Membres de la Fédération togolaise (FTF) divisés, sélection nationale perturbée par l'indiscipline des joueurs: le football togolais est encore malade, après avoir déjà été secoué par une longue crise. L'entraîneur du Togo, le Français Henri Stambouli, était le premier à monter au créneau le 19 juin pour dénoncer pêle-mêle des "dissensions" au sein de la FTF et le manque de discipline de certains joueurs dont l'attaquant d'Arsenal (1re div. anglaise) et capitaine de la sélection nationale Emmanuel Adebayor.
"Aujourd'hui, il faut une prise de conscience générale à la fois des joueurs et des responsables de la Fédération togolaise de football de façon à mieux préparer professionnellement nos deux rencontres retour contre la Zambie en septembre et le Swaziland en octobre", avait déclaré Henri Stambouli dans un entretien accordé au bimensuel sportif togolais "L'Equipe Sportive".Emmanuel Adebayor pour sa part, sur les antennes de la télévision nationale le 21 juin, a chargé la FTF, dénonçant le manque de cohésion au sein de cette structure.
Marc Oudja responsable technique d'un club de première division a également émis de vives critiques à l'encontre de la FTF.
"Le bureau de la FTF est un panier à crabes. Certains ne pourront jamais travailler ensemble. Nous devons prendre conscience, car la FIFA nous observe encore", a-t-il fait remarquer.
Le football togolais avait été secoué pendant et après la phase finale du Mondial-2006 en Allemagne par une "guerre de primes" entre dirigeants et joueurs.
Cette situation a contraint la FIFA à s'ingérer dans la gestion de la Fédération lors du Mondial en payant une partie des primes des joueurs.
Elle a également élaboré une feuille qui a permis la mise en place en janvier 2007 d'une nouvelle instance dirigeante de la FTF et l'élaboration de nouveaux textes.
"Nous sommes fatigués d'entendre les mêmes choses. La meilleure solution est de balayer l'équipe de Tata Avlessi (président de la FTF) et d'infliger une bonne sanction aux joueurs récalcitrants", suggère Evariste Atsu, responsable d'une association des supporteurs de la sélection nationale.
Plusieurs journaux togolais parus cette semaine ont également commenté cette situation, estimant que le prochain congrès statutaire de la FTF prévu le 12 juillet à Sokodé (environ 375 km au nord de Lomé) est la "dernière chance" pour sortir le football togolais de la crise.
"Le 12 juillet doit être le jour de la rédemption pour le football togolais (...) Les dirigeants des clubs sont avertis", écrit L'Equipe sportive.
Pour Calliope sport, le "Togo est devenu la risée du continent, et ceci pour cause, des actes hautement répréhensibles posés par quelques individus dont les ambitions se noient dans la méchanceté et la cruauté".
"La maison du football navigue à vue à l'instar de nos +Eperviers+ (surnom donné à la sélection nationale), mal lotis dans leur groupe pour ces éliminatoires CAN-Mondial 2010", souligne Calliope Sport.
Le Togo est dernier du groupe 11 avec 3 points derrière le Swaziland (4 pts) et la Zambie, également 4 pts, à l'issue de la quatrième journée des qualifications combinées pour le Mondial-2010 et la CAN-2010.