, a entamé son troisième mandat en décembre 2020, malgré les recours de son principal challenger, Cellou Dalein Diallo, et de trois autres candidats qui dénonçaient des "bourrages d'urnes" et des irrégularités de toutes sortes.
M. Condé, ancien opposant historique, est devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu en Guinée après des décennies de régimes autoritaires.
La Cédéao a condamné dans la soirée le coup de force. Elle exige le retour à l’ordre constitutionnel sous peine de sanctions.
Elle réaffirme sa désapprobation de tout changement politique anticonstitutionnel.
Même réaction du côté de l'Union africaine.