La meilleure défense des serpents, c’est l’attaque.
Certains s’avèrent impitoyables lorsqu’ils se sentent menacés. Chacun sa méthode. La vipère du Gabon, par exemple, injecte son venin très profondément dans les muscles grâce à ses crochets longs de 5 cm.
Le cobra cracheur aveugle quant à lui ses victimes de son venin.
Si une seule morsure de serpents sur deux est venimeuse, ces reptiles n’en demeurent pas moins un vrai danger pour l’homme.
Le nombre d’accidents est considérable, en particulier en Afrique sub-saharienne où ils constituent un important problème de santé publique, négligé par les autorités sanitaires.
Plus de 300.000 personnes au Sud du Sahara se font soigner chaque année des suites d’une morsure.
Mais compte tenu de la difficulté d’accès aux centres de santé et du recours fréquent à la médecine traditionnelle, de nombreux cas ne sont pas rapportés.
Ce chiffre ne reflète donc pas la totalité des envenimations.
Les spécialistes considèrent qu’il ne traduit qu’entre un tiers et un cinquième de la réalité.
D’après cette nouvelle étude, il y aurait donc jusqu’à un million et demi de victimes par an.
Les décès des suites d’une morsure – sans doute sous-estimés également – atteignent quant à eux le nombre de 7.000 et les amputations des membres de 6 000 à plus de 14 000 par an.
L’OMS a porté les morsures de serpents au premier niveau de la liste des maladies tropicales négligées.
Le Togo est confronté à ce problème de santé publique. Les autorités disposent d’antivenins de dernière génération. Ils sont disponibles dans les dispensaires.
Le problème est double. La victime doit se rendre rapidement dans un centre de santé, pas évident dans des zones rurales reculées, et doit disposer d’assez d’argent pour se payer l’injection.
Raison pour laquelle de nombreux habitants ont recours à un thérapeute traditionnel dont le remède n’est pas toujours efficace.