Le 9ème sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA) s'est ouvert dimanche à Accra en présence du président du Togo, Faure Gnassingbé.
Dans son discours d'ouverture, le président de la Commission de l'UA, Alpha Oumar Konaré, a énoncé les arguments en faveur du renforcement de l'intégration du continent et tenté de convaincre les plus réticents."Aujourd'hui nous avons besoin d'une décision politique forte parce que l'intégration est une action politique forte", a-t-il dit.
"Un leadership africain fort devrait se saisir de toutes les questions (que l'Afrique doit résoudre) pour permettre l'accélération du processus d'intégration", a-t-il ajouté évoquant la possibilité que "deux, trois ou cinq pays puissent décider de se fédérer pour accélérer l'intégration".
De nombreux présidents ont fait le déplacement mais le grand absent est le soudanais Omar el-Béchir, alors que le conflit au Darfour (province de l'ouest du Soudan) sera l'un des gros dossiers de ce sommet officiellement consacré aux "Etats Unis d'Afrique".
Un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place: les abords du centre de conférence ont été fermés à la circulation, le gouvernement ghanéen a interdit toute manifestation pendant les trois jours que dure le sommet et la salle de réunion est quasi interdite à la presse.
"Avec ce débat sur les Etats Unis d'Afrique nous nous attendions à une forte participation de chefs d'Etat et de gouvernement. C'est un enjeu de taille", a indiqué un responsable de l'UA.
Le sommet a été précédé par une réunion d'experts et un conseil des ministres des Affaires étrangères pour préparer une possible mutation qui provoque déjà de fortes divisions.
Dans un communiqué, l'UA indiquait il y a quelques jours que ce sommet permettra "un échange de vues approfondi sur l'opportunité ainsi que les voies et moyens de doter l'UA d'un exécutif pouvant conduire, avec toute l'efficacité requise, à l'intégration politique et économique du continent en vue de l'ultime objectif qui est la création des Etats Unis d'Afrique".
M. Konaré a également évoqué la situation des conflits sur le continent, notamment la Côte d'Ivoire où le Premier ministre Guillaume Soro a échappé vendredi à un attentat, la Somalie et le Darfour.
Concernant le Darfour, Alpha Oumar Konaré a notamment demandé dimanche aux Nations unies d'adopter une résolution pour autoriser le déploiement de la force de paix hybride UA-ONU.
"Des progrès ont été faits dans la situation au Soudan avec l'acceptation par Khartoum de la force hybride. Ce qui nous manque aujourd'hui c'est une résolution de l'ONU, ce sont les finances et les troupes", a-t-il lancé aux nombreux chefs d'Etat présents à Accra au Ghana.