Un salon sous haute tension

Du 28 avril au 2 mai 2025, des opérateurs économiques togolais prendront part à Iran Expo 2025 à Téhéran, à l’invitation de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCI-Togo).

Officiellement, cette participation vise à renforcer la visibilité des entreprises nationales et à diversifier les débouchés à l’international. Mais commercer avec l’Iran n’est pas une démarche anodine.

L’Iran, placé sous de lourdes sanctions internationales, notamment de la part des États-Unis et de l’Union européenne, reste un partenaire économique à haut risque. Son isolement diplomatique, lié à ses activités nucléaires, à son soutien à des groupes considérés comme terroristes, et à la répression intérieure, jette une ombre sur les initiatives de coopération avec ce pays.

Si l’événement offre effectivement une vitrine pour des secteurs porteurs (agriculture, industrie, pêche, bâtiment, etc.), les entreprises togolaises doivent être conscientes des conséquences potentielles d’un partenariat avec Téhéran. En s’ouvrant à ce marché, elles s’exposent à d’éventuelles restrictions ou complications avec les banques internationales, souvent frileuses à traiter avec des entités opérant en Iran.

Le simple fait de nouer des relations commerciales avec des entreprises iraniennes pourrait entraver leur accès à certains marchés occidentaux ou les exposer à des contrôles renforcés. La prudence est donc de mise, d’autant plus que les perspectives économiques internes de l’Iran restent incertaines, plombées par l’inflation, la défiance des investisseurs et un environnement politique tendu.

Le Togo, en participant à cet événement, fait preuve d’un certain pragmatisme économique. Mais ce choix stratégique, motivé par une volonté de diversification, mérite un encadrement rigoureux pour éviter que les entreprises togolaises ne deviennent des dommages collatéraux d’un contexte international explosif.

La coopération économique, aussi légitime soit-elle, ne peut faire abstraction des réalités géopolitiques. Dans un monde de plus en plus polarisé, les alliances commerciales ont un coût diplomatique.