Le coronavirus tue moins que le paludisme. Les choses méritent d’être dites franchement.
Beaucoup d’argent est consacré actuellement à la lutte contre la pandémie, mais pour les responsables du programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), il ne faudrait pas faire passer la lutte au second plan.
Au niveau mondial, le nombre de décès dus au paludisme a été estimé à 405 000 en 2018.
Les enfants de moins de 5 ans sont les plus vulnérables ont représenté 67 % (272 000) des décès associés au paludisme dans le monde.
A elle seule, la région Afrique de l’OMS a enregistré 94 % des décès liés au paludisme dans le monde en 2018.
‘Le coronavirus n'est pas une maladie particulière sur laquelle il va falloir concentrer tous les efforts et laisser les autres maladies de côté. Depuis mars à aujourd’hui, le covid-19 n'a fait que 11 décès au Togo. Mais si je vous dis le nombre de décès du paludisme, ne serait-ce que pour le mois de mars, ça fait peur", confie le Dr Tinah Atcha-Oubou, coordonnateur du PNLP.
Le paludisme reste la première cause d’hospitalisation et la première cause de décès au Togo.
‘Mon rôle n’est pas de paniquer la population, mais juste de rappeler quelques chiffres. Chaque année, nous avons ici environ 2,4 millions de personnes touchées par le palu et on enregistre environ 1200 décès en moyenne par an’, souligne le médecin.
A ce jour, 181 cas de covid ont été enregistrés avec 11 décès.
S’il est vrai que depuis deux mois, la priorité est donnée à la lutte contre le covid-19, le gouvernement est résolu à limiter le développement du palu.
Une campagne de distribution de moustiquaires imprégnées est d’ailleurs prévue prochainement et les traitements pour des crises simples sont gratuits.