Législatives au Tchad : victoire du MPS
Le parti au pouvoir au Tchad, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), a remporté les deux tiers des sièges lors des élections législatives du mois dernier, selon les résultats provisoires annoncés dimanche. Ce scrutin, boycotté par une grande partie de l’opposition, consolide la mainmise du président Mahamat Idriss Déby sur le pouvoir.
Le parti au pouvoir au Tchad, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), a remporté les deux tiers des sièges lors des élections législatives du mois dernier, selon les résultats provisoires annoncés dimanche. Ce scrutin, boycotté par une grande partie de l’opposition, consolide la mainmise du président Mahamat Idriss Déby sur le pouvoir.
Les résultats de l'élection du 29 décembre marquent le retour du pays producteur de pétrole à un régime constitutionnel, plus de trois ans après que Déby a pris le contrôle du pouvoir à la suite de la mort soudaine de son père, l'ancien président Idriss Déby Itno.
Le MPS a obtenu 124 des 188 sièges de l’Assemblée nationale, selon la commission électorale nationale. Le taux de participation a été estimé à 51,56%.
Ce scrutin, qui incluait également des élections municipales et régionales, était le premier organisé au Tchad depuis plus de dix ans.
Cependant, le parti d'opposition Les Transformateurs de Succès Masra et plusieurs autres formations ont boycotté le scrutin, dénonçant un processus électoral biaisé et un manque de transparence. Le gouvernement a rejeté ces accusations.
Mahamat Idriss Déby avait été élu président lors d'un scrutin contesté en mai, trois ans après s'être autoproclamé chef de l'État par intérim après la mort de son père au combat contre des rebelles.
Depuis son élection, le Tchad – allié clé des Occidentaux dans la lutte contre les groupes islamistes dans la région du Sahel – a mis fin à son accord de coopération défensive avec la France et a menacé de se retirer d'une force de sécurité régionale multinationale.
Cette rupture des liens militaires avec la France s'inscrit dans une dynamique similaire à celle du Mali, du Niger et du Burkina Faso, qui ont expulsé les troupes françaises et se sont rapprochés de la Russie après une série de coups d'État en Afrique de l'Ouest et au Sahel.
Cette semaine, les forces de sécurité ont déjoué une attaque contre la présidence que le gouvernement a qualifiée de "tentative de déstabilisation".
Ce contexte tendu met en lumière les défis politiques et sécuritaires auxquels le Tchad continue de faire face alors qu'il tente de stabiliser sa transition politique.