Pour la première fois de son histoire, le Togo était représenté aux derniers Jeux olympiques d’hiver de Sotchi (Russie) avec une délégation comprenant Mathilde Amivi Petitjean (ski de fond) et Alessia Afi Dipol (ski alpin).
Une participation qui a suscité l’enthousiasme du public togolais et la curiosité de la presse internationale.
La Fédération togolaise de ski, créée récemment, entend surfer sur cet engouement.
Le gouvernement, des investisseurs privés et les bailleurs de fonds sont parvenus à un accord de principe pour construire à Lomé un complexe de ski-indoor. Avec un triple objectif, d’abord permettre à la population de s’initier à cette discipline, ensuite détecter de nouveaux talents capables de rivaliser avec les champions de ski alpin lors des prochains JO d’hiver à Pyeongchang (Corée du Sud), enfin promouvoir le tourisme togolais en attirant sur place des visiteurs de la sous-région et d’Europe.
Le ski-indoor ou ski d’intérieur se pratique sur des pistes couvertes avec de la neige fabriquée par des canons à neige.
Le projet baptisé ‘La montagne Mono’, sera construit sur un site situé à proximité de l’aéroport de Lomé.
Sur le papier, l’idée semble séduisante : 22.000 mètres carrés de pistes de différentes longueurs (de 100 à 420 mètres), un télésiège, une température ambiante de -5°c et un espace dédié aux snowboard.
Le financement, évalué à 35 millions d’euros, sera assuré par ‘SnowTogo’, un consortium de type PPP (partenariat public/privé) comprenant l’Etat, la Banque autrichienne Ski Invest et les équipementiers Rossignol et Atomic. A la clé, 200 emplois seront créés.
L’entreprise chinoise ‘Wang Hua Ski’ a remporté le marché de la construction.
De passage à Lomé fin mars, le patron du Groupe franco-italien Poma (leader mondial des téléphériques et des télécabines) a annoncé un prêt concessionnel de 2 millions d’euros pour l’installation d’un télésiège débrayable à 4 places.
De son côté, l’Ecole Suisse de Ski (ESS) s’est engagée à mettre à disposition 2 moniteurs permanents.
Afin de garantir une température constante en dessous de zéro, la société américaine ContourGlobal, étudie les solutions techniques permettant d’alimenter le complexe sportif depuis la centrale thermique située près du port. Des réunions techniques sont en cours avec la CEET, la compagnie d’électricité.
Le snowparc devrait être inauguré fin 2015 et espère attirer 300.000 visiteurs par an en comptant ceux des pays voisins : Bénin, Ghana, Burkina, Niger et Mali.
Jean-Claude Killy, qui vient de quitter le Comité international olympique (CIO), est pressenti pour diriger les opérations.
Pour le Premier ministre, Arthème Ahoomey Zunu, ce projet ne présente que des avantages. Il va créer de nombreux emplois, contribuer à former des skieurs de haut niveau, mais surtout il va faire du Togo une destination touristique de premier plan en Afrique de l’Ouest.
‘Nous avons décidé de faire le pari de l’or blanc et les Togolais ne le regretteront pas’, assure le chef du gouvernement.
De nombreuses pistes de ski artificielles existent à travers le monde. Si la plus connue est celle de Dubaï, les plus anciennes se trouvent en Allemagne, en Belgique, au Pays Bas et au Royaume Uni.