Région & Afrique

La vision du Sénégal nouveau

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a soulevé jeudi la possibilité de fermer les bases militaires françaises présentes dans le pays. 

Ousmane Sonko et Jean-Luc Mélenchon jeudi à Dakar © X

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a soulevé jeudi la possibilité de fermer les bases militaires françaises présentes dans le pays. 

Lors d'un discours qui a également abordé des sujets tels que le franc CFA, les contrats pétroliers et gaziers, et les droits LGBTQ, Sonko a exprimé sa volonté de redéfinir la souveraineté nationale du Sénégal.

Avec environ 350 soldats français stationnés au Sénégal, Sonko a mis en question la nécessité de leur présence. 

"Plus de 60 ans après notre indépendance... nous devons nous interroger sur les raisons pour lesquelles l'armée française, par exemple, bénéficie encore de plusieurs bases militaires dans notre pays et l'impact de cette présence sur notre souveraineté nationale et notre autonomie stratégique", a déclaré Sonko lors d'une conférence conjointe avec le politicien français de l'extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon, à Dakar.

Il a réaffirmé le désir du Sénégal de contrôler entièrement son territoire, une ambition incompatible avec la présence continue de bases militaires étrangères. "De nombreux pays ont promis des accords de défense, mais cela ne justifie pas le fait qu'un tiers de la région de Dakar soit désormais occupé par des garnisons étrangères", a-t-il ajouté.

Sonko a également exprimé des mots amicaux pour les pays voisins comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont expulsé les troupes françaises et se sont tournés vers la Russie pour combattre les insurrections djihadistes. 

Ces pays ont également pris leurs distances avec la Cédéao, formant leur propre alliance des États du Sahel. "Nous ne lâcherons pas nos frères au Sahel et nous ferons tout le nécessaire pour renforcer les liens", a affirmé Sonko.

Abordant la question de la monnaie, Sonko a évoqué le CFA, partagé par les pays d'Afrique de l'Ouest et arrimé à l'euro. 

Il a proposé une monnaie flexible, liée à au moins deux devises pour mieux absorber les chocs économiques et soutenir la compétitivité des exportations. Bien que le président Bassirou Diomaye Faye ait initialement promis d'abandonner le franc CFA pendant la campagne électorale, cette promesse a ensuite été modifiée.

Sonko a réitéré ses promesses de renégocier les contrats pétroliers et gaziers au Sénégal, où la production devrait commencer cette année. Cette démarche vise à s'assurer que les ressources naturelles du pays bénéficient davantage à l'économie nationale.

Sur les questions sociales, Sonko a appelé les pays occidentaux à faire preuve de "retenue, de respect, de réciprocité et de tolérance" concernant les droits LGBTQ et l'égalité des genres. Il a affirmé que l'homosexualité a toujours existé au Sénégal, mais que le pays la "gère" selon ses réalités socio-culturelles. "Le Sénégal et de nombreux autres pays africains ne peuvent accepter aucune vérité dans la légalisation de ce phénomène", a-t-il déclaré.

© Mena Today 

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