Le directeur par intérim de l'Administration pénitentiaire, Garba Gnambi Kodjo, espère être en mesure de lancer un vaste plan de modernisation des prisons togolaises ; en même temps, il ne cache pas les difficultés auxquelles il est confronté.
La surpopulation carcérale au Togo est un problème récurrent. Un problème qui ne cesse de s'amplifier avec la hausse de la petite délinquance, les nombreux cas de récidive et, fait nouveau, les affaires liées à la cybercriminalité.« Les prisons construites il y a plusieurs dizaines d'années ne répondent plus aux besoins actuels», souligne Gnambi Kodjo.
La prison centrale de Lomé, par exemple, doit accueillir également des délinquants déférés depuis d'autres villes comme Kpalimé, Kévé ou Tsévié.
La situation constatée aujourd'hui n'est pas vraiment imputables aux autorités. Elles dépensent chaque année des centaines de millions de francs CFA pour améliorer le quotidien des prisonniers et garantir leurs droits.
« L'Etat est conscient que c'est insuffisant et il accorde des crédits spéciaux pour améliorer la vie des prisonniers », précise le directeur par intérim.
Aujourd'hui, il est indispensable d'entreprendre des réformes comme, par exemple, accélérer la procédure pour ceux qui font cinq ou dix ans avant d'être jugés.
Depuis 2005, le programme de modernisation de la justice comprend la formation du personnel pénitentiaire ; qu'il s'agisse les régisseurs et des surveillants.
Le projet « Programme d'Appui d'Urgence au Secteur Pénitentiaire (PAUSEP) » concentre les investissements à la rénovation des prisons et à l'agrandissement de certaines d'entre elles, mais aussi à la dotation en produits pharmaceutiques pour les soins des détenus.
« Il y a quelques semaines, le gouvernement a constaté que les fonds alloués n'étaient pas suffisants pour répondre aux besoins. Il a donc débloqué une enveloppe exceptionnelle pour accélérer ce programme», précis Gnambi Kodjo.